




Projets en cours

Documentaire “Faire monde avec les robots”, Durée estimée 52 min., UltraHD, Université Picardie Jules Verne, Laboratoire Habiter le Monde (HM UR 4287)

Documentaire “Faire monde avec les robots”, Durée estimée 52 min., UltraHD, Université Picardie Jules Verne, Laboratoire Habiter le Monde (HM UR 4287)
Membre(s)
Collaborateur(s)
Céline Rosselin-Bareille
Financement
Recherche ANR, PePR Robotique organique
Description
Support et complément à l’enquête de terrain et à l’observation participante, ce film s’intéresse aux interactions homme machine, à travers la notion de couplage et des gestes et engagements corporels des humains avec les robots (hors robots en cage, industriels). Qu’est-ce que faire et être avec les robots et comment cela se passe ? Le film interviewe et filme en situation des roboticiens pour comprendre leurs manières de concevoir et de reproduire le geste, mais aussi l’interaction avec le geste de l’homme. Il sera aussi question de montrer des professionnels travaillant avec des robots (chirurgiens, médecins du travail, artistes) et des robots “ménagers”, déjà intégrés dans nos espaces de vie quotidiens.

De l’associatif au participatif : contribution à l’histoire de la Préhistoire à partir des fonds photographiques de la Société Préhistorique Française

De l’associatif au participatif : contribution à l’histoire de la Préhistoire à partir des fonds photographiques de la Société Préhistorique Française
Membre(s)
Collaborateur(s)
Laforêt Alice (Conservatrice à la Direction des Bibliothèques du MNHN) ; Aguglia Lucie (Étudiante stagiaire à la Direction des Bibliothèques du MNHN) Lesvignes Emilie (Membre bénévole de la SPF) ; Mordant Claude (Membre bénévole de la SPF) ; Ducasse Sylvain (Secrétaire général bénévole de la SPF) ; Pétillon Jean-Marc (Trésorier bénévole de la SPF) ; Nespoulet Roland (Chargé des collections de Préhistoire du MNHN, Membre bénévole de la SPF) ; Julliard Romain (Directeur de l’UAR MOSAIC, MNHN-Sorbonne Université) ; Lemaire Alice (Directrice des Bibliothèques et de la Documentation au MNHN)
Financement
Société Préhistorique Française
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne) ; Société Préhistorique Française ; Direction des Bibliothèques du MNHN
Description
Réalisé en étroite collaboration avec la Société Préhistorique Française et la Bibliothèque Centrale du Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN), ce projet propose une réflexion sur le rôle des bénévoles dans la structuration d’une discipline, la préhistoire, d’une communauté scientifique et des politiques patrimoniales de l’archéologie qui se sont succédées tout au long du xxe s. Il s’appuie sur l’étude des fonds photographiques de la Société préhistorique française, acteur associatif central et précurseur pour la préhistoire depuis 1904. Déposé sous convention au MNHN et jusqu’ici inexploré, ce corpus est riche de 3 929 plaques, négatifs sur film souple et tirages photographiques dont les prises de vue s’échelonnent de 1888 à 1928. Depuis 2023, nous conduisons dans ce cadre un projet d’indexation participative tourné vers la numérisation et la valorisation de cette documentation auprès du grand public.
Conçu selon les règles de la « Charte des sciences et recherches participatives en France », notre objectif est de patrimonialiser les premières démarches citoyennes des amateurs en archéologie en les plaçant entre les mains des citoyens d’aujourd’hui. Nous souhaitons, d’une part, continuer le travail de sensibilisation à l’égard d’un patrimoine archéologique particulièrement vulnérable, et, d’autre part, centraliser et encadrer la participation des citoyens afin qu’ils révèlent, documentent et s’approprient durablement les richesses culturelles de leur territoire.

