




Axe 2 : Questions patrimoniales
Le second axe est celui des questions culturelles patrimoniales, prises au sens large – patrimoine matériel et immatériel, institutions culturelles et artistiques. Les objets de recherche de cet axe permettent de travailler, dans les territoires des Hauts de France, sur des problématiques originales autour de la passion pour le monument dans les zones dévastées par les guerres, de l’émergence tardive du patrimoine culturel immatériel ou des patrimoines « invisibles » ou encore des patrimoines alimentaires.
Projets liés à cet axe

AnthropArc : Archives orales de la Préhistoire française

AnthropArc : Archives orales de la Préhistoire française
Membre(s)
Collaborateur(s)
Alfonso Ramirez-Galicia (TEMPS, UMR 8068)
Financement
(DIM PAMIR, IDF) Région Ile-de-France ; LabEx Les Passés dans le Présent ; Equipe Ethnologie Préhistorique (UMR 7041) (2016-2021)
Partenaires
TEMPS, UMR 8068 ; LESC, UMR 7186
Description
Le projet Anthrop’Arc s’inscrit dans la continuité d’un projet de plus grande envergure – « Vers Arcy » (coord. P. Bodu et N. Goutas) – porté au sein de l’équipe Ethnologie préhistorique et dont l’objectif est une meilleure compréhension des dynamiques de peuplement paléolithique du Bassin parisien pour lesquelles les occupations des grottes d’Arcy-sur-Cure (Bourgogne) représentent le noyau central. Adossé à ce dernier, un second projet, du Labex Les Passés dans le Présent, a été initié en 2015. Ce projet, 2ARC (coord. N. Goutas, L. Mevel et P. Bodu), porte sur les archives (écrites, photographiques, filmographiques) issues des fouilles conduites depuis le XIXe siècle dans différentes cavités du massif d’Arcy-sur-Cure, et en particulier celles du préhistorien André Leroi-Gourhan (1946-1963). Ce projet vient nourrir des problématiques patrimoniales (sauvegarde des archives, valorisation grand public, entretiens d’anciens fouilleurs), épistémologiques et d’histoire des sciences en lien notamment avec les travaux pionniers de Philippe Soulier et d’autres plus récents conduits dans le cadre d’un Master (E. Le Gueut, 2017) et de deux recherches post-doctorales (A. Ramirez-Galicia, 2017 et 2019-2021).
La recherche de Gwendoline Torterat et du projet Anthrop’Arc qu’elle a coordonné s’inscrit dans la continuité de ces recherches en cours. Elle porte sur des questions épistémologiques et historiques concernant la naissance et l’essor d’une Préhistoire à la française héritée de Leroi-Gourhan. De novembre 2019 jusqu’en janvier 2021, elle a pu enquêter auprès des acteurs (fouilleurs, archéologues et amateurs) ayant travaillé dans les grottes d’Arcy-sur-Cure entre 1946 et 1963 afin de constituer un ensemble de documents administratifs alimentant le volet proprement archéologique que les recherches sur le site ont permis de construire jusque-là

Revisiter la commémoration : histoire de la Première Guerre mondiale et citoyenneté

Revisiter la commémoration : histoire de la Première Guerre mondiale et citoyenneté
Membre(s)
Collaborateur(s)
Sarah Gensburger (CSO), Jeanne Teboul (UMR LinCs, 7069) ; Sylvain Antichan (CUREJ, EA 7703)
Financement
LABEX de l’Université Paris Nanterre « Les passés dans le présent : Histoire, mémoire et Patrimoine / Pasts in present » (2014-2015) ; Mission du centenaire 1914-1918
Partenaires
BDIC ; ISP
Description
Projet lauréat de la « Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale ». Dans le cadre d’un contrat d’ingénieur d’étude (700h entre 2014 et 2015), Gwendoline Torterat s’est penchée sur les logiques de réception de l’histoire dans et hors les murs de l’institution scolaire ainsi que dans les musées pour la commémoration du centenaire de la Grande Guerre.

