C'est une première en France. Pour Wahiba El Ayadi, l’idée d’un atelier de conversation « Langues et cultures Amazigh » nait d’un constat simple : « Bon nombre de nos étudiants sont d’origine Amazigh à l’UPJV. Pourtant, en discutant avec eux, je me suis rendue compte qu’ils ne connaissaient pas l’histoire et la culture Amazigh », explique-t-elle.
Après avoir échangé avec les équipes de la Maison Des Langues, l’enseignante décide de lancer les premiers ateliers. Très vite, l’initiative rencontre un vif succès et dépasse le public initialement concerné. « Tout a rapidement pris de l’ampleur. Même ceux qui ne parlent pas la langue ou qui n’ont pas d’origine amazighe participent aux ateliers », se réjouit-elle.
La découverte au cœur du dispositif
Organisés chaque semaine, les ateliers durent une heure et reposent sur une alternance entre théorie et pratique. Les étudiants y apprennent un vocabulaire de base, découvrent l’alphabet amazigh et s’exercent à la communication orale. « Nous travaillons sur des bases concrètes : se présenter, parler de sa famille, de ses études… », précise Wahiba El Ayadi.
Au-delà de l’apprentissage linguistique, l’atelier permet de mieux comprendre le monde amazigh dans toute sa diversité. Langue, histoire et culture sont abordées ensemble, afin de donner du sens aux apprentissages. « Ils découvrent un nouvel alphabet, de nouvelles sonorités et font le lien entre les différents pays du Maghreb. »
Un véritable atout pour les étudiants souhaitant mieux comprendre leurs origines, mais aussi pour ceux qui cherchent à enrichir leur ouverture culturelle.
Une « safe place » pour les étudiants
L’atelier joue également un rôle important dans la transmission et le lien intergénérationnel. « Ça les aide aussi à mieux communiquer avec leurs familles. C’est vraiment l’occasion pour eux de découvrir une partie d’eux-mêmes qu’ils ne connaissaient pas encore sous toutes ses formes. »
La dynamique créée a notamment permis la mise en place d’un partenariat avec l’ISADAC (Institut Supérieur d’Arts Dramatiques et d’Animation) de Rabat, offrant aux étudiants de l’UPJV la possibilité d’échanger avec des étudiants marocains.
Pensé comme un espace d’échange et de confiance, l’atelier contribue aussi au bien-être étudiant. « Nous sommes heureux d’être leur petite safe place. Assurer la santé mentale des étudiants, ça passe aussi par les études. »
Un projet dont se réjouit l’enseignante : « Je suis très heureuse d’enseigner dans un établissement qui valorise toutes les langues, quelles qu’elles soient. Cet atelier valorise aussi les origines de nos étudiants et le multiculturalisme très présent à l’UPJV. »