Faire et être avec des robots

Faire et être avec des robots
Membre(s)
Collaborateur(s)
Pour UPJV : un ingénieur de recherche (D. Gamet, socio-anthropologie filmique) et une collaboration avec le danseur et praticien de Qi Gong Marceau Chenault 1.
Financement
PEPR Robotique (porté par P. Souères, 96 mois, 2,4M€) ; Action structurante 2 « Mouvement en interaction physique et socialement adapté » (2024-2032)
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne) ; laboratoires PPrim-RobioSS, INRIA-Willow
Description
Si l’état actuel de la robotique ne permet pas véritablement de dire que les humains « habitent » avec des robots, son développement promis nous invite à penser et à étudier cette cohabitation des corps et des techniques déjà amorcée sous diverses formes (robot, cobot, exosquelette, prothèse) et dans certains secteurs (travail, santé, armée, vie quotidienne, arts). L’étude entre sur le terrain par l’étude des mouvements sous sa triple considération bio-psycho- sociale : ceux des humains, ceux des robots ; ceux d’humains avec des robots ; ceux issus du couplage humain-robot. Elle interrogera alors la rencontre des matières (corps et robots) et, plus spécifiquement, les dimensions sensori-affectivo-cognitivo-motrices de ces rencontres. L’ethnographie multi-située s’intéresse aussi bien à ceux qui étudient, conçoivent, modélisent et mettent en forme les robots qu’à ceux qui les utilisent, en situation, afin d’éclairer les prémices de cette cohabitation (Terrains : laboratoires PPrim-RobioSS, INRIA-Willow).
Trois échelles sont envisagées : les rapports entre corps et matières en mouvement ; le « faire ensemble » ; le « faire monde » pour comprendre :
– la façon dont le mouvement émerge de la rencontre des matières
– ce que cela fait aux sujets humains de faire et d’être avec des robots et, réciproquement, ce que cela fait aux robot(icien)s de faire et d’être avec des humains
– ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ;
– les enjeux anthropologiques et de société soulevés par les questions précédentes dans la perspective d’alimenter la fondation de la future Maison des humanités potentielles.
Une expérimentation méthodologique pluridisciplinaire est testée avec une équipe comprenant des roboticiens, psychologue expérimentaliste, biomécanicien et anthropologues collaborent autour de l’analyse de mouvements dansés avec des robots. L’objectif est à la fois de mettre en œuvre la pluridisciplinarité et de comprendre les mouvements, les interactions et les couplages entre robots et êtres humains de façons bio-psycho-sociales. L’enjeu anthropologique est de comprendre les modalités des « faire et être » avec les robots dans un double intérêt pour la construction des sujets et la production de mondes.

L’art et la culture comme action collective

L’art et la culture comme action collective
Membre(s)
Description
Quelles seraient les conséquences pratiques de la culture et de l’art ? Et d’interroger les conceptions d’art et de culture « en demandant quelle différence elles font pour la vie » .
Telle serait la question initiale d’une analyse de l’expérience artistique et culturelle qui tiendrait dans un premier temps pour équivalents les deux concepts de culture et d’art pour peut-être, mieux les distinguer à partir de leurs différences dans la pratique.
Parler des conséquences pratiques reviendrait aussi à penser l’art et la culture de manière plurielle, c’est-à-dire comme ayant plusieurs conséquences pratiques possibles. Encore faut-il se donner les moyens d’analyser la diversité des conséquences pratiques de l’art.

