




Axe 1 : Les promesses des infrastructures urbaines et technologiques
Le premier axe, les promesses des infrastructures urbaines et technologiques concerne des objets, situés en milieux urbains, qui sont classiques comme les institutions culturelles et les structures commerciales ; mais d’autres qui, elles, sont émergentes comme l’économie circulaire ou l’accès à l’eau, ou encore la lutte contre le changement climatique, et qui font l’objet d’une forte demande sociale et politique. Quant aux promesses technologiques, l’équipe se lance dans des projets très innovants, liés à la robotique.
Ces objets de recherche que sont les infrastructures, les techniques et les technologies s’articulent avec les questions patrimoniales qu’il s’agisse de poser la question de la matérialité du patrimoine ou d’envisager nos rapports à la nature (les patrimoines naturels, les déchets ou le développement des énergies alternatives).
Projets liés à cet axe

La blessure chez les sapeurs-pompiers

La blessure chez les sapeurs-pompiers
Responsable(s)
Collaborateur(s)
David Mélo (LLSETI), Frédéric Gloméron (EA7493 ÉRCAÉ), Trois étudiant·e·s (Master 1 d’ergonomie)
Financement
SDIS Loiret 2004-2005
Partenaires
laboratoire AMCO ; caserne du Loiret
Description
Ce partenariat entre le laboratoire AMCO et une caserne du Loiret part d’une demande d’analyse et d’adaptation des pratiques sportives face aux constats répétés de blessures pendant ces activités. L’analyse de cette demande nous a conduit·e·s à interroger plus généralement la santé des sapeurs en s’intéressant à l’ensemble de leurs activités et non uniquement à la pratique sportive réalisée en caserne. Rompant avec les études centrées sur le mal-être lié à l’intervention, l’analyse de l’activité réelle de travail ouvre la « boîte noire » du temps hors intervention pour le considérer non pas comme le négatif de l’intervention, mais comme un temps de travail à part entière. L’enquête montre, à partir du croisement de travaux sur les questions du sens au/du travail, du care et de la culture matérielle, comment les stratégies d’adaptation à l’attente se heurtent aux techniques du corps des hommes au travail et à la construction symbolique et matérielle d’une culture professionnelle masculine autour de l’intervention, provoquant ainsi un mal-être au travail.

Rudolf : Rôle et Usage Dynamique des Objets dans Les interactions Formatives

Rudolf : Rôle et Usage Dynamique des Objets dans Les interactions Formatives
Responsable(s)
Collaborateur(s)
N. Heddad (CRTD, CNAM) ; P. Falzon(CRTD, CNAM) ; Y. Lémonie (CRTD, CNAM) ; V. Nègre (UMR AUSser)
Financement
ComuE héSam (Hautes Études-Sorbonne-Arts et Métiers) (2015-2016)
Partenaires
CRTD du CNAM ; UMR AUSser de l’ENSA Paris – La Villette ; CETCOPRA de Paris 1
Description
Ergonomie socio-cognitive, histoire de l’architecture et ethnologie ont croisé regards, méthodes et concepts autour de la fabrication et l’usage de maquettes dans la formation à la simulation d’ergonomes et d’architectes. L’étude des situations formatives nous semble avoir accordé beaucoup d’intérêt aux pratiques langagières et, donc aux contenus de cours, une place doit être faite aussi aux méthodes, à « ce qui se fait » et aux objets pédagogiques utilisés. Aussi, depuis les années 2000, les didactiques professionnelle et scolaire visent à comprendre plus spécifiquement le rôle des dispositifs matériels et symboliques dans les situations formatives : apprentissages moteurs, sportifs, des normes, de savoirs techniques ou mathématiques. C’est dire l’étendue du domaine et l’invitation à un traitement pluridisciplinaire de cet objet aux enjeux multiples.
L’objectif du projet était triple :
– de recherche : 1. le « savoir de la main » qui crée et manipule la maquette ; 2. la rencontre des intentions pédagogiques des enseignant·e·s et leur appropriation par les élèves ; 3. la création, par le travail collectif autour des maquettes, d’une identité professionnelle.
– de formation : j’ai recruté deux stagiaires de niveau Master pour les former à la recherche sur les objets pédagogiques.
– de conception : en travaillant avec les enseignant·e·s intervenant dans les différentes formations choisies, l’ambition était de collaborer à l’amélioration des enseignements-apprentissages concernés.

Proscaf : les scaphandriers travaux publics

Proscaf : les scaphandriers travaux publics
Responsable(s)
Financement
recherche non financée (2011-2018)
Description
Ce travail a pour point de départ une demande de membres du tout nouveau syndicat des scaphandriers autour de leurs « compétences » dans l’objectif de rédiger la convention collective de la profession naissante qui soit au plus près des réalités de l’activité. Cette demande est adressée, dans un premier temps, à l’équipe de formation du Master d’ergonomie de l’Université d’Orléans.
La disparition du laboratoire d’accueil pressenti pour ce projet a fait évoluer le partenariat vers une collaboration plus implicite, un terrain davantage filé sur des lieux d’intervention, sur des chantiers et dans des écoles de formation qui vont, à partir de 2014, décerner le titre professionnel (2014). Ce titre entérine à la fois l’existence de la profession et une formation diplômante que j’ai étudiée par une ethnographie des cultures matérielles des sujets-scaphandriers durant huit années. Les matériaux ethnographiques ont été collectés sans « participation observante ». J’ai partagé, avec les travailleurs, de longs moments sur les chantiers ou en interventions plus ponctuelles, observé les stagiaires dans le cadre de leur formation (plusieurs semaines à différents