FESTSPACE : Festivals, Events and Inclusive Public Space in Europe

FESTSPACE : Festivals, Events and Inclusive Public Space in Europe
Membre(s)
Collaborateur(s)
David McGillivray (Professeur à l’University of the West of Scotland)
Financement
Horizon 2020 (EU research and innovation programme) under The Humanities in the European Research Area (HERA) - Research program HERA Public Spaces: Culture and Integration in Europe (2019-2022)
Site
https://www.gu.se/en/research/festivals-events-and-inclusive-urban-public-spaces-in-europe-festspace
Partenaires
Gothenburg University
Description
Si les festivals et événements se déroulent depuis longtemps dans les espaces publics des villes européennes, leur nombre et leur rôle s’est renforcé ces dernières années. Les festivals et les évènements sont de plus en plus utilisés par les autorités urbaines pour accomplir des objectifs de marketing territorial et de développement économique, en lien avec la circulation des nouveaux modèles globaux de la ville événementielle et créative. Cependant, festivals et événements jouent aussi un rôle en termes de développement et de cohésion sociale : en effet, bien que ces événements soient des phénomènes limités dans le temps, ils ont des conséquences durables sur les espaces publics, en influençant les types de populations qui les investissent, et les usages qu’ils en font.
En mettant en regard différents contextes urbains locaux, le projet européen FESTSPACE a observé la manière dont les festivals et événements favorisent ou restreignent l’accès et l’usage des espaces publics, ainsi que les échanges et les interactions entre des populations de différents milieux socio-économiques et socio-démographiques, ou de différentes origines culturelles et ethniques. Il s’est intéressé ainsi à la manière dont la conception et le fonctionnement des événements peuvent permettre de dépasser des fractures socio-spatiales existantes. Mais il a observé également la façon dont ils peuvent contribuer à renforcer l’exclusion de certaines populations, en créant des barrières symboliques, financières ou physiques qui rendent les espaces publics moins publics et moins « divers ».
Ce projet interdisciplinaire a analysé ces différents éléments principalement à travers cinq villes (Londres, Dublin, Glasgow, Barcelone, Göteborg). Leur mise en regard était justifiée par le fait que, en plus d’héberger de nombreux événements et festivals de grande ampleur, ces agglomérations connaissent actuellement de nombreuses transformations dans leur composition sociale, en lien avec d’importants phénomènes de migration et une pression touristique accrue.
Plus d’informations : https://twitter.com/festspace1

Erudipic : Erudits, savoirs et mémoires en Picardie aux XXème et XXIème siècle : les sociétés savantes et la fabrique d’un patrimoine régional

Erudipic : Erudits, savoirs et mémoires en Picardie aux XXème et XXIème siècle : les sociétés savantes et la fabrique d’un patrimoine régional
Membre(s)
Collaborateur(s)
Manon Istasse
Financement
Projet régional Structurant (PRS), 2014-2018
Partenaires
Conseil Régional de Picardie. Projets de recherche thématiques ; CHSSC ; CURAPP-ESS
Description
Les sociétés savantes ont pendant longtemps joué un rôle majeur dans la « fabrique » du patrimoine et l’écriture de l’histoire locale, à la charnière du monde académique et du monde des amateurs. Comment expliquer leur persistance en Picardie en ce début du XXIème siècle où une trentaine d’entre elles sont particulièrement actives ? Depuis le début des années 90, on assiste en effet à un développement sans précédent de nouvelles associations patrimoniales (plus de 800 dans la Somme et dans l’Aisne) qui produisent elles aussi des connaissances sur des lieux, des objets ou des pratiques qu’elles contribuent à mettre en valeur en attirant un public nombreux. Comment les anciennes sociétés et les nouvelles associations co-existent-elles ? Qui sont leurs membres respectifs ? Au fil de quel parcours ceux-ci ont-ils été amenés à s’intéresser au patrimoine et à l’histoire locale et comment ? L’émergence de nouvelles associations est-il lié à celui de nouveaux types de patrimoines : industriels, environnementaux ou immatériels ? Quelles hiérarchies, quelles tensions, quelles complémentarités et quelles fragmentations se font jour au sein de ce champ foisonnant du patrimoine et de l’érudition, entre anciens et nouveaux, amateurs et professionnels, savants et politiques ; de quelles sources de légitimité se prévalent les uns et les autres et quelles nouvelles formes d’expertises en résultent ? Telles sont les questions que cette recherche a tenté d’éclairer à partir d’enquêtes menées dans la Somme et dans l’Aisne. Outre la connaissance que le travail de terrain a pu apporter de mouvements associatifs dont l’ampleur, les formes et les fonctions sont encore peu connues, notamment dans les départements picards, il s’agissait de comprendre en quoi cette effervescence associative traduisait des transformations économiques, sociales et politiques plus générales. Ce sont enfin les enjeux de cet engouement massif pour le patrimoine et les récits du passés que cette recherche a tenté d’explorer en s’interrogeant sur les appartenances locales qu’il met en scène, les territoires auxquels il se rattache, les modes de développement territorial qu’il impulse ou les aspirations collectives qu’il permet de rendre visibles dans l’espace public.

