[Portrait] Avec Félix Bodoulé Sosso, étudiant rime forcément avec engagement

Derrière le comptoir de l'Agoraé, le sourire et l'énergie de Félix Boudoulé Sosso semblent inoxydables. Le jeune homme de 24 ans enchaîne les projets avec toujours la même envie. La présidence de la FAEP, qui centralise les initiatives de 17 associations étudiantes pour dynamiser l'université, mener des actions de prévention et faire bouger les lignes ? C'est lui. L'accompagnement aux jeunes en difficulté, en compagnie d'une armée de bénévoles, pendant la crise sanitaire ? Encore lui. La promotion auprès des pouvoirs publics de l'Agoraé, l'épicerie sociale et solidaire qui propose des produits de première nécessité et une aide alimentaire ? Toujours lui.

"L'engagement fait partie de ma vie, depuis mon plus jeune âge. J'ai été de tous les combats qui façonnent la jeunesse. Alors quand je suis arrivé à l'UPJV, il était inconcevable de ne pas taper à la porte d'une association pour proposer mes services. Et puis, les évènements se sont enchaînés, révèle-t-il. Par la force des choses, je me suis engagé à 100%. Et je ne le regrette pas !" 

L'engagement étudiant à l'épreuve du covid

Si l'engagement est une donnée essentielle dans le parcours de Félix, les études ne sont pourtant jamais loin. Dans les amphis, son chemin semblait d'ailleurs tout tracé… Un premier concours de la PACES (ex-Première Année Commune aux Études de Santé) dans la poche, le néo-bachelier se voit pharmacien. Au bout de quatre ans de formation, changement de vocation, à lui la médecine légale : nouveau concours de la PACES, nouvelle réussite. "Et le covid est arrivé", sourit-il. Un épisode sanitaire qui va confimer son envie de s'engager.

Au cours du premier semestre 2020, alors que le pays vivait son premier confinement, Félix et ses acolytes vont à la rencontre des étudiants, profite des initiatives de restaurateurs solidaires, distribuent des denrées alimentaires aux plus démunis. "La crise sanitaire, ça a été quelque chose ! On s'est tous serrés les coudes, on a fait de notre mieux. Mais la pandémie ne fait que révéler des vérités que nous exposons depuis des années. Oui, la précarité étudiante existe bel et bien. Mais on peut imaginer des solutions efficaces et alternatives pour accompagner, dialoguer, assister. Exactement ce que nous essayons de faire avec l'Agoraé. Un soutien très concret, mais qu'on espère ponctuel."

Aujourd'hui étudiant à l'UPJV, Félix est à l'orée de nouveaux chemins. À l'image d'un médecin au chevet de ses patients, il se verrait bien panser les plaies de la société. "J'aimerais aller encore plus loin dans l'engagement. Pourquoi pas une mission auprès d'une ONG ? Ou un destin plus politique, au sens noble du terme ?" Pour le Franco-Camerounais, aucune porte ne paraît fermée.