Lieux-compagnies : quelles utopies ?

Module de formation doctorale commun à l’Université d’Artois et au CRÆ – Centre de Recherches en Arts et Esthétiques de l’Université de Picardie Jules Verne – porté et organisé par Amandine Mercier, Guillaume Pinçon et Ana Wegner

Par dialogue des disciplines et croisement d’approches à la fois esthétiques, historiques, politiques, économiques, architecturales, administratives et juridiques, ce séminaire doctoral s’intéresse à la création et à l’inscription de lieux-compagnies à divers endroits du monde, perçus comme des utopies dans l’espace et le temps de la longue durée. En en questionnant la définition et le(s) cadre(s) institutionnel(s), la pérennité et l’itinérance, l’héritage et l’essaimage, il s’agit d’identifier les enjeux et répercussions de ces lieux-compagnies dans les dynamiques culturelles et sociétales. Divers.es intervenant.e.s, artistes et/ou chercheurs.euses, interviendront pour témoigner de ces pratiques et ces démarches à la fois territoriales et temporelles.

Le séminaire aura lieu, selon les séances, soit à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens (Citadelle, salle F111), soit à l’Université d’Artois à Arras (Maison de la Recherche, salle I002), un mardi par mois de 14h à 17h. Il sera également diffusé via zoom (merci d’écrire à mercier.amandine3@gmail.com, guillaume.pincon@u-picardie.fr et ana_wegner@yahoo.fr pour obtenir le lien d’accès à la diffusion). Possibilité de s’inscrire au module via ADUM.

Photo : Le Teatro Oficina à São Paulo, 12/05/23, Guillaume Pinçon

Programme

mardi 10/01 de 14h à 17h à l’Université de Picardie Jules Verne – Citadelle, salle F111
Amandine Mercier, Guillaume Pinçon, Ana Wegner

Guillaume Pinçon, « Introduction à une recherche sur les associations œuvre-territoire »
Cette introduction proposera d’exposer les raisons pour lesquelles nous avons choisi d’employer l’expression « lieu-compagnie » pour désigner – de façon d’abord littérale – l’objet de ce séminaire au corpus ouvert car exploratoire. C’est à travers plusieurs exemples fondateurs – notamment la Fonderie et le Théâtre du Radeau d’un côté, le Teatro Oficina de l’autre – qu’il s’agira pour commencer de problématiser ces associations à travers la questions des mobilités et immobilités des compagnies, de leur inscription dans un temps long et des continuités possibles entre les œuvres mises en scène et ces lieux.


Amandine Mercier, « Le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine : la concrétisation d’une utopie de lieu-compagnie ? »
Le Théâtre du Soleil se place à la croisée des questionnements qu’engagent les lieux-compagnies, à savoir, ceux des cadres institutionnels — puisque la « troupe » a d’abord existé en tant qu’association étudiante de loi 1901 avant de se structurer en SCOP — , de la pérennité — car le Théâtre du Soleil fêtera bientôt ses 60 ans — , de l’itinérance — via les voyages entrepris notamment en Asie, les recherches collectives extra-européennes et les actions de décentralisation culturelle — , de l’héritage — par le respect de traditions et rituels théâtraux et la mise en scène de textes antiques et classiques — et de l’essaimage-notamment grâce à l’École nomade. Il s’agit donc d’en examiner les fondements et répercussions dans les dynamiques culturelles et sociétales, ainsi que sa dimension utopique sans cesse renouvelée.

mardi 14/02 de 14h à 17h à l’Université d’Artois – Maison de la recherche, salle I002
intervenant.e.s : Lauren Brailly, Florence Decourcelle et Hafssa Ettahiri, Amandine Mercier

Amandine Mercier, « Le Teatro Comandini : Une maison familiale pour la Societas Raffaello Sanzio »
La Societas Raffello Sanzio, étant à l’origine une compagnie familiale, s’est constituée au croisement de la vie privée, artistique et professionnelle et s’est installée au Teatro Comandini, une ancienne école de mécanique et de forgerons, restaurée par la compagnie et située au centre de Cesena, pour en faire un lieu à la fois laboratoire de la création, de la recherche et de la pratique théâtrale, de représentations publiques et d’accueil des publics. Il s’agit d’examiner les mutations de cette compagnie et de son lieu, de son enfantement par le couple de couples jusqu’à son effritement possible à la fois en termes de changements relationnelles et personnelles, institutionnelles et administratifs et artistiques et scéniques.