De l’entre soi au spectacle : le patrimoine maritime de deux villes portuaires à travers leurs fêtes (Boulogne et Dunkerque aux XXe et XXIe siècles)

De l’entre soi au spectacle : le patrimoine maritime de deux villes portuaires à travers leurs fêtes (Boulogne et Dunkerque aux XXe et XXIe siècles)
Membre(s)
Collaborateur(s)
Nathalie Gauthard (Textes et Cultures, UR4023, université d’Artois), Sophie-Anne Leterrier (CREHS)
Financement
CPER (2022-2023) « Anamorphose. Le patrimoine sous le territoire, le territoire sous le patrimoine » est un projet de recherche lauréat de l’appel à projets Contrat-Plan-État-Région 2021-2027, financé par la Région des Hauts-de-France et l’État. Il est un outil structurant de l’alliance entre les universités d’Artois, de la Côte d’opale et du Littoral et de Picardie-Jules Verne (site A2U), en faisant collaborer 17 laboratoires d’arts, de lettres, de langues, de sciences humaines et sociales, d’écologie historique et d’informatique, ainsi que la plateforme “Muséolab” et “Humanités Numériques“, la Structure Fédérative de Recherche “Numérique et Patrimoine”, l’Institut Culture et Patrimoine de l’UPJV et l’Institut de Recherche sur le Tourisme (InRenT) de l’ULCO.
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne)
Description
Si les villes de Boulogne et de Dunkerque se sont toutes deux développées, depuis le XVIIIe siècle, à partir de la pêche, leurs activités portuaires ont donné lieu, au cours des siècles à des processus de patrimonialisation différents, perceptibles aujourd’hui à travers leurs manifestations festives. À la visibilité et à la forte attractivité touristique du Carnaval de Dunkerque, font écho, à Boulogne-sur-Mer, des manifestations plus discrètes, qui, organisées par les populations locales, notamment les pêcheurs, contribuent à perpétuer un entre-soi encore peu médiatisé. Elles sont également peu mises en valeur par une ville dont l’attractivité touristique repose avant tout sur le centre Nausicaa « Conservatoire de la biodiversité océanique » où la diversité et la variété des espèces aquatiques ne dit rien des communautés locales. La mémoire de Dunkerque quant à elle, orchestrée par la ville qui organise le Carnaval, semble avoir tout bonnement oublié la pêche – notamment la pêche à la morue pratiquée au XIXe siècle- au profit des corsaires (Jean Bart) et de fêtes largement publicisées.
À Boulogne donc, des fêtes relativement modestes, peu patrimonialisées et un patrimoine immatériel maritime largement doté d’invisibilité ; à Dunkerque au contraire un carnaval médiatisé qui attire un public nombreux venu de l’extérieur (des dizaines de milliers de « carnavaleux »). Comment rendre compte de ces situations contrastées ? Quelles mémoires véhiculent ces manifestations festives et quels en sont les porteurs ? Quels sont les enjeux politiques et économiques de telles patrimonialisations et quels en sont les acteurs ? C’est à cet ensemble de questions que tente de répondre le présent projet qui, à partir d’enquêtes ethnographiques et de dépouillement d’archives, se centrera plus particulièrement sur trois objets relatifs aux patrimoines maritimes et portuaires des deux villes : les chansons de carnaval, les pratiques festives et les communautés patrimoniales.

