Une doctorante UPJV en apesanteur pour faire avancer la recherche !

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Le 1er octobre 2025, Heimiri Monnier, doctorante au laboratoire CHIMERE de l’UPJV, a embarqué dans un Airbus du CNES pour un vol parabolique où la gravité disparaît. Une expérience rare et exigeante, menée pour mieux comprendre le fonctionnement du système cranio-spinal. Entre rigueur scientifique et aventure humaine, la jeune chercheuse raconte une mission qui a marqué un tournant dans son parcours.

Dans un vol parabolique, l’avion enchaîne des manœuvres qui créent plusieurs phases d’apesanteur. Pendant ces instants, les lois habituelles du corps humain changent : l’occasion idéale pour mesurer comment réagissent les fluides qui protègent le cerveau.

C’est dans ces conditions que Heimiri Monnier a pu analyser de près ces mécanismes. Elle en résume l’enjeu scientifique : « Le projet MODEFONE s’intéresse à la dynamique du système cranio-spinal – donc le cerveau, la moelle épinière et tous les liquides qui sont autour. L’idée du projet était de voir l’impact de la gravité sur la pression à l’intérieur de ce système. »

Ces variations jouent un rôle essentiel dans plusieurs pathologies : hypertension intracrânienne, hydrocéphalie ou encore maladies neurodégénératives. Elles concernent également la médecine spatiale : les séjours prolongés en orbite peuvent provoquer chez les astronautes des troubles visuels et neurologiques. Le vol parabolique permet d’obtenir des données clés pour mieux comprendre ces phénomènes.

Le “Fantôme”, un modèle inédit embarqué en vol

Pour mener ces observations, Heimiri Monnier disposait d’un outil unique : le Fantôme, un modèle biomécanique reproduisant un système cranio-spinal. Conçu en collaboration avec son directeur de thèse, Olivier Baledent, et l’École des Mines d’Alès, il a été imprimé en 3D puis équipé de circuits hydrauliques et de capteurs électroniques.

Ce dispositif est au cœur du projet MODEFONE, lauréat du concours PARABOLE 2025 du CNES. Installé dans l’Airbus, il a permis d’enregistrer, durant chaque parabole, les variations de pression provoquées par la microgravité.

Le jour du vol, Heimiri se souvient d’une atmosphère très particulière : « Beaucoup d’excitation le jour J, un peu de stress… puis vient la première parabole. Et là, une sensation de bonheur, de légèreté, qui se lit sur tous les visages — surtout le mien ! On crie de joie, puis on se concentre sur l’expérience, on vérifie les données. »

Une aventure scientifique et humaine qui inspire

Pour la doctorante, cette mission représente autant une avancée scientifique qu’un accomplissement personnel. Elle espère d’ailleurs encourager d’autres étudiants à tenter l’aventure : « On a formé une équipe, on a été sélectionnés, et j’ai vécu la plus belle aventure de ma vie. »

La mission renforce également la visibilité du laboratoire Chimère et de ses travaux sur les neurofluides. Elle illustre la capacité de l’UPJV à porter des projets interdisciplinaires ambitieux, soutenus notamment par la Fondation de l’UPJV.

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de reconnaissance scientifique croissante : en 2025, l’UPJV a intégré le classement de Shanghai, confirmant son positionnement parmi les universités internationales de référence.