mardi 14/03 de 14h à 17h à l’Université d’Artois – Maison de la recherche, salle I002
intervenant.e.s : Marco Consolini, Arianna de Sanctis

Marco Consolini et Arianna de Sanctis, « Jacques Copeau, le Vieux-Colombier et les Copiaus – Eugenio Barba et l’Odin Teatret. Itinérances en quête des marges et d’un espace de recherche isolé »

mardi 11/04 de 14h à 17h à l’Université d’Artois – Maison de la recherche, salle I002
intervenant.e.s : Jean-Charles Gruchała, Françoise Heulot-Petit, Derick Leclercq, Nicolas Saelens,

Nicolas Saelens, « Lieux-Compagnies Missionnés Compagnonnage et Centres Nationaux de la Marionnette »

Françoise Heulot-Petit, « Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes »

Derick Leclercq, « Culture, ESS et essaimage »
L’économie sociale et solidaire et la culture, simple convergence ou croisement des pratiques ? L’économie sociale et solidaire constitue-t-elle une réponse aux problématiques sociétales et culturelles actuelles ? Traduit dans le droit français par une loi de 2014, cette démarche est loin de constituer un concept récent et anecdotique. L’économie sociale et solidaire permet l’organisation d’une réponse aux aspirations citoyennes par les citoyens eux-mêmes ; en collectif ils se structurent et agissent au quotidien sur les projets de société. Il s’agira ici d’en définir le contour et les concepts associés, de voir les liens entre économie sociale et solidaire et culture. Grâce à sa capacité de diffusion au travers d’un processus d’essaimage, l’économie sociale et solidaire constitue un outil de transformation sociétal permettant aux projets culturels d’impacter leurs territoires.

Jean-Charles Gruchala, « Les hétérotopies du théâtre populaire »
Jusqu’à présent et sur ce qui a été possible d’assister et de découvrir, les lieux compagnies désignés par les expériences du Théâtre du Soleil, le Théâtre du Radeau et de la Fonderie, le Teatro Officina ou encore la compagnie Steovacica avec la Casa Selvatica semblent pouvoir s’intégrer au développement d’une science souhaitée par Michel Foucault, philosophe du XXe siècle, celles des hétérotopies, puisque cet homme croit qu’il y a – et ceci dans toute société – des utopies qui ont un lieu précis et réel, un lieu qu’on peut situer sur une carte ; des « utopies qui ont un temps déterminé, un temps qu’on peut fixer et mesurer selon le calendrier de tous les jours.1 Michel Foucault rêve d’une science qui étudierait non pas les utopies puisqu’il faut réserver ce nom à ce qui n’a vraiment aucun lieu, mais les hétéro-topies, les espaces absolument autres…2 ».
Dans le cadre de ce séminaire sur les lieux compagnies, ceux-ci ont pour point commun l’acte de représentation et plus particulièrement théâtrale. Par déduction, il est possible de juxtaposer la dimension théâtrale à celle d’hétérotopie. Ensuite, les publics fréquentant ces lieux sont issus soit d’autres continents que celui européen, des quartiers laissés pour compte ou d’espace public envahi par les espaces de consommation comme les supermarchés. Ainsi, cette démarche de favoriser l’accès aux spectacles, de chercher des nouveaux publics et/ou de les croiser s’apparentent à l’idéologie du théâtre populaire. Donc, le sujet d’hétérotopie devient les hétérotopies du théâtre populaire et se fond à celui des lieux compagnies. De ce fait, ma recherche ex-estudiantine sur les hétérotopies du théâtre populaire est susceptible de décrire les mécanismes sociologiques de production de ces lieux autres en utilisant les notions d’espaces mentaux, sociaux et mathématiques exposés par Henri Lefebvre dans son essai intitulé La production de l’espace. En supplément, cette présentation s’appuie sur l’article titré Propos pour une esthétique des lieux-abris du théâtre par Georges Banu tout en ouvrant son champ de recherche sur les Non-Lieux de Marc Augé.
1 FOUCAULT Michel, Le Corps Utopique, Les Hétérotopies, Nouvelles Éditions lignes, 2009 Fécamp, P.23.
2 Ibid. FOUCAULT Michel, Le Corps Utopique, Les Hétérotopies, Nouvelles Éditions lignes, 2009, Fécamp, P.25.

