Webinaire international Maurice Blanchot

Le principal objectif de ce webinaire est de rassembler et faire dialoguer les chercheurs qui, dans le monde entier, travaillent sur, avec ou à partir de l’œuvre de Blanchot. En particulier, le séminaire peut ouvrir des perspectives à des étudiants en master ou en doctorat. ll reprend en ce sens le travail qui avait été mené à l’Université Paris 7 – Denis Diderot par Christophe Bident, Jonathan Degenève et Jérémie Majorel, avec l’organisation annuelle d’une journée d’études qui, entre 2002 et 2012, avait donné lieu à 68 communications.
Il est organisé par Christophe Bident, professeur des universités, membre du CRÆ – Centre de Recherches en Arts et Esthétique à l’Université de Picardie Jules Verne, et par Jérémie Majorel, professeur des universités, membre du CSLF – Centre des sciences des littératures en langue française, à l’Université de Paris Nanterre.

https://blanchot.fr/

SEPTIÈME SÉANCE : KAI GOHARA, VICTÓRIA MONTEIRO DE LIMA, GIOVANNI SALVAGNINI ZANAZOO
jeudi 27 novembre 2025 de 13h à 15h : https://u-picardie-fr.zoom.us/j/93018646990?pwd=4HNwz3CEwGuf60XgZap0Bk0a9djLsQ.1

Kai Gohara, « La sincérité et le silence chez Blanchot – en comparaison avec Merleau-Ponty »
La publication en 2013 des Recherches sur l’usage littéraire du langage, notes préparatoires aux cours donnés au Collège de France en 1953, a révélé que Merleau-Ponty lisait à l’époque les textes de Blanchot, parallèlement à ceux de Valéry, Parain, Paulhan, Sartre et autres. Merleau-Ponty et Blanchot faisaient partie des critiques qui, pendant et après la guerre, se sont penchés sur les nombreuses apories auxquelles se heurtait le langage littéraire. En parcourant Recherches, on constate que les principales apories auxquelles Merleau-Ponty s’intéressait concernaient la « sincérité » et le « silence » de l’écrivain. Ces thèmes étaient des questions que les critiques susmentionnés abordaient chacun sous un angle différent. Dans cette intervention, nous allons examiner les textes de Blanchot, notamment, « Le paradoxe d’Aytré » (1946), afin de mettre en évidence les différences entre les points de vue de Merleau-Ponty et de Blanchot sur ces deux thèmes.Kai Gohara est professeur à l’Université de Tokyo (Japon). Elle a soutenu sa thèse en 2007 à l’Université Paris 7 et a publié en japonais L’image minimale de la littérature – sur Maurice Blanchot (2011). Elle a publié des études de l’œuvre de Blanchot en japonais et en français. Elle a participé aux traductions de L’Instant de ma mort, de L’Entretien infini et des Chroniques littéraires du Journal des débats de Blanchot.

Victória Monteiro de Lima, « L’indécidabilité de “veiller” dans Thomas l’obscur (1950) »
Cette intervention se penchera sur l’indécidabilité sémantique dans Thomas l’obscur (1950), comprise comme un procédé narratif qui oblige la pensée à opérer avec des catégories inhabituelles d’indétermination et de négativité, si caractéristiques de l’écriture de Blanchot. Ayant comme étude de cas le verbe veiller – dont la traduction en portugais brésilien oscille entre « velar », « vigiar » et « permanecer em vigília » – dans le chapitre II, nous évaluerons les effets que chaque option produit dans l’économie du paragraphe, en tenant compte de l’ambiance plus large du récit. Comme on peut le constater, le choix du verbe « velar » inscrit la scène dans une atmosphère funèbre et ritualiste qui est, en soi, la mise en scène de l’insaisissable : les mots désignent des relations qu’ils ne parviennent pas à saisir, ils « veillent » tout en révélant une absence. Quant à « vigiar » et « permanecer em vigília », bien que ces verbes partagent une phénoménologie de l’attention à l’invisible, ils déplacent également l’axe de l’expérience du rituel de la mort vers la pure attente face au vide. Il s’agit donc d’une ambiguïté qui reconfigure non seulement le sens, mais aussi l’économie même du regard dans le récit, apportant des nuances décisives dans la traduction. Le choix de l’un ou l’autre terme n’est pas purement lexical, il est stratégique, car il définit l’axe de lecture, que ce soit par la voie de la mort et du secret (« velar ») ou par la voie de l’attente et de l’œil intérieur (« vigiar » et « permanecer em vigília »), réalités qui, chez Blanchot, souvent se confondent.
Victória Monteiro est maître en Études de la Traduction (Universidade de São Paulo) et titulaire d’une licence en Lettres Modernes (Universidade de São Paulo | Université Lumière Lyon 2). Son mémoire porte sur la présence de la traduction dans l’œuvre de Blanchot et présente également une traduction commentée des quatre premiers chapitres de Thomas l’obscur (1950). En 2025, elle a intégré le comité d’organisation de deux événements consacrés à Blanchot au Brésil : le IIe Colloque International Maurice Blanchot (UFPR, Curitiba) et la Ire Journée Maurice Blanchot (USP, São Paulo).