Monde des courses hippiques

Monde des courses hippiques
Membre(s)
Financement
GIS « Jeux et sociétés »
Description
Sophie Chevalier continue également sa réflexion sur le monde des courses hippiques et des paris en Afrique du Sud, qu’elle avait engagée grâce à trois ans de bourse du GIS « Jeux et sociétés » dès 2015. Les transformations de ce monde et des groupes qui le composent offrent un point de vue sur les changements et les tensions qui traversent la société sud-africaine. Elle s’intéresse aussi à la configuration des réseaux qui se créent par la circulation des chevaux, des hommes et des paris, tout d’abord entre le monde urbain et rural, puis en partant de ce pays vers l’Asie-Pacifique. Le monde social des courses dans le KwaZulu-Natal est en fait double : l’un est urbain, avec des pur-sang, ses participants sont surtout issus de la communauté blanche et indienne et il s’inscrit dans une configuration globale, hors de l’Afrique. L’autre est rural, les chevaux ne sont pas des pur-sang, ses participants sont zoulous, et leurs réseaux sont régionaux et africains. Elle se penche aujourd’hui sur les configurations dans lesquels cette dualité s’inscrit et à une possible articulation entre ces mondes parallèles. Ses enquêtes la conduisent à la fois sur les hippodromes et mais aussi dans les betting shops comme lieux de sociabilités spécifiques, qui possèdent leur propre hiérarchie sociale et raciale. Dès le départ, elle a inclus dans mon approche la dimension très « locale » des courses et des paris, mais aussi complètement « globale » avec la circulation des paris – de l’argent – des chevaux et des jockeys. Dans cette perspective, elle a conduit une enquête exploratoire en novembre 2017 au sein du Jockey Club de Hong Kong, en « suivant » certains de ses informateurs sud-africains.

Durban (Afrique du Sud) : quelle urbanité?

Durban (Afrique du Sud) : quelle urbanité?
Membre(s)
Description
Sophie Chevalier continue ses recherches à Durban (KwaZulu-Natal/Afrique du Sud) qui se sont orientées sur la construction de la modernité urbaine, tout d’abord commerciale, qui l’a amenée à travailler sur l’implantation des shopping malls à Durban d’une part, et d’autre part, plus généralement, en étudiant des espaces publics et semi-publics, auparavant ségrégués et aujourd’hui ouverts à tous, et les interactions qui y prennent place (plage et promenade, hippodrome). Elle s’intéresse ainsi aux pratiques post-apartheid des citadins qui se développent dans ces lieux potentiellement libérés des assignations raciales, mais qui sont encore soumis au poids de l’histoire. Ceux-ci lui sont familiers par ma vie quotidienne – par intermittence – dans cette ville : plus que mettre l’accent sur des modalités distinctes de pratiquer Durban, elle aimerait montrer ce qui se construit, en commun, comme arrangements à la fois dans l’espace et dans les rythmes urbains. Elle travaille à la rédaction d’un ouvrage sur la ville de Durban et les travaux qui j’y ai menés, qui interroge « l’urbanité » de cette ville sud-africaine : Ville, mode d’emploi : quelle urbanité en partage ?

Centralités commerciales minoritaires ouest-africaines au Maroc (depuis 2018)

Centralités commerciales minoritaires ouest-africaines au Maroc (depuis 2018)
Membre(s)
Description
Le Maroc étant devenu un pays d’immigration, en particulier de populations venant d’Afrique de l’Ouest, des centralités commerciales minoritaires ont ouvert dans de nombreuses villes du pays, et notamment à Casablanca, capitale économique du pays, à destination de ces populations étrangères. A la lumière de la notion d’« infrastructure d’arrivée » (Meeus, Bas van Heur, Arnaut, 2019), qui permet de souligner l’articulation entre la dimension matérielle de ces espaces commerciaux, leur dimension sociale de lieu d’échanges et d’intégration quotidienne des migrants à la vie urbaine et à la ville, et la dimension du soin et du travail quotidien qui permet leur entretien et leur maintenance, il s’agit d’étudier la visibilité de ces espaces commerciaux d’ancrage des migrants, leur fonctionnement comme porte d’entrée en ville pour la migration, mais aussi sur leur pérennité et les menaces qui pèsent sur eux quant à leur maintien face aux dynamiques métropolitaines casablancaises.
Terrains d’enquêtes au marché sénégalais de l’ancienne médina et à Oulfa, Casablanca, Maroc, 2024