mardi 9/05 de 14h à 17h, en distanciel (zoom)
intervenant.e.s : Guillaume Pinçon, Silvia Soter

Guillaume Pinçon, « Le Teatro Oficina comme corps entre la ville et l’œuvre »
Situé au 520 de la rue Jaceguay dans le quartier de Bixiga à São Paulo, le Teatro Oficina est un lieu théâtral que s’est forgée une troupe du même nom et qui, depuis ses origines en 1958, a subi plusieurs transformations de fond. Inaugurée le 1er octobre 1993, la forme actuelle du théâtre est signée par l’architecte Lina Bo Bardi, répondant aux enjeux esthétiques propres à la troupe qui cherche avant tout à mettre en relation ses œuvres avec le monde, et en particulier avec les alentours du théâtre, pour mieux se répandre. Il s’agira ainsi de montrer comment l’alliance formée par ce lieu et cette compagnie participe d’une lutte territoriale et idéologique plus ample, orientée actuellement vers l’écologie. L’enracinement du Teatro Oficina serait ainsi triple : littéral par cet arbre qui pousse depuis l’intérieur du théâtre ; mais aussi, de façon plus métaphorique, horizontal et rhizomatique par cette volonté de s’étendre ; vertical par la projection du théâtre dans les profondeurs de l’histoire de son territoire.

Silvia Soter, « Maré, Rio de Janeiro : des Redes do Desenvolvimento à l’Escola Livre de Danças »

mardi 13/06 de 14h à 17h à l’Université de Picardie Jules Verne – Citadelle, salle F111
intervenant.e.s : Nathalie Gauthard, Amandine Mercier

Nathalie Gauthard, « Du « lieu-paysage » au « corps-paysage » : la voie de l’Unité au U-Theatre (Yōurén shéngǔ 優人神鼓) de Taïwan »
Durant l’été 2021, une photographie représentant Huang Chih-Chun (黃誌群), chorégraphe du U-Theatre (Yōurén shéngǔ 優人神鼓), en train de pratiquer le shinrin-yoku (enlacer un arbre) en pleine forêt était publiée sur Facebook. Elle visait à faire écho à un projet de création en cours, Lǎoquánshān (老泉山), pour « réfléchir à une coexistence avec le domaine forestier » et explorer les « nouvelles opportunités de dialogue entre l’art, les montagnes et les forêts ». Au programme : expériences immersives de vie « sauvage » dans la forêt « brisant l’inertie inhérente aux actions physiques non quotidiennes et incitant les interprètes à revenir au pouvoir organique de synchronisation avec la nature ». Liu Ruo-Yu (劉若瑀), la créatrice et directrice artistique, de la compagnie, quant à elle, promouvait une nouvelle recherche artistique liée à la « femme sauvage », aux «  sorcières et sorciers » qui « maîtrisent l’expérience de la vie, possèdent des connaissances primitives, communiquent entre les peuples, le ciel et la terre, et convoquent les esprits sur la terre ».
Leur démarche créative est indissociable de leur lieu de création, retiré dans les collines taïwanaises. Cette compagnie observe un mode de vie ascétique où se combinent la pratique de la méditation, celle des arts martiaux, de la danse, du théâtre et des percussions, sous la direction conjointe du chorégraphe-danseur et maître d’arts. Aux préoccupations mondiales concernant l’écologie s’ajoutent, dans le contexte taiwanais, la question des croyances taoïstes et bouddhistes qui irrigue leur création et leur relation au vivant. Cette communication portera et éclairera leur relation au vivant et à l’environnement au sein de leur lieu de création et sur la scène.

Amandine Mercier, « Journal d’une expérience de pratique collective de transmission : l’École nomade d’Ariane Mnouchkine-Théâtre du Soleil »
L’École nomade est un stage itinérant qui propose de découvrir « de l’intérieur » des pratiques de création collective, des méthodes du Théâtre du Soleil, les enjeux des démarches, et surtout de pouvoir les éprouver par l’improvisation, la musique, la danse et le mouvement, autrement dit, non pas uniquement par une approche théorique, mais par la pratique, le regard, l’écoute, le partage, le sensible. Ayant eu l’opportunité de participer à une École nomade, Amandine Mercier souhaite nous en proposer un journal d’expérience, en en questionnant l’errance et l’essaimage.