Giovanni Salvagnini Zanazzo, « La subjectivité négative dans la nouvelle version de Thomas l’obscur »
La notion de « subjectivité négative » vise à identifier une approche de type apophatique de la subjectivité, la considérant non par l’accumulation de formes visibles et de signes identitaires mais, en revanche, comme ce sur quoi rien ne peut être dit – à l’image du Dieu de la théologie négative. Pour mieux éclairer le sens de cette notion, nous poserons une distinction entre le côté « solide » et le côté « irremplaçable » de la subjectivité, où le premier côté indique une solidité identitaire assez stéréotypée, de type bourgeois, tandis que le deuxième désigne, à travers une référence gidienne, le désir de se rendre irremplaçable, peu importe le moyen. C’est notamment ce dernier volet, et pas seulement le premier, que la subjectivité négative met en crise. En ce sens, la nouvelle version de Thomas l’obscur (1950) de Blanchot en constitue un cas exemplaire, dans la mesure où elle représente la descente de son protagoniste dans la dimension neutre de la « nuit ». Il s’agira donc d’étudier dans quelle mesure et par quels moyens ce roman participe du mouvement blanchotien de l’écriture menant du « Je » au « Il ». Ce faisant, on mettra en évidence qu’il est possible d’y déceler encore des persistances non négligeables, même si souvent négligées, de la notion de subjectivité – à la fois dans le point de vue situé du personnage et dans quelques-unes de ses considérations.
Giovanni Salvagnini Zanazzo est doctorant à l’Université de Padoue, en Italie, en cotutelle avec l’Université Paris Nanterre. Son projet de thèse porte sur les représentations « négatives » de la subjectivité dans les littératures française et italienne du XXe et du XXIe siècle. Il a participé en tant qu’intervenant ou organisateur à plusieurs colloques nationaux et internationaux. Il a également publié de nombreux essais dans des revues académiques telles que la Revue italienne d’études françaises, Between, Ligeia et Comparatistica. Ses recherches portent aussi sur la réception du Japon dans la littérature française, sur la théorie littéraire contemporaine ainsi que sur des écrivains italiens et français (dont Landolfi, Manganelli, Valéry, Barthes).

SIXIÈME SÉANCE – UNE CORRESPONDANCE POLITIQUE (1958-1970) : UN ÉTAT DES LIEUX
mardi 10 juin 2025 à 13h (heure française) : https://u-picardie-fr.zoom.us/j/92316489410?pwd=RAZ2Bf3g8sSSvzmgUZRJKZ7TRaqdTa.1

La séance prendra la forme d’une table ronde. Christophe Bident, Jean-François Hamel et Leslie Hill présenteront la correspondance politique qu’entretient Blanchot entre 1958 et 1970, en particulier avec Dionys Mascolo et les amis qui fréquentent l’appartement parisien de Marguerite Duras, rue Saint-Benoît.
Publication du 14-Juillet contre le retour de De Gaulle au pouvoir, Manifeste des 121, projet de Revue internationale, Comité étudiants-écrivains de 1968 : ces différents « épisodes » ont donné lieu à des écrits publics mais aussi à une intense correspondance qui nous rend cet engagement peut-être plus lisible, en en accentuant les lignes de force, les enjeux, les objectifs et les difficultés, les continuités et les discontinuités.
La présentation sera suivie d’un échange avec le public.