Translog : Métropoles logistiques en transition

Translog : Métropoles logistiques en transition
Membre(s)
Collaborateur(s)
Margot ABORD DE CHATILLON, Adrien BEZIAT, Heleen BULDEO RAI, Jean DEBRIE, Samuel HAROUTUNIAN, Adeline HEITZ, Jérôme LOMBARD, Nora MAREÏ, Olivier NINOT, Gaspard OSTIAN, Jérôme PICARD, Mathieu STRALE, Catherine VALTON, Benjamin WAYENS
Financement
ANR JCJC (depuis 2024)
Partenaires
Nora Mareï (CNRS, PRODIG)
Description
En croisant des analyses sur la logistique urbaine à Bruxelles, Paris, Casablanca et Nouakchott, le projet ambitionne de démontrer qu’une transition logistique, aux formes variées, est à l’œuvre à la fois dans les villes des Nords et des Suds. Donner à voir la logistique urbaine et comparer les pratiques tout en assumant que les processus étudiés échappent en partie aux limites socio-économiques généralement admises (nord-sud, centre-périphérie…) sont les principaux objectifs de ce programme de recherche.
Terrains d’enquêtes dans les quartiers de Derb Omar, Derb Sultan et Garage Allal à Casablanca, Maroc.

PATINVI : Entre savants et populaires : les patrimoines invisibles des Hauts de France – Créations, réappropriations, synergies

PATINVI : Entre savants et populaires : les patrimoines invisibles des Hauts de France – Créations, réappropriations, synergies
Membre(s)
Financement
Projet Régional STIMuLE
Description
Ce projet vise à étudier le patrimoine invisible des Hauts-de-France à partir d’études de cas. Il associe une ethnoscénologue, une historienne et une anthropologue.
Riches en monuments historiques connus et visités – cathédrales, beffrois, musées – les territoires des Hauts-de-France recèlent des patrimoines matériels et immatériels qui peinent à faire valoir leur légitimité. Le patrimoine mémoriel des deux dernières guerres mondiales a certes été une priorité des politiques locales et nationales, qui s’est concrétisée lors des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, mais d’autres lieux et objets chargés de mémoire semblent voués à l’oubli. Dans cette région récemment désindustrialisée, d’anciennes usines, des cités ouvrières, des bâtis ruraux par exemple sont laissés à l’abandon, au grand dam d’associations qui tentent de les « sauver » tandis que des savoir-faire, des gestes, des jeux ou des pratiques se perpétuent tant bien que mal dans un environnement d’indifférence – quand ils ne sont pas tout bonnement perçus comme des symboles d’un passé de misère et d’arriération. C’est ce patrimoine invisible, car non advenu ou peu reconnu, qui est au cœur de ce projet. À partir d’une enquête ethnographique et archivistique, il s’agit d’une part d’en mettre à jour certains éléments et leurs évolutions récentes (de l’oubli à la réinvention) et d’autre part de comprendre les raisons d’une invisibilité qui peuvent tenir tant aux détenteurs d’objets et de pratiques qu’ils ne souhaitent pas patrimonialiser qu’à une absence de consensus sur ce qui serait digne de l’être ainsi à de multiples autres facteurs qu’il conviendra d’explorer.
On s’interrogera sur les inflexions et les formes prises par les processus de patrimonialisation dans les différents territoires qui composent la région : comment cohabitent ou s’opposent par exemple, cathédrales et mémoires ouvrières, savoir-faire artisanaux et musées d’histoire, fête du Hareng et Carnaval reconnu, professionnels du patrimoine et militants associatifs ? Est-il des patrimoines potentiels qui ne font pas consensus, des communautés minoritaires qui ne parviendraient pas à faire entendre leur voix, des choix politiques en faveur de certaines catégories de patrimoine ? L’une des hypothèses que nous chercherons à tester ici pour rendre compte de la difficile émergence des nouveaux patrimoines — et notamment du PCI — dans les Hauts-de-France est celle de la persistance d’oppositions entre cultures savantes et populaires, légitimes ou illégitimes, hégémoniques et subalternes ; oppositions qui, après avoir nourri les sciences sociales dans les années 1970/80, semblent révolues aujourd’hui, du fait notamment de l’individuation des sociétés contemporaines et de l’éclectisme, désormais légitime, des pratiques et des goûts culturels. Mais n’est-il pas des lieux où les deux termes de l’opposition restent bien établis et renvoient à des hiérarchies solidement instituées ? Est-il fortuit que ces lieux correspondent précisément à des territoires précocement intégrés à l’État-nation, dont l’identité locale n’a guère pu se développer indépendamment de celle de l’État central ?
Autant de questions qui incitent à porter attention à l’émergence de nouveaux objets (matériels et immatériels) et de nouveaux acteurs dans le champ du patrimoine. Il ne s’agit pas en effet de considérer celui-ci comme un objet donné d’avance, qui se serait transmis inchangé de génération en génération, mais comme une construction, une création parfois, une réappropriation d’objets et de pratiques auxquels sont conférés des valeurs et des usages nouveaux. Ainsi, certaines patrimonialisations « enrichissent » les territoires et concourent à leur développement par des labellisations au principe de leur attractivité touristique). Elles invitent à mettre l’accent sur la dimension créative des « fabriques » du patrimoine, et interrogent leurs composantes mémorielle et identitaire. En travaillant sur les transmissions et les réinventions, ce projet cherchera à comprendre comment le rapport au patrimoine épouse le présent pour réorienter et réinterpréter le passé, notamment l’histoire locale.
Ce projet en cours a donné lieu à plusieurs communications dans des séminaires et à un colloque en cours de publication.