Marco Consolini est professeur en Histoire du théâtre à l’Institut d’Etudes Théâtrales de l’Université Sorbonne Nouvelle. Ses travaux portent sur le théâtre français et européen du XXe siècle, avec une attention particulière adressée à l’histoire de la mise en scène, de la critique et des revues de théâtre. Il dirige, avec Sophie Lucet et Romain Piana le Groupe de Recherche Interuniversitaire sur les Revues de Théâtre (GRIRT). Il a publié Théâtre Populaire (1953-1964). Histoire d’une revue engagée (IMEC, 1998) et édité le recueil italien de Roland Barthes, Sul teatro (Roma, Meltemi, 2002). Il a dirigé, avec Maria Ines Aliverti, l’édition des 7ème et 8ème volumes des Registres de Jacques Copeau, chez Gallimard : Les années Copiaus. 1925-1929, 2017 ; Les dernières batailles. 1929-1949, 2019.

Arianna Berenice De Sanctis est docteure en Esthétique, Sciences et Technologies des Arts à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et maîtresse de conférences en études théâtrales et ethnoscénologie à l’Université Côte d’Azur. Membre du CTEL et du laboratoire d’ethnoscénologie (Axe 1 thème 5, MSH Paris Nord), elle a rédigé une thèse sur le réseau politique, esthétique et de compagnonnage tissé entre l’Odin Teatret et plusieurs groupes de théâtre en Amérique latine hispanophone entre 1976 et 2010, sous la direction de Jean-Marie Pradier et Lluís Masgrau. Depuis 2020, elle est rattachée au GETEPE – Grupo de pesquisa em educação, teatro e performance, rede internacional de estudos da presença (Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Brésil) et au réseau QUETZAL – Questions théâtrales sur la Zone d’Amérique Latine. Elle est également vice-secrétaire de la Société française d’ethnoscénologie (SOFETH) et secrétaire de rédaction de la revue L’Ethnographie.

Florence Decourcelle est comédienne à la Compagnie de l’Oiseau-Mouche depuis 1998. Dès son arrivée, elle se voit proposer un rôle dans Personnages, d’après Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello, mis en scène par Antonio Vigano et Julie Stanzak. Elle multiplie ensuite les collaborations artistiques, se fondant avec plaisir dans les esthétiques variées des metteurs en scène qui l’invitent à rejoindre leur projet de création. Elle a porté des textes classiques (Phèdre et Hippolyte, de Jean Racine, mis en scène par Sylvie Reteuna en 2004…) et des écritures contemporaines (par exemple Lapin LAPIN de Coline Serreau, mis en scène par Paul Laurent en 1999 ou Dans ma maison, Episode # 5 « Oiseau Mouche » de Christophe Piret, 2009), en passant par des auteurs qui ont marqué le XXème siècle comme Bertolt Brecht, avec La Mère, mis en scène par Françoise Delrue, dont elle garde une emprunte forte. Elle a aussi été marquée par son expérience dans Bintou, de Koffi Kwahulé, mis en scène par Vincent Goethals, qui traite de la question délicate de l’excision. Florence Decourcelle a également pris part à deux créations abordant des sujets mythologiques, qu’elle affectionne particulièrement : Le Labyrinthe, mis en scène par Jean-Michel Rabeux et Sylvie Reteuna en 2000 et Une Odyssée, d’après Homère, mis en scène par Christophe Bihel en 2008. Elle est sensible à l’écho que les spectacles dans lesquels elle joue crée avec notre société contemporaine, la vie d’aujourd’hui. En 2011, elle s’approprie avec enthousiasme l’écriture foisonnante de Valère Novarina, en participant au trente-septième spectacle de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche : Sortir du corps, mis en scène par Cédric Orain. En 2013, elle joue dans Pièce montée, création conçue par Bernadette A. Cette variation sur le sujet amoureux mêle des extraits de Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes et des paroles de spectateurs. En 2015, aux côtés d’Hervé Lemeunier, elle interprète Défaut de fabrication de Jérôme Richer, une lecture mise en voix par Jacques Descorde. En 2017, elle intègre le groupe Humming Dogs. L’année suivante, elle fait partie du casting Par la fenêtre d’Aude Denis. Michel Schweizer la choisit en 2019 pour faire partie de sa nouveau création Les Diables, spectacle qui restera plusieurs soirs à la Villette. En parallèle des rôles qu’elle interprète sur scène en tant que comédienne, elle transmet sa passion du métier et son savoir-faire théâtral en animant régulièrement des ateliers de pratique artistique auprès de publics de tout âge. Elle affectionne particulièrement les ateliers auprès du jeune public pour les qualités créatives et d’imagination que développent les enfants.

