Responsables : Patrick Lehingue, Elodie Lemaire, Ana Perrin-Heredia

Équipe : Nisreen Al Saidi, Ronan Balac, Hélène Balitout, Pierre-Yves Baudot, Julien Beaugé, Maïté Boullosa-Joly, Eric Brun, Nicolas Brusadelli, Vincent Cardon, Rémy Caveng, Frédéric Charles, Isabelle Charpentier, Dominique Connan, Emilie Defacques, Renaud D’Enfert, Diane Delacourt, Pascal Depoorter, Gaël Depoorter,Virginie Descoutures, Thomas Douniès, Catherine Duval, Nour Fahad, Nehara Feldman, Sandra Fontanaud, Nathalie Frigul, Bertrand Geay, Guillaume Grunewald, Fabrice Guilbaud, Stéphanie Guyon, Laure Hadj, Véronique Hochedé, Laurence Jourdain, Serge Katz, Behrouz Keyhani, Abderrahim Lamchichi, Nathalie Le Bouteillec, Patrick Lehingue, Élodie Lemaire, Céline Letu, Sophie Louey, Yannick Martell, Nicolas Mitrevitch, Emmanuel Monneau, Éric Passavant, Emmanuel Pierru, Romain Pudal, Ana Perrin-Heredia, Kelly Poulet, Gabrielle Radica, Camila Ribeiro, Sophie Richardot, Emilie Spruyt, Babak Taghavi, Marie Vannetzel, Nadia Vautrin-Chaar, Sébastien Vignon, Marie-Pierre Wynand.

Les recherches menées dans le deuxième axe du laboratoire ont comme dénominateur commun de saisir les rapports politiques au monde social d’individus ou de groupes inégalement politisés. Ces rapports sont d’abord des rapports à la politique. Les recherches regroupées dans le premier sous-axe portent pour ces raisons avant tout sur le vote et la participation politique. Leur originalité tient au fait que cette sociologie des élections et des engagements partisans se réalise dans le souci constant de penser l’encastrement social des préférences et des actions politiques. Parce qu’elles sont attentives à ne pas dénier que ce rapport à la politique existe aussi chez des individus aux propriétés sociales objectivement éloignées de ceux qui « font (de) la politique » (dirigeants, militants), ces recherches analysent également les inégalités de politisation et leurs traductions. En étudiant des formes de participation à la légitimité contestée et/ou qui s’expriment sur un mode moins immédiatement perçu comme politique, elles se proposent ainsi d’interroger les ressorts de ces inégalités et d’expérimenter de nouvelles manières de les appréhender.

Ces expérimentations conduisent à s’arrêter plus spécifiquement sur certains univers dont les particularités paraissent contribuer fortement à forger ces rapports ordinaires à la politique. Il en va ainsi du monde du travail autour duquel se rassemblent les recherches du deuxième sous-axe. Ces recherches se concentrent pour partie sur les mobilisations qui émergent autour de revendications portant sur les conditions d’emploi (ou de non-emploi) et sur leurs évolutions. Mais elles se polarisent aussi sur les processus, parfois conflictuels, de structuration de certaines professions ou de fabrique d’identités professionnelles. Elles sont autant d’occasions de penser la façon dont se façonnent des rapports non seulement à la politique mais aussi plus largement au politique. En cela, au travers de ces recherches, le monde du travail est aussi pensé comme une instance de socialisation à des pratiques d’engagement tout autant que comme une instance de socialisation à des normes et à des valeurs qui collaborent à la construction d’un rapport différencié au pouvoir, à l’autorité et/ou à des principes de (di)visions du monde social.

Cette acception large du politique appelle dès lors à étudier et analyser ces rapports politiques au monde social aussi via des objets ou des terrains a priori distants du champ politique. Les recherches regroupées au sein du sous-axe 3 se donnent ainsi les moyens de saisir comment ces rapports politiques, éthico-pratiques, au monde social se trouvent sans cesse (re)travaillés et (re)définis dans des rapports sociaux (de classe, de genre, de racialisation, de génération), au fil de l’existence et dans de multiples univers (famille, école, institutions, etc.). Elles permettent en cela d’envisager les inégalités de politisation sous l’angle des rapports de domination et dans leur relation à d’autres inégalités sociales sans renoncer pour autant à examiner comment l’institutionnalisation de ces rapports sociaux participe à produire le regard porté sur ces inégalités. Elles s’intéressent enfin à la socialisation morale (en pratiques et en valeurs) de certains individus ou groupes sociaux en considérant qu’il s’agit là d’une clé pour comprendre les spécificités de leur rapport politique au monde social.