Caroline ANSELME

Docteur en Biologie moléculaire, Maître de conférences
Spécialité : Evolution des interactions hôte-parasitoïde ; Approches moléculaires
Axe 1 (70%) – Axe 2 (30%)
caroline.anselme@u-picardie.fr

 

Thèmes de recherche

Les hyménoptères endoparasitoïdes sont des insectes qui pondent leurs œufs à l’intérieur d’un autre insecte hôte, se développent à ses dépens et entraînent sa mort. Dans la mesure où un grand nombre d’espèces de parasitoïdes s’attaquent aux ravageurs de culture, ils constituent des auxiliaires essentiels de la lutte biologique. De ce fait, l’étude des systèmes hôte-parasitoïde et la compréhension du dialogue moléculaire qui détermine le succès ou l’échec du parasitisme sont essentielles à la mise en place de stratégies de contrôle des populations d’insectes.
L’intrusion de l’œuf du parasitoïde dans l’organisme de l’hôte se traduit par une réaction immunitaire de ce dernier qui fait intervenir des effecteurs cellulaires et humoraux et qui aboutit généralement à l’encapsulement (formation d’une capsule multicellulaire mélanisée) de l’œuf du parasitoïde. Pour permettre à l’œuf de se développer, les parasitoïdes ont mis en place des stratégies de virulence afin de contourner ou d’inhiber le système immunitaire de l’hôte, via l’utilisation de facteurs de virulence co-injectés avec l’œuf lors de la ponte (protéines produites dans la glande à venin, protéines ovariennes, pseudo-particules virales, virus symbiotiques). L’issue de l’interaction est donc fortement influencée par les variations de virulence et de résistance existant au sein de chaque espèce. De plus, d’un point de vue évolutif, les parasitoïdes exercent une forte pression de sélection sur leurs hôtes puisque le succès parasitaire conduit systématiquement à la mort de l’hôte.
Mes travaux de recherche concernent la résistance et la virulence dans les interactions hôtes-endoparasitoïdes au niveau moléculaire et évolutif, notamment sur le modèle Drosophila Asobara. La diversité des stratégies de virulence mises en place par les endoparasitoïdes pour échapper à la réponse immunitaire de leur hôte témoigne de leur grande capacité d’adaptation. Plusieurs de ces stratégies sont représentées chez les parasitoïdes de drosophile du genre Asobara (Hymenoptera, Braconidae), permettant ainsi d’étudier l’histoire évolutive de la virulence entre des espèces proches.
Depuis mon arrivée au sein de l’équipe BIPE, je développe des approches moléculaires pour : 1. identifier les facteurs de virulences des parasitoïdes ; 2. caractériser leur rôle dans la virulence (cible chez l’hôte, interactions entre facteurs…) ; 3. étudier leur variabilité au sein des populations ; 4. comparer les facteurs identifiés dans des espèces proches, au sein du genre Asobara, ainsi que dans des espèces éloignées en collaboration avec des équipes travaillant sur d’autres modèles hôte-parasitoïde.

Mots clés

Hôte-Parasitoïde, Drosophile, Asobara, Résistance, Virulence, Evolution, Glandes à venin, Fluide ovarien

Projets récents ou en cours

Avant mon recrutement dans l’équipe BIPE, j’ai mené mes travaux de recherche au sein de l’équipe ESIM dans l’UMR IBSV à l’INRA de Sophia-Antipolis. Ces travaux concernent la résistance et la virulence dans les interactions hôtes-endoparasitoïdes sur les modèles drosophile (Drosophila Leptopilina) et puceron (Acyrthosiphon pisumAphidius ervi). J’ai ainsi participé à 2 programmes de recherche financés par l’ANR sur la caractérisation des facteurs de virulence des endoparasitoïdes : « Evparasitoid » (2005-2008) puis « Paratoxose » (2009-2012) dans lequel s’inscrivent aujourd’hui mes travaux de recherche au sein de l’équipe BIPE. Je travaille actuellement, en collaboration avec une post-doctorante, sur la caractérisation de deux facteurs de virulence et j’ai initié un projet de séquençage des transcriptomes des glandes à venin et des ovaires de trois espèces d’Asobara afin d’identifier de nouveaux gènes candidats. Cette approche transcriptomique, combinée à des approches physiologique, protéomique et populationnelle, permettra d’identifier les facteurs de virulence des différentes espèces d’Asobara. La caractérisation des ces facteurs et, à terme, de leur cible chez l’hôte est essentielle pour comprendre la variabilité des stratégies de virulence des Asobara sp. et l’origine évolutive de cette variabilité.

Enseignements dispensés

Biologie cellulaire et moléculaire
Embryologie
Immunologie
Reproduction chez les animaux

Publications récentes

Le Ralec A., Anselme C., Outreman Y., Poirié M., van Baaren J., Le Lann C., van Alphen JJM. (2010). Evolutionary ecology of the interactions between aphids and their parasitoids. C R Biol. 333(6-7):554-65.
Gerardo NM., Altincicek B., Anselme C., Atamian H., Barribeau S., et al. (2010). Immunity and other defenses in pea aphids, Acyrthosiphon pisum. Genome Biology 11(2):R21.
The International Aphid Genomics Consortium (2010) Genome Sequence of the Pea Aphid Acyrthosiphon pisum. PLoS Biol. 8(2): e1000313.
Dubuffet A., Colinet D., Anselme C., Dupas S., Carton Y., Poirié M. (2009). Variation of Leptopilina boulardi success in Drosophila hosts: what is inside the black box? Adv. Parasitol. 70:147-88.
Anselme C., Pérez-Brocal V., Vallier A., Vincent-Monegat C., Charif D., Latorre A., Moya A., Heddi A. (2008). Identification of the weevil immune genes and their expression in the bacteriome tissue. BMC Biol. 6:43.