Interactions multitrophiques entre plantes oléagineuses à vocation industrielle (la cameline et la moutarde d’Ethiopie) et leurs insectes phytophages et auxiliaires  – Thèse de doctorat en Entomologie

 

Résumé
La culture du colza est soumise à une pression importante en insectes ravageurs (Hémiptères : puceron du choux ; Coléoptères : petite altise, grosse altise, charançon du bourgeon terminal, méligethe ; Diptères : mouche du chou). Ainsi, 50 % des épandages d’insecticide sont réalisés sur la culture de colza. Dans un contexte de protection intégrée des cultures, il semble indispensable d’identifier de nouvelles espèces oléagineuses à potentiel industriel susceptibles d’être soumises à une pression de ravageurs moindre. Le succès de colonisation des insectes vis-à-vis de ces plantes hôtes dépendra, au moins en partie, directement des caractéristiques physico-chimiques du végétal.

Dans ce contexte, le projet ANOI (Amélioration des caractères pour les Nouveaux Oléagineux d’Intérêt industriel – programme Genesys/ Institut PIVERT) porté par le CETIOM (Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux et du Chanvre) a orienté son choix sur 2 espèces de plantes : la cameline (Camelina sativa) culture non-alimentaire présentant un profil en acides gras plus large que le colza et la Moutarde d’Ethiopie (Brassica carinata ), culture non alimentaire à cycle court présentant une bonne capacité à s’adapter à différentes conditions pédo-climatiques. Les plantes de référence (témoin) sont le Colza variété 00 (variété classique utilisée en grande culture alimentaire) et le Colza érucique (culture non alimentaire présentant un intérêt important pour les applications en chimie du végétal).

Objectif
L’objectif de ce travail peut se diviser en 4 principales tâches :

  • Etude de la colonisation des plantes oléagineuses par les ravageurs
    La colonisation de ces nouvelles cultures oléagineuses par différentes espèces de pucerons sera étudiée en laboratoire. L’objectif est d’étudier la capacité des pucerons ravageurs des grandes cultures qui caractérisent le nord de la France à coloniser ces nouvelles plantes oléagineuses à vocation industrielle (Camelina sativa et Brassica carinata). Nous nous attacherons à décrire les étapes clefs de la colonisation des pucerons : (1) attraction à distance des pucerons colonisateurs (technique d’olfactométrie), (2) capacité à accepter la plante (comportement alimentaire par la technique d’Electropénétrographie (EPG)), (3) capacité à se reproduire (suivi physiologique).
  • Etude des facteurs de résistance de variétés de cameline et de moutarde d’Ethiopie vis-à-vis des ravageurs de cultures – effet « Bottom-Up »
    L’objectif de ce travail est de caractériser les différents types de résistances (potentialités d’antibiose et/ou d’antixénose) au sein des espèces Camelina sativa et Brassica. Pour cela, le comportement de colonisation des pucerons sera étudié sur différentes variétés de cameline et différentes variétés de moutarde d’Ethiopie. La variation de cette colonisation pourra être mise en relation avec les études phénologiques et biochimiques (dosage des glucosinolates, métabolites secondaires impliqués dans la défense contre les insectes ravageurs).
  • Interactions plante oléagineuse – pucerons – auxiliaires – effet « Top-Down »
    L’objectif de ce travail mené en laboratoire est de caractériser les pressions exercées par les parasitoïdes sur les pucerons ravageurs en fonction de la plante oléagineuse. En fonction des effets Bottom-Up observés, l’étude portera sur une comparaison interspécifique (cameline, moutarde d’Ethiopie, colza) ou intraspécifique (entre différents cultivars d’une même espèce).
  • Etude de la biodiversité fonctionnelle au sein d’une parcelle de plante oléagineuse
    Une étude de terrain sera réalisée dans des parcelles de cameline (Camelina sativa) et de moutarde d’Ethiopie (Brassica carinata). L’objectif est d’étudier la biodiversité au niveau de l’entomofaune sur ces nouvelles plantes et de la comparer avec celle observée en parcelle de colza, culture largement répandue en Picardie. Ces études de biodiversité seront effectuées à la fois sur le groupe des pucerons ravageurs des cultures et également sur les insectes auxiliaires (dont carabes et hyménoptères parasitoïdes), jouant un rôle fonctionnel dans le contrôle de ces ravageurs.

Ce travail permettra d’étendre nos connaissances sur les interactions et les flux potentiels de ravageurs et d’auxiliaires de cultures entre ces nouvelles cultures oléagineuses et les cultures en place.

Compétences requises
Entomologie, agronomie, physiologie animale, comportement animal, biochimie (la formation aux différentes techniques sera assurée si nécessaire).

Structure d’accueil
Unité de Recherche Edysan FRE 3498 (Ecologie et DYnamique des Systèmes ANthrophisés), Université de Picardie Jules Verne, Amiens.
Laboratoire BIPE (Bioécologie des Insectes Phytophages et Entomophages).

Contacts
Arnaud Ameline – MCF-HDR BIPE –  arnaud.ameline@u-picardie.fr
Aude Couty – MCF BIPE –  aude.couty@u-picardie.fr
Tél: 03.22.82.75.56.

Durée
36 mois

Financement
Institut P.I.V.E.R.T. 

Le dossier de candidature, constitué d’un CV, d’une lettre de motivation et des relevés de notes Licence et Master, est à envoyer par email aux deux encadrants avant le 15 octobre 2013.