Déchets sauvages et fabrication de l’ordre paysager. Analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Déchets sauvages et fabrication de l’ordre paysager. Analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
Membre(s)
Financement
Contrat doctoral ministériel (Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation)
Description
Résumé
S’inscrivant dans les champs de l’anthropologie de l’environnement et de l’anthropologie visuelle, ce projet doctoral a pour ambition d’appréhender la mise en ordre (Douglas, 1967) de l’espace côtier et ses acteurs. La ville de Biarritz en sera le terrain.
À Biarritz, les actions collectives luttant contre la présence des déchets « sauvages » (qui ne sont pas gérés par les collectivités) sont grandissantes. La ville procède à trois formes de nettoyage de ses plages à savoir le nettoyage mécanique, le nettoyage manuel, et le nettoyage maritime des déchets flottants sur la bande des trois cent mètres de la côte. À cette pratique de nettoyage, les acteurs sociaux prêtent une multitude de sens : politique, économique, touristique, sanitaire et esthétique. L’anthropisation du littoral par l’acte de nettoyage mécanique, en particulier, provoque un déséquilibre du milieu naturel. Les plages urbaines ne sont plus faites que de sable blanc. Les déchets bio-organiques – comme la laisse de mer, cette accumulation de débris naturels et de déchets – sont devenus inexistants du fait du nettoyage non ciblé. Ces « déchets » sont déplacés à l’extérieur de ce paysage urbain. Comment ce dehors (Monsaingeon, 2017) nous renvoie-t-il à l’organisation sociale et spatiale de la ville ? Comment le nettoyage des plages et des eaux met-il en ordre l’espace côtier ? Comment l’hétérogénéité des acteurs sociaux biarrots fabrique-t-elle l’ordre paysager ? Qui sont les acteurs se mobilisant autour de ces déchets marins ? Qui fabrique la « ville océane » aujourd’hui ?
D’autres questionnements se centreront sur la question de la pollution visuelle et les processus de son effacement. L’ordre, en particulier le « bon ordre visuel », ferait-il ainsi désordre ? Les acteurs en charge des choix politiques de la ville de Biarritz fabriquent-ils l’invisibilisation de la pollution océane ? Cette volonté de censurer les déchets se déposant sur le littoral exprime-t-elle un rapport singulier entre l’Homme et l’environnement, entre l’Homme et l’océan ? Habiter le littoral et ses plages propres, n’est-ce pas aussi construire une représentation de la nature et du paysage côtier ?
Dans une démarche compréhensive et constructiviste, je chercherai à saisir la création de cet ordre paysager et ses processus sociaux et environnementaux. Pour répondre à ces questionnements, j’userai de l’ethnographie et d’une méthodologie qualitative, observation participante, entretiens et observations visuelles avec l’emploi de la photographie et du process filmique. J’aurai une lecture esthétique du paysage et des déchets « sauvages » présents sur le littoral biarrot. Ce projet m’amènera à faire état de la structure relationnelle des acteurs-océans biarrots se mobilisant contre ces déchets « sauvages ». Mais, nettoyer le littoral urbain, n’est-ce pas également une manière d’Habiter le monde (Lazzarotti, 2012) ? S’il est localisé, ce projet doctoral s’inscrit dans une perspective de compréhension de grandes mutations contemporaines.
Sujet de thèse : DÉCHETS « SAUVAGES » ET FABRICATION DE L’ORDRE PAYSAGER : ANALYSE DES CONFLITS ET USAGES DES REPRÉSENTATIONS PAYSAGÈRES OCÉANES. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
Directeur de thèse : Aline Hémond
Codirecteur : Denis Blot
Mots-clefs : déchets « sauvages », anthropologie de l’environnement, littoral, usages de l’eau, pollution visuelle, politiques régionales et municipales, ville, Biarritz.

