Patrice ESLIN

Docteur en Sciences de la Vie et de la Terre, Maître de conférences, Classe Normale
Spécialité : Entomologie, Physiologie de l’insecte, Relation hôte-parasite
Axe 2 (60%) – Axe 1 (40%)
patrice.eslin@u-picardie.fr

 

 

Thèmes de recherche

Mon travail de recherche comporte deux principales approches :

Mots-clés

Parasitoïde, drosophile, écophysiologie, relations hôte-parasite, immunitaire cellulaire chez les insectes.

Projets récents ou en cours

Recherche et comparaison des facteurs d’immuno-évasion chez les parasitoïdes du genre Asobara
Nous avons mis en évidence, au sein du genre Asobara (Braconide), l’existence d’une diversité inattendue des mécanismes d’évitement de la défense immunitaire auxquels les parasitoïdes sont exposés chez leurs hôtes drosophiles. En effet, au sein de ce genre de parasitoïdes, on distingue des espèces ayant adopté une stratégie plutôt « passive » qui consiste en un « camouflage » de l’œuf parasite de celles qui ont opté pour un mécanisme franchement actif, voire même « agressif »,  puisque le parasite agit directement sur le système de défense cellulaire de son hôte. Cette hétérogénéité des mécanismes d’évitement de l’encapsulement fait des parasitoïdes du genre Asobara un modèle particulièrement intéressant pour l’étude des interactions immunitaires dans les systèmes hôte-parasitoïde. En outre, l’étude des facteurs moléculaires responsables de la virulence chez A. japonica nous a permis de montrer un effet dote du venin associé à un effet antidote des fluides ovariens.
La poursuite de ce travail consiste à compléter l’identification des facteurs moléculaires responsables de la virulence chez A. japonica et à comparer l’origine de ces facteurs à ceux déjà décrits chez d’autres espèces de parasitoïdes. Les stratégies de virulence des espèces d’Asobara, endoparasites, pourront être comparées avec celles développées par d’autres espèces qui, bien que proches phylogénétiquement, ont adopté l’ectoparasitisme comme mode de développement.

Etude du potentiel de l’immunité cellulaire chez les drosophiles
Nous avons entrepris l’étude du potentiel de l’immunité cellulaire des larves de drosophiles appartenant au groupe obscura. Les résultats révèlent que l’immuno-déficience naturelle que nous avions précédemment décrite chez  Drosophila subobscura  peut être généralisée à la plupart des espèces du groupe obscura, sans pour autant être une caractéristique de ce groupe. En effet, à côté des espèces qui semblent parfaitement incapables de produire des lamellocytes, quelques-unes produisent des hémocytes atypiques qui leurs permettent de se défendre vis-à-vis des parasitoïdes. Ces observations soulèvent de nombreuses questions tant sur le plan physiologique, qu’écologique et évolutif.
D’autre part, une espèce de drosophile invasive d’origine asiatique, D. suzukii, vient d’être recensée pour la première fois en Amérique du Nord et en Europe (Espagne) en 2008. En deux ans,  cette espèce s’est propagée sur tout le territoire français, en Suisse, en Slovénie et en Allemagne et se révèle déjà être un ravageur redoutable, notamment pour les productions de cerises, fraises et framboises. L’objectif du travail initié est de caractériser le niveau de résistance de ce nouvel hôte aux parasitoïdes européens et d’identifier les facteurs cellulaires qui en sont responsables.

Mesure des effets de la température sur la résistance des hôtes drosophiles
Au cours de mes précédents travaux, nous avons montré que la population hémocytaire constitue un facteur clé de la résistance des hôtes drosophiles aux parasitoïdes. En 2008, nous avons obtenu un financement ANR d’un projet portant sur l’influence des changements climatiques sur l’évolution des interactions hôtes-parasitoïdes (projet CLIMEVOL). L’un des points forts de ce projet repose sur l’évaluation des effets de la température sur la résistance des hôtes drosophiles. Outre mon implication dans différents aspects du projet, j’ai en charge d’évaluer les effets de la température sur la population hémocytaire et le niveau de résistance des hôtes drosophiles.

Recherche des plantes réservoirs de l’espèce invasive Drosophila suzukii
L’espèce D. suzukii dont il est question dans le projet 3 se révèle être un ravageur redoutable pour les fruits rouges. Son régime alimentaire très varié nous a amené à nous interroger sur la diversité des plantes hôtes sauvages susceptibles d’être utilisées lors des phases d’invasion par cet insecte. Des études en laboratoire couplées à des campagnes de piégeage sur le terrain ont été initiées à l’automne 2011. Les premiers résultats obtenus semblent très prometteurs.

Enseignements dispensés

Parasitologie (Licence)
Biologie cellulaire et moléculaire (Licence)
Protection intégrée des cultures (Licence professionnelle)
Anatomie comparée (Licence)
Histologie (Licence et Master)
Entomologie appliquée aux productions végétales (Master)
Immunité cellulaire chez les insectes (Master)

Directions ou co-directions de thèse

2014 Mathilde Poyet. Co-direction de sa Thèse intitulée «L’opportunité de niche favorise l’invasion de Drosophila suzukii en France » .
2009 Sébastien Havard. Co-direction de sa thèse intitulée  « Potentiel de défense cellulaire et encapsulement chez les drosophiles du groupe obscura ».
2009 Alix Nno Mabiala. Co-direction de sa thèse intitulée « Mécanismes et agents de la virulence chez les parasitoïdes hyménoptères Braconides du genre Asobara ».Fonctions administratives actuelles

Fonctions administratives actuelles
Membre des comités de recrutement  67-68ème sections de l’UPJV depuis oct. 2008
Responsable du service de Biologie Animale de l’Université de Picardie – Jules Verne 

 

Publications récentes

Mennerat A. et Eslin P. (2014) A quoi servent les parasites ? Faune sauvage, santé et biodiversité, QUAE, édité par Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et Michel Gauthier-Clerc, pp. 51-58.
Poyet M., Eslin P., Héraude M., Le Roux V., Prévost G., Gibert P. and Chabrerie O. (2014) Invasive host for invasive pest : When the invasive Asiatic cherry fly (D. suzukii) meets the invasive American black cherry (P. serotina) in Europe. Agricultural and Forest Entomology. 16(3): 251-259.
Poyet M., Havard S., Prévost G., Chabrerie O., Doury G., Gibert P. and Eslin P., (2013) Resistance of Drosophila suzukii to the larval parasitoids Leptopilina heterotoma and Asobara japonica is related to haemocyte load. Physiological Entomology, 38 : 45-53.
Prévost G., Eslin P., Cherqui A., Moreau S. and Doury G. (2012) When parasitoids lack polydnaviruses, can venoms subdue the host ? The study case of Asobara species. In «Parasitoid Viruses : Symbionts and Pathogens » (Drezen J.M., Beackage N., Ed., 1st Edition), Elsevier. pp. 255-266.
Chabert S., Allemand R., Poyet M., Eslin P. and Gibert P. (2012) Ability of European parasitoids (Hymenoptera) to control a new invasive Asiatic Drosophila pest, D. suzukii, Biological Control, 63 : 40-47.
Havard S., Doury G., Ravallec M., Brehélin M., Prévost G. and Eslin P. (2012)  Structural and functional characterization of pseudopodocyte, a shaggy immune cell produced by two Drosophila species of the obscura group. Developmental and  Comparative Immunology, 36(2) : 323-31.