Marie Garré Nicoara est MCF en Arts du spectacle à l’Université d’Artois, auteure d’une thèse portant sur les enjeux spatiaux de la marionnette contemporaine (2013). Elle explore dans ses recherches actuelles l’espace d’un point de vue dramaturgique et scénographique, et les scènes contemporaines (théâtre et arts du geste), à la croisée de l’esthétique et de l’étude des processus de création. Elle a co-dirigé avec Julie Postel l’ouvrage Corps béants, corps morcelés : altération et constellation du corps dans les arts scéniques et visuels (EME, 2018).

Nathalie Gauthard est ethnoscénologue, Professeure des universités en Arts du spectacle à l’université d’Artois, et présidente de la Société Française d’Ethnoscénologie – SOFETH, agréée ONG pour le PCI par l’UNESCO depuis 2016. Formée aux arts de la scène, elle a poursuivi des recherches ethnographiques à Bali, en Inde, au Népal, à Taïwan et au Tibet en mêlant participation observante (pratique des formes étudiées) et approche ethnographique. Elle a soutenu une HDR intitulée « Pour une anthropologie des arts vivants et performatifs. Dynamiques esthétiques, sociales et politiques en arts du spectacle » à Paris-Sorbonne en 2014. Elle poursuit actuellement une réflexion sur « les patrimoines invisibles », la notion de care dans la formation de l’acteur, et la création artistique à l’aune des préoccupations environnementales. Elle est également directrice de publication de la Revue L’Ethnographie. Création, Pratiques, Publics (MSH-PN-USR3258) depuis 2017.

Jean-Charles Gruchala a fait ses classes en tant que comédien Amateur en 2008 dans le spectacle  «Cyrano » de la compagnie Franche Connexion et également au sein de la troupe « Le petit théâtre d’oscar » à Moncheaux. Il suit ses études en Licence Arts du spectacle de 2008 à 2011, devient militant social au sein de l’AFEV (Association des Fondations Etudiantes pour la Ville).  Il assiste à la mise en scène de « Misérables » par la compagnie Franche Connexion. En 2014, il part pour deux ans à l’école Internationale de théâtre LASSAAD à Bruxelles et revient diplômé en 2016 et met en scène son premier spectacle « Le dictateur » au sein de la compagnie CORPOP. Par la suite, il entreprend une  formation DEJEPS (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) avec les CEMEA (Centre d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active). Parallèlement, il écrit et interprète son premier solo sur scène intitulé Je l’ai lu son Gargantua. En octobre 2022, il valide son Master 2 Art de la scène et du spectacle vivant à l’Université d’Artois à Arras. Durant ces deux années d’études, il axe son travail de recherche sur les hétérotopies du théâtre populaire.

Dérick Leclercq est titulaire d’un Master 2 « Animation et développement des organisations » à l’Université d’Artois, il a réalisé deux mémoires sur l’Economie Sociale et Solidaire en 2003-2004 (ESS et tourisme, ESS et commerce équitable). Depuis la découverte de cette notion en 1999, il est animé par cette thématique, tant sur le volet sensibilisation et information, que sur la recherche, l’analyse, et la mise en pratique au quotidien. Il intervient actuellement à l’Université d’Artois dans le cadre du Master Développement des Territoires, Aménagement et Environnement depuis 2018 pour le cours d’économie sociale et solidaire. Il a également pu intervenir en Management des associations entre 2009 et 2011 pour l’université d’Artois UFR économie, Gestion Administration et Sciences Sociales auprès de l’Université MIT Bucarest. Il a participé à diverses dynamiques associatives et exercé des activités professionnelles autour de l’ESS (commerce équitable, circuits courts, éducation à l’environnement, insertion socio-professionnelle, syndicat, collectivité locale). Il appui actuellement des démarches participatives citoyennes autour de chantiers nature.

