Projet : MaCCMic, Impact of forest Management and Climate Change on understory Microclimate


Financement : ANR PRC

Durée : 2022 – 2026

Projet porté par : INRAE ISPA EcoFun, porteur : Jérôme Ogée

Partenaires du projet : EDB (UMR5174), EDYSAN (UMR7058), BIOGECO (UMR1202), TETIS (UMR1470), CITA (spain)

site internet du projet : https://ecofun.ispa.bordeaux.inrae.fr/index.php/projects/project-anr-maccmic/


Résumé du projet : Les couverts forestiers tamponnent les extrêmes climatiques dans le sous-bois. Ce pouvoir tampon est essentiel pour expliquer la biodiversité du sous-étage et la régénération forestière, et donc la résilience des forêts au changement climatique. Elle est également importante pour les activités de loisirs. Les pratiques de gestion forestière ont un impact sur ces services écosystémiques en modifiant la structure et la composition des forêts, et donc le microclimat du sous-étage. Or, aujourd’hui, les gestionnaires forestiers ne disposent d’aucun outil pour quantifier l’impact de leurs pratiques sur le microclimat du sous-étage, notamment en termes d’extrêmes climatiques ou dans des conditions climatiques futures.

L’objectif de MaCCMic est de développer de tels outils qui permettront d’identifier les principaux facteurs influençant le microclimat du sous-bois et d’anticiper l’impact de la gestion forestière (densité, fragmentation, éclaircie, choix des espèces, suppression du sous-bois, etc.) et du changement climatique sur le microclimat forestier et la végétation du sous-bois, notamment en termes d’extrêmes climatiques.

En combinant des jeux de données à long terme sur le microclimat du sous-bois, des mesures LiDAR et des images satellites, et des modèles biophysiques du microclimat forestier, nous quantifierons comment le microclimat de sous-bois est modifié par : les facteurs locaux (en termes de fermeture de la canopée, mais aussi de structure et diversité fonctionnelle) ; les caractéristiques du paysage (topographie, mais aussi proximité d’une rivière ou degré de fragmentation des environs) et ; le changement climatique (notamment le CO2 et son effet sur la physiologie des plantes et la régénération forestière).

Afin de mieux cerner les différents facteurs qui influencent le microclimat du sous-bois, nous nous appuierons sur plusieurs jeux de données microclimatiques existants provenant d’Europe et d’Amérique, mais aussi sur des modèles biophysiques et des jeux de données originaux. Les résultats du projet seront ensuite synthétisés et traduits en recommandations claires et en outils faciles à utiliser pour aider les forestiers à comprendre l’impact du changement climatique et de leurs pratiques sur le microclimat du sous-bois.

Par exemple, nos résultats devraient permettre de rédiger un rapport d’expertise sur l’impact de la gestion forestière sur le microclimat du sous-bois dans les ripisylves. Deux outils web destinés aux gestionnaires forestiers, mais aussi au grand public, seront également développés : une forêt virtuelle interactive, qui montrera comment la gestion forestière peut influencer le microclimat du sous-étage pendant des événements extrêmes spécifiques passés et futurs, et un « tracker » web, qui synthétisera, à partir de données en temps quasi réel, comment le microclimat du sous-étage est tamponné et découplé de son macroclimat, pour un ensemble de typologies de forêts ou de plantations dans une région donnée. Les autres résultats attendus du projet sont : de nouveaux supports pédagogiques (pour les écoles d’ingénierie forestière, les programmes de master ou les collèges), plusieurs nouveaux jeux de données, des développements logiciels et leurs notes techniques, ainsi que 8 rapports de master, 3 thèses de doctorat et plusieurs articles scientifiques.

Ces résultats seront suivis de près par les chercheurs en écologie terrestre s’intéressant à l’impact du changement climatique sur la biodiversité des forêts. Nos résultats sur l’impact du microclimat et de l’augmentation du CO2 sur la régénération et la résilience des forêts devraient également intéresser fortement la communauté travaillant sur le cycle du carbone et le changement climatique. Enfin, MaCCMic devrait avoir un fort impact sur le secteur forestier en fournissant de nouveaux outils pour aider les gestionnaires à accroitre la résilience des forêts et leurs services écologiques, récréatifs et climatiques dans un monde en réchauffement.