CINQUIÈME SÉANCE – AMINADAB
lundi 5 mai 2025 à 13h (heure française) : https://tinyurl.com/webinaire-aminadab

La séance du 5 mai 2025 à 13h (heure française) sera consacrée à la récente édition (Kimé, 2024), par Leslie Hill et Philippe Lynes, d’une version d’Aminadab antérieure à celle qui fut publiée en 1942. Après une présentation de leur travail par les deux éditeurs, trois interventions se succéderont.

Michael Holland« Le dernier moment… C’est long, mais ce sera bon ». Le principe générateur d’Aminadab.
Michael Holland lit Blanchot depuis de longues années, et a publié des études de son œuvre en anglais et en français, dont certains ont été traduites en allemand, espagnol et russe. Il a co-fondé et co-édité les Cahiers Maurice Blanchot (2011-2019). Il est l’auteur d’un Blanchot Reader (1995), d’Avant dire (2015), un volume de ses essais sur Blanchot en français et il a publié une traduction en 4 volumes des Chroniques littéraires du Journal des Débats chez l’éditeur new-yorkais Fordham (2014-2019). Il prépare avec Hannes Opelz un Dictionnaire Maurice Blanchot pour les éditions Classiques Garnier. 

Ryotaro NakataLa texture invisible du texte : analyse des réécritures d’Aminadab
Ryotaro Nakara est doctorant à l’Université de Tokyo. Son dernier article, « La possibilité de l’art du roman : autour de Thomas l’Obscur de Maurice Blanchot », publié en japonais dans Études de langue et littérature françaises (n°126, 2025), explore une problématique de l’art du roman à travers une lecture de l’œuvre narrative de Blanchot.

Clément WillerBeaucoup trop tard : quelques éléments pour une lecture croisée d’Aminadab de Maurice Blanchot et de Sur le concept d’histoire de Walter Benjamin.
Clément Willer est docteur en littérature de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université de Strasbourg. Sa thèse s’intitulait : Il faudra quand même essayer de ne pas le construire : le communisme sauvage de Marguerite Duras. Une version sous forme d’essai paraîtra chez Abrüpt en 2025.

QUATRIÈME SÉANCE – TRADUIRE MAURICE BLANCHOT
22 novembre 2024, 13h à 15h heure française
https://u-picardie-fr.zoom.us/j/97155740198?pwd=RqDatTj6eWjeBcIVwRbo4fF8lTkrqE.1
La séance du 22 novembre est consacrée à Traduire Maurice Blanchot. « Savons-nous tout ce que nous devons aux traducteurs et, plus encore, à la traduction ? » (Blanchot, L’Amitié). Il s’agira ici de revenir sur la propre poétique et politique des traducteurs de l’écrivain, en lien ou non avec ce qu’il a pu lui-même théoriser à ce propos ici ou là (dans « Traduire » par exemple). Nous déplacerons ainsi la focale : non plus sur Blanchot penseur de la traduction, voire traducteur amateur (de Hölderlin par exemple), mais sur Blanchot traduit en diverses langues (anglais américain, japonais, persan, portugais du Brésil…), et dans cette perspective prendre un cas, une seule phrase tirée d’une de ses œuvres qui ont pu faire l’objet d’une traduction, montrer les difficultés qu’elle pose en termes de réception, d’interprétation, mais aussi de création, d’invention d’une langue qui n’est plus celle de départ, mais pas non plus tout à fait celle d’arrivée… 
Nous pourrons écouter et discuter les quatre interventions suivantes :
« ‟Il” pour la singularité impersonnelle », par Kai Gohara ;
« Traduction terminée, traduction interminable », par Zakir Paul ;
Titre à préciser, par Victória Monteiro ;
« Traduire l’impossible », par Parham Shahrjerdi.

