Bioshifts, Redistribution de la biodiversité : une approche macro‐ et éco‐évolutive de la vulnérabilité des espèces aux changements globaux

financé par la FRB (Fondation pour la recherche sur la biodiversité

tutelle gestionnaire : CESAB (Montpellier)

Porteurs de projets : Lise COMTE – Illinois State University (USA) ; Gaël GRENOUILLET – Université de Toulouse (France) ; Jonathan LENOIR – CNRS (France)

Résumé du projet

Il est désormais incontestable que les plantes et les animaux répondent aux changements climatiques en opérant la plus grande redistribution de la vie sur Terre depuis des dizaines de milliers d’années. Cependant, de récentes études ont montré que les changements dans les limites des aires de répartition dépendent fortement des espèces et  que le  réchauffement  climatique  n’explique  pas  à lui  seul les  taux  de redistribution  de  la  biodiversité.  Alors  que  les  caractéristiques  intrinsèques  des  espèces  (la tolérance  thermique,  les  capacités  de  dispersion,  la  spécialisation  écologique)  et  les  mécanismes évolutifs  (potentiel  d’adaptation)  pourraient  influencer  les contractions et expansions des bornes  de  répartition  des  espèces,  d’autres  facteurs  extrinsèques  non  climatiques, comme  la  fragmentation  des  habitats,  pourraient  également  limiter  ou  exacerber  les processus de modification des aires de répartition. 

Bioshifts  va combler cette lacune de connaissances en abordant la question fondamentale de savoir dans quelle mesure les changements de répartition actuels, induits par le climat, résultent d’interactions entre des mécanismes intrinsèques et extrinsèques. Bioshifts a pour but d’exploiter une base de données préexistante compilant des changements dans les limites des aires de répartition dans les écosystèmes marins, d’eau douce et terrestres au cours des dernières décennies, en lien avec des bases de données en accès libres sur les caractéristiques des espèces et des méthodes d’analyses comparatives innovantes. Bioshifts permettra ainsi d’étudier si les processus de changement d’aire de répartition varient entre écosystèmes, groupes taxonomiques ou contextes environnementaux (tant naturels qu’anthropiques).

Bioshifts vise ainsi à améliorer notre capacité à anticiper les déclins futurs de biodiversité et éclairer de meilleurs processus décisionnels.

photo Gaël Grenouillet