Amandine Mercier est Maîtresse de conférences en Arts de la scène et du spectacle vivant de l’Université d’Artois – pôle d’Arras. Le premier volet de ses recherches s’attache aux dialogues des arts et aux orientations majeures d’une scène considérée comme lieu de fabrique des origines en tant qu’espace de l’ob-scène. Le deuxième volet de ses recherches porte sur les politiques culturelles alternatives d’innovation culturelle et sociale. Elle est notamment l’autrice de « Les créations de La Societas Raffaello Sanzio où la voix se fait chair », dans Corps musical dans le théâtre des XXe et XXIe siècles : formes et enjeux, (2019), P. Longuenesse (dir.) ; « Sur le concept du visage du fils de Dieu de Castellucci, puissances de récits médiatiques, source d’un scandale et du spectacle dans les rues », dans Violences et radicalités militantes dans l’espace public en France des années 1980 à nos jours (2019), J. Walter et B. Fleury (dir.); « Tatouages et nudités dans STILLS IV et V de Kris Verdonck : dénudage et ré-écriture de la condition humaine », dans La peaulogie (2020), A. Chassagnol et B. Friant-Kessler (dir.) ; « Emboîtement, effacement et exaltation des corps dans les mises en scènes d’Ilka Schönbein », dans la revue A.R.T.S. (2020), D. Traoré (dir.) ; « Livre cadavre, corps stigmatisé et langue de la scène dans le théâtre de Romeo Castellucci », dans Corps scéniques, textes, textualités, Percées, (2019), L. Patrick Leroux et C. Cyr (dir.), « L’Enfant Errant et L’Errance de L’Enfance du Teatro Infantile de Chiara Guidi » dans la Revue Brésilienne d’Études de la Présence (2022).

Guillaume Pinçon est maître de conférences en études théâtrales à l’Université de Picardie Jules Verne depuis septembre 2015. Il est directeur adjoint du CRÆ et responsable avec Sally Bonn de l’axe de recherche Outils et gestes de recherche et d’écriture – OGRE. Ses travaux se développent au contact et à la rencontre d’œuvres scéniques dont les singularités déclenchent comme un impératif théorique.

Silvia Soter est professeure à la Faculté d’Éducation de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro – UFRJ, chercheuse et critique de danse. Docteure en Éducation en 2016 sur les Savoirs enseignants de la danse: la relation entre les savoirs et la formation initiale des licenciés en Danse et en Éducation Physique exerçant dans des écoles publiques de Rio de Janeiro, elle est aussi titulaire d’un Master en Théâtre de l’Université de Rio (UNIRIO), d’une Licence en Danse de l’Université de Paris 8 et d’une maîtrise en Arts/Communication visuelle de l’Université Catholique de Rio – PUC. Auteure du livre Cidadãos dançantes: a experiência de Ivaldo Bertazzo com o corpo de dança da Maré (Citoyens qui dansent: l’expérience de Ivaldo Bertazzo avec le corps de Danse de la Maré, éditions UniverCidade (2007), elle a aussi réalisé le film (DVD) Corpo Aceso: experiências em educação somática para bailarinos e não bailarinos (Corps allumé : expériences en éducation somatique pour les danseurs professionnels et les non danseurs) et co-auteure de la collection de livres didactiques Projeto Arte (Projet Art) et de Percursos da Arte (Parcours de l’art), éditions Scipione (2016). Elle a également organisé avec Roberto Pereira les 5 volumes de Lições de Dança (Leçons de Danse) (1999, 2001, 2002, 2003 et 2004). Depuis 2003, elle développe des projets en Art et en Danse à Redes da Maré. Elle est depuis 2011 la directrice pédagogique de l’École Libre de Danse à la Maré – Redes da Maré. Enfin, elle est dramaturge depuis 2002 de la Lia Rodrigues Companhia de Danças et a collaboré aussi avec des artistes tels que Dani Lima, Marcelo Evelin et Jérôme Bel. Elle a dirigé avec Isabelle Launay un ouvrage consacré à Lia Rodrigues : La passion des possibles – Lia Rodrigues, 30 ans de compagnie.

Ana Wegner est docteure en Arts du Spectacle de l’Université Paris 8 et de l’USP. Enseignante à l’Université d’Artois, elle est porteuse de projet pour la CAPES (Agence brésilienne de l’enseignement supérieur). Elle a co-dirigé « Scènes du Brésil » dossier de la revue Alternatives Théâtrales, (2021) et « Pratiques de la voix sur scène », Hors-série d’Incertains Regards, (PUP, 2018).