TROISIÈME SÉANCE
18 novembre 2024, 13h à 15h heure française
https://u-picardie-fr.zoom.us/j/99041349260?pwd=Mh2U5r0NnnX4uYlci2kd8aWHwCZIA9.1
La séance du 18 novembre est consacrée à la valeur d’usage de Maurice Blanchot. Il sera question de dire comment les textes de Blanchot peuvent être lus, relus, repris, utilisés, quitte à être mal compris, transformés, déplacés, dans d’importantes interrogations intellectuelles contemporaines. L’intitulé est doublement emprunté à Marx et à Bataille. Dans une suite de textes des années 1930, qui n’ont été publiés que de façon posthume, Bataille éclairait ce qu’il nommait « la valeur d’usage de Sade » et en quoi elle dispose à une « hétérologie ». Quelle est donc, aujourd’hui, la valeur d’usage de Blanchot ?
Nous pourrons écouter et discuter les trois interventions suivantes :
Attention vulnérable, par Parham Shahrjerdi
De l’actualité de certains débats sur le messianisme – de Blanchot à Levinas, Derrida et Pelbart, par Mayara Dionizio
Aminadab, la terre et les profondeurs végétales : un Green Blanchot, par Philippe Lynes

DEUXIÈME SÉANCE
5 juin 2024, 13h à 15h heure française
Cette séance sera consacrée aux travaux actuels de deux doctorants et d’un récent docteur. Chaque intervenant proposera une communication de 20 minutes, suivie d’un temps de débat.

Alex Obrigewitsch, doctorant, Université de Sussex (Royaume-Uni) :
Pas de la Lettre : Entre Autobiographie et Allothanatographie, Derrida et Blanchot
Depuis sa première parution, Demeure de Derrida s’est imposée comme la lecture de L’Instant de ma mort de Blanchot qui fait autorité (les deux textes allant jusqu’à partager la couverture du même livre dans leur édition anglaise). Mais par quelle autorité le texte de Derrida revendique-t-il une place aussi centrale ? Par quoi s’impose-t-il et demeure-t-il ? Pas plus qu’une lettre. Cette présentation propose une contre-lecture à l’autorité de la lecture de Derrida à la lettre, en demeurant dans l’esprit errant et itinérant de la pensée de Blanchot et suivant l’exigence de l’écriture. Contestant l’attestation par Derrida du caractère autobiographique du récit de Blanchot, cette communication insiste sur le caractère nécessairement allothanatographique de L’Instant de ma mort : son écriture, comme toute écriture, reste celui d’une autre mort, de la mort d’un autre. Reprenant la lecture du texte de Blanchot derrière Derrida, cette présentation s’oriente vers la lecture du récit avant la lettre, c’est-à-dire de ce qui demeure de son écriture, attestant de l’impossibilité de dire.

Salatyiel Zue Aba’a, doctorant, Université de Picardie – Jules Verne (France) :
Blanchot, Levinas, Derrida : une notion de « justice indécidable »
Pendant longtemps, Emmanuel Levinas est resté l’un des interlocuteurs privilégiés de Maurice Blanchot. Ensemble, ils ont centré leur réflexion politique sur la question du langage. Séparément, mais toujours en écho, ils ont établi des notions telles que « le neutre » et l’ « Il y a », des essais comme L’Entretien infini et Totalité et infini, avec le but de redonner un sens à un monde marqué par la terreur. À partir de 1963, les commentaires de Derrida ont donné un nouveau relief à ces rapports, en les orientant, entre autres, vers une notion de « justice indécidable ». Cette communication intervient dans le contexte d’une thèse de doctorat qui tente de penser l’exercice de la loi en lien à une pensée littéraire et philosophique et de justifier, à travers la responsabilité envers autrui, l’éthique du pouvoir qui émerge dans le langage.