Dynamiques urbaines et commerciales et circulations marchandes dans le monde arabe

Dynamiques urbaines et commerciales et circulations marchandes dans le monde arabe
Membre(s)
Description
Le tournant des années 1990 a vu l’ouverture économique d’une grande partie des pays d’Afrique du Nord, et l’intégration progressive de la région dans la mondialisation. D’abord inscrits dans des relations commerciales inégales entre nord et sud, en partie héritières du passé colonial de la région, les pays du sud de la Méditerranée se sont progressivement tournés vers l’Asie. Après les comptoirs commerciaux du sud de l’Europe, comme Marseille, puis la Méditerranée orientale avec Istanbul, et enfin Dubaï, les commerçants arabes, devenus de véritables entrepreneurs transnationaux, se sont tournés vers la Chine (Pliez, 2007 ; Belguidoum, Pliez, 2002), à la recherche de produits manufacturés à bas prix en direction du « marché des pauvres ». Ainsi, après avoir touché les populations les plus riches et les espaces emblématiques des grandes métropoles nord-africaines, la mondialisation, dite « par le bas » (Portes, 1999 ; Tarrius, 2002) ou « non hégémonique » (Ribeiro, 2009), a depuis gagné les petites classes moyennes et les classes populaires ayant atteint un niveau relatif de prospérité, et ce grâce au déploiement du commerce transnational des articles du « Made in China ».
Cette autre mondialisation a d’abord été saisie par les socio-anthropologues, notamment grâce aux travaux fondateurs d’A. Portes (1999) et d’A. Tarrius (2002), qui ont d’abord étudié les mobilités des commerçants et mis au jour la construction de communautés et de territoires transnationaux. Les travaux menés sous la direction de M. Peraldi (2001, 2002) ont ensuite mis en évidence, à partir du tournant des années 2000, la professionnalisation de ces commerçants, le passage du cabas au conteneur et ainsi la massification des échanges entre les Suds. Les géographes, héritiers de ce corpus de recherche, se sont emparés de ces questions de circulations commerciales de marchandises et de personnes, et ont identifié les routes et les places marchandes de cette autre mondialisation, entre Afrique sub-saharienne, Amérique latine, Asie centrale et Asie du Sud-Est. Mais c’est en Méditerranée que les recherches récentes ont été les plus nombreuses.
C’est dans cette veine que s’inscrit ma thèse de doctorat en géographie et aménagement. Directement héritière de ce corpus de recherche, appuyée sur une méthodologie qualitative solide qui utilise les outils de l’ethnographie urbaine, cette recherche doctorale analyse ainsi les effets locaux de cette mondialisation en comparant deux places marchandes anciennes situées en centre-ville, le Mûskî au Caire, capitale de l’Égypte et plus grande ville du monde arabe, et Médina J’dida à Oran, deuxième ville d’Algérie.