
Montanaro, Mara
Mara Montanaro est maîtresse de conférences HDR en philosophie de l’art et esthétique à l’Université de Picardie Jules Verne. Elle est notamment l’autrice de Françoise Collin. L’insurrection permanente d’une pensée discontinue (Rennes, PUR, 2016) et de Théories féministes voyageuses. Internationalisme et coalitions depuis les luttes latino-américaines, Montréal/Paris, Éditions de la rue Dorion, Éditions Divergences, 2023. Elle a été directrice de programme au Collège international de philosophie (2019-2025). Son travail se caractérise par le décloisonnement disciplinaire, dans la mesure où il croise les domaines de la philosophie politique, de l’esthétique, des théories féministes, des études postcoloniales et décoloniales et de l’art contemporain. Ses recherches visent à comprendre comment à partir des pratiques qu’elles soient artistiques et/ou politiques il est possible d’élaborer une analyse théorico-critique. Ce qui l’intéresse, dans sa pratique d’enseignement et curatoriale, c’est l’apport du féminisme ainsi que des études postcoloniales et décoloniales dans l’art contemporain en termes de problématique ou de thèmes qui traversent les œuvres, qu’ils soient consciemment affirmés ou non par les artistes. Ce qui signifie la possibilité de penser l’art comme une manière d’expérimentation qui devient aussitôt une production de savoir. Une des pratiques qui mobilisent l’histoire et la mémoire et qui l’intéresse tout particulièrement est l’art textile qui compte parmi les pratiques artistiques les plus anciennes se pratiquant au plus près du corps, notamment du corps des femmes. Ce qui caractérise sa manière de penser c’est la nécessité d’un va-et-vient entre théorie et pratique : il s’agit d’un côté de montrer comment les concepts, les catégories philosophiques peuvent être conçus comme des outils d’analyse critique renouvelés et actualisés par les pratiques artistiques contemporaines et, de l’autre côté, il y a pour elle la nécessité de produire constamment nos constellations philosophiques, littéraires et artistiques afin de montrer que l’histoire aurait pu être écrite différemment, en d’autres termes que l’histoire patriarcale et coloniale de la philosophie comme de l’histoire de l’art n’est ni inévitable ni nécessaire. De la même façon, elle s’intéresse à des artistes latino-américaines dont les pratiques sont pluridisciplinaires et engagées vis-à-vis du territoire, des luttes anti-extractivistes et en défense de biens communs.