Clément Willer, docteur, Université du Québec à Montréal et Université de Strasbourg :
Le surgissement d’une « catastrophe » incontrôlable : une lecture des Impudents de Marguerite Duras (1943) à partir de la critique de Maurice Blanchot dans Le Journal des Débats.
La recension que livre Maurice Blanchot dans le Journal des Débats, en 1943, du premier roman de Marguerite Duras, Les Impudents, est une des premières traces de leur amitié. Les Impudents est l’histoire de Maud Taneran, jeune fille repliée dans une solitude sauvage, cherchant à échapper à un certain nombre de logiques familiales et sociales suffocantes. Sa mère la décrit comme une « catastrophe » énigmatique, incontrôlable. Revenant à la lecture de Maurice Blanchot qui en souligne la critique des aspects les plus « lugubres » de la société moderne, puisant aussi dans La Mort de la nature de l’historienne écoféministe Carolyn Merchant, il s’agira de déplier les significations anti-autoritaires et anti-patriarcales de ce premier roman. Il semble qu’on trouve en effet dans Les Impudents des prémisses de ce que Marguerite Duras nommera « refus sauvage » en 1968, expression associant une dimension que l’on peut qualifier de blanchotienne, celle du refus, et une dimension que l’on peut qualifier d’écoféministe, celle du sauvage.

PREMIÈRE SÉANCE : BLANCHOT POLITIQUE, AVEC LESLIE HILL
8 mars 2024
à 7h heure de Montréal et New York, 12h heure de Londres, 13h heure de Paris, 21h heure de Tokyo…
Lien de connexion : https://u-picardie-fr.zoom.us/j/8697149030?pwd=SE12dUtFUnJqWDZKbVZhdzd2WGM2dz09

Nous constatons ces dernières années un net regain des recherches internationales sur Maurice Blanchot : livre de Jean-François Hamel sur les années 68 de Blanchot, publication par Philippe Lynes et Leslie Hill des premiers écrits romanesques, Thomas le Solitaire et Le Mythe d’Ulysse, création d’une collection « Blanchot-Studien » en Allemagne, colloque au Japon sur « Giraudoux-Sartre-Blanchot », Dictionnaire Maurice Blanchot à paraître sous la direction de Mike Holland et Hannes Opelz… plusieurs thèses soutenues ou en cours… Dans ce contexte, un livre-somme a vu le jour : le Blanchot politique de Leslie Hill.
L’expertise de Leslie Hill sur Blanchot n’est plus à démontrer. Depuis son Blanchot : Extreme Contemporary, paru chez Routledge en 1997, il a consacré plusieurs livres à Blanchot et à des écrivains qui lui sont proches. Son Blanchot politique – sur une réflexion jamais interrompue est un événement : publié en français, aux éditions Furor (2020), il renouvelle radicalement la compréhension du parcours politique de Blanchot. À rebours des lectures trop hâtives qui ont eu cours depuis quarante ans, et encore ces dernières années, avec lesquelles il entre en controverse, Leslie Hill a effectué un travail de recherche, de contextualisation et de lecture monumental, qui lui permet de mettre à jour de nouveaux éléments et de préciser ou de modifier ce que nous pensions déjà savoir. Nul ne saurait désormais parler avec un tant soit peu de sérieux de l’itinéraire politique de Blanchot sans avoir lu ce livre. En évitant tout parti pris idéologique, toute visée polémique, en revisitant toute l’œuvre, articles de presse, romans, récits, essais, Blanchot politique renouvelle notre compréhension de l’écrivain et de sa pensée.
Au cours de cette première séance du webinaire international consacré à Blanchot, nous aborderons la question du périmètre réel, difficile à cerner, et qui engage d’emblée l’interprétation, du corpus des écrits politiques de Blanchot dans les années 1930 ; celle des principes qui guidaient ses positionnements pendant la même période, notamment, au sein de la Jeune Droite, son antisémitisme supposé qui percerait dans Combat et L’Insurgé ; celle de la manière dont on peut prendre en compte récits et romans dans les analyses, ce qui excède cette fois cette seule période ; enfin, celle de la meilleure façon de qualifier le rapport de Blanchot à la politique au fil du temps : « réflexion », d’emblée ? ou « réaction », « passion », « pensée », « écriture » ? 
Les lecteurs peuvent se procurer le livre de Leslie Hill directement auprès des éditions Furor : https://editions-furor.com/wp-content/uploads/Presentation_Blanchot-politique_site.pdf
Signalons également :
Maurice Blanchot and Fragmentary Writing : A Change of Epoch, Continuum, New York, 2012
Nancy, Blanchot : A Serious Controversy, Rowman & Littlefield International, London, 2018