De l’associatif au participatif : contribution à l’histoire de la Préhistoire à partir des fonds photographiques de la Société Préhistorique Française

De l’associatif au participatif : contribution à l’histoire de la Préhistoire à partir des fonds photographiques de la Société Préhistorique Française
Membre(s)
Collaborateur(s)
Laforêt Alice (Conservatrice à la Direction des Bibliothèques du MNHN) ; Aguglia Lucie (Étudiante stagiaire à la Direction des Bibliothèques du MNHN) Lesvignes Emilie (Membre bénévole de la SPF) ; Mordant Claude (Membre bénévole de la SPF) ; Ducasse Sylvain (Secrétaire général bénévole de la SPF) ; Pétillon Jean-Marc (Trésorier bénévole de la SPF) ; Nespoulet Roland (Chargé des collections de Préhistoire du MNHN, Membre bénévole de la SPF) ; Julliard Romain (Directeur de l’UAR MOSAIC, MNHN-Sorbonne Université) ; Lemaire Alice (Directrice des Bibliothèques et de la Documentation au MNHN)
Financement
Société Préhistorique Française
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne) ; Société Préhistorique Française ; Direction des Bibliothèques du MNHN
Description
Réalisé en étroite collaboration avec la Société Préhistorique Française et la Bibliothèque Centrale du Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN), ce projet propose une réflexion sur le rôle des bénévoles dans la structuration d’une discipline, la préhistoire, d’une communauté scientifique et des politiques patrimoniales de l’archéologie qui se sont succédées tout au long du xxe s. Il s’appuie sur l’étude des fonds photographiques de la Société préhistorique française, acteur associatif central et précurseur pour la préhistoire depuis 1904. Déposé sous convention au MNHN et jusqu’ici inexploré, ce corpus est riche de 3 929 plaques, négatifs sur film souple et tirages photographiques dont les prises de vue s’échelonnent de 1888 à 1928. Depuis 2023, nous conduisons dans ce cadre un projet d’indexation participative tourné vers la numérisation et la valorisation de cette documentation auprès du grand public.
Conçu selon les règles de la « Charte des sciences et recherches participatives en France », notre objectif est de patrimonialiser les premières démarches citoyennes des amateurs en archéologie en les plaçant entre les mains des citoyens d’aujourd’hui. Nous souhaitons, d’une part, continuer le travail de sensibilisation à l’égard d’un patrimoine archéologique particulièrement vulnérable, et, d’autre part, centraliser et encadrer la participation des citoyens afin qu’ils révèlent, documentent et s’approprient durablement les richesses culturelles de leur territoire.

L’art et la culture comme action collective

L’art et la culture comme action collective
Membre(s)
Description
Quelles seraient les conséquences pratiques de la culture et de l’art ? Et d’interroger les conceptions d’art et de culture « en demandant quelle différence elles font pour la vie » .
Telle serait la question initiale d’une analyse de l’expérience artistique et culturelle qui tiendrait dans un premier temps pour équivalents les deux concepts de culture et d’art pour peut-être, mieux les distinguer à partir de leurs différences dans la pratique.
Parler des conséquences pratiques reviendrait aussi à penser l’art et la culture de manière plurielle, c’est-à-dire comme ayant plusieurs conséquences pratiques possibles. Encore faut-il se donner les moyens d’analyser la diversité des conséquences pratiques de l’art.

