Le roi de guerre : de l’incarnation militaire du pouvoir dans l’Europe moderne

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     En 1993, Joël Cornette publiait aux éditions Payot un ouvrage intitulé Le roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle. Portant son regard sur la guerre comme dimension essentielle du politique, tout particulièrement en ce siècle de fer, l’historien s’intéressait aux rapports entre autorité, violence et exercice légitime de la force, restituait la place occupée par la guerre dans la vie des princes (depuis leur éducation jusqu’à leur engagement au combat et à la direction des campagnes) tout en examinant comment la guerre imprégnait, dès la cérémonie du sacre, tout un imaginaire fondant la puissance monarchique. Cette étude mettait l’accent sur la guerre, pensée comme un temps singulier favorisant l’affirmation d’un système conçu avec « le dessein explicite […] de placer le pouvoir du gouvernant hors de toute limite institutionnelle » (Arlette Jouanna) et contribuant à l’incarnation de l’État en la personne du roi. Qu’il fût stratège ou vaillant guerrier, administrateur des armées ou faiseur de paix, le roi, fort de ses pouvoirs martiaux largement héroïsés, était censé imposer la discipline aux soldats comme à ses sujets.

      Trente ans plus tard, ce livre, réédité à plusieurs reprises, a atteint le statut de classique, au point que l’expression « roi de guerre » est communément employée par les historien·ne·s, les historien·ne·s de l’art, les politistes ou les spécialistes du droit. Prenant l’occasion de cet anniversaire, un colloque international rassemblant plus d’une vingtaine de chercheuses et de chercheurs se propose d’explorer à nouveau le concept forgé par Joël Cornette. L’objectif de cette rencontre est de prolonger les analyses initiales en élargissant les champs d’investigation vers des temps et des espaces plus vastes (l’Europe moderne) afin de poursuivre l’exploration des liens entre possession de la force et nature de la souveraineté.

Comité d’organisation : Isaure Boitel (université Picardie Jules Verne, CHSSC) ; Mathieu da Vinha (Centre de recherche du château de Versailles) ; Émilie Dosquet (CY Cergy Paris Université, UMR Héritages)

Comité scientifique : Isaure Boitel (université Picardie Jules Verne, CHSSC), Joël Cornette (université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis), Mathieu da Vinha (Centre de recherche du château de Versailles), Émilie Dosquet (CY Cergy Paris Université, UMR Héritages), Hervé Drévillon (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC), Nicolas Le Roux (Sorbonne Université, Centre Roland Mousnier), Thierry Sarmant (Archives nationales).

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