Ce quatrième ensemble de recherches se propose, d’une part, de déconstruire certaines oppositions classiques entre naturalisme et constructivisme et, d’autre part, de prolonger la réflexion engagée dans les études de genre sur l’intersectionalité. Il s’agira de revenir sur certaines ornières de l’opposition entre arguments constructivistes et naturalistes, tels qu’ils apparaissent dans les études de genre. On se demandera en particulier dans quelles mesures les sciences biologiques ne sont pas de puissants alliés pour remettre en cause certaines images mythologiques de la maternité et de la paternité, qui se présentent comme en accord avec « la » nature, mais une nature qui n’a en réalité jamais existé. Il s’agira également de poursuivre une réflexion sur l’imbrication complexe des rapports de pouvoir. En effet, loin de nier les autres formes d’oppression, les recherches sur le genre offrent les moyens d’étudier, à partir du concept de « consubstantialité des rapports sociaux » (D. Kergoat) ou d’intersectionalité (K. Crenshaw), les articulations entre les différents rapports hiérarchiques (de classes, de sexualités, de « race ») qui permettent de penser les groupes sociaux dans leur hétérogénéité. On cherchera à prolonger cette réflexion en s’intéressant notamment à la manière dont ces articulations peuvent être saisies d’un point de vue méthodologique.