PATINVI : Entre savants et populaires : les patrimoines invisibles des Hauts de France – Créations, réappropriations, synergies

PATINVI : Entre savants et populaires : les patrimoines invisibles des Hauts de France – Créations, réappropriations, synergies
Membre(s)
Financement
Projet Régional STIMuLE
Description
Ce projet vise à étudier le patrimoine invisible des Hauts-de-France à partir d’études de cas. Il associe une ethnoscénologue, une historienne et une anthropologue.
Riches en monuments historiques connus et visités – cathédrales, beffrois, musées – les territoires des Hauts-de-France recèlent des patrimoines matériels et immatériels qui peinent à faire valoir leur légitimité. Le patrimoine mémoriel des deux dernières guerres mondiales a certes été une priorité des politiques locales et nationales, qui s’est concrétisée lors des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, mais d’autres lieux et objets chargés de mémoire semblent voués à l’oubli. Dans cette région récemment désindustrialisée, d’anciennes usines, des cités ouvrières, des bâtis ruraux par exemple sont laissés à l’abandon, au grand dam d’associations qui tentent de les « sauver » tandis que des savoir-faire, des gestes, des jeux ou des pratiques se perpétuent tant bien que mal dans un environnement d’indifférence – quand ils ne sont pas tout bonnement perçus comme des symboles d’un passé de misère et d’arriération. C’est ce patrimoine invisible, car non advenu ou peu reconnu, qui est au cœur de ce projet. À partir d’une enquête ethnographique et archivistique, il s’agit d’une part d’en mettre à jour certains éléments et leurs évolutions récentes (de l’oubli à la réinvention) et d’autre part de comprendre les raisons d’une invisibilité qui peuvent tenir tant aux détenteurs d’objets et de pratiques qu’ils ne souhaitent pas patrimonialiser qu’à une absence de consensus sur ce qui serait digne de l’être ainsi à de multiples autres facteurs qu’il conviendra d’explorer.
On s’interrogera sur les inflexions et les formes prises par les processus de patrimonialisation dans les différents territoires qui composent la région : comment cohabitent ou s’opposent par exemple, cathédrales et mémoires ouvrières, savoir-faire artisanaux et musées d’histoire, fête du Hareng et Carnaval reconnu, professionnels du patrimoine et militants associatifs ? Est-il des patrimoines potentiels qui ne font pas consensus, des communautés minoritaires qui ne parviendraient pas à faire entendre leur voix, des choix politiques en faveur de certaines catégories de patrimoine ? L’une des hypothèses que nous chercherons à tester ici pour rendre compte de la difficile émergence des nouveaux patrimoines — et notamment du PCI — dans les Hauts-de-France est celle de la persistance d’oppositions entre cultures savantes et populaires, légitimes ou illégitimes, hégémoniques et subalternes ; oppositions qui, après avoir nourri les sciences sociales dans les années 1970/80, semblent révolues aujourd’hui, du fait notamment de l’individuation des sociétés contemporaines et de l’éclectisme, désormais légitime, des pratiques et des goûts culturels. Mais n’est-il pas des lieux où les deux termes de l’opposition restent bien établis et renvoient à des hiérarchies solidement instituées ? Est-il fortuit que ces lieux correspondent précisément à des territoires précocement intégrés à l’État-nation, dont l’identité locale n’a guère pu se développer indépendamment de celle de l’État central ?
Autant de questions qui incitent à porter attention à l’émergence de nouveaux objets (matériels et immatériels) et de nouveaux acteurs dans le champ du patrimoine. Il ne s’agit pas en effet de considérer celui-ci comme un objet donné d’avance, qui se serait transmis inchangé de génération en génération, mais comme une construction, une création parfois, une réappropriation d’objets et de pratiques auxquels sont conférés des valeurs et des usages nouveaux. Ainsi, certaines patrimonialisations « enrichissent » les territoires et concourent à leur développement par des labellisations au principe de leur attractivité touristique). Elles invitent à mettre l’accent sur la dimension créative des « fabriques » du patrimoine, et interrogent leurs composantes mémorielle et identitaire. En travaillant sur les transmissions et les réinventions, ce projet cherchera à comprendre comment le rapport au patrimoine épouse le présent pour réorienter et réinterpréter le passé, notamment l’histoire locale.
Ce projet en cours a donné lieu à plusieurs communications dans des séminaires et à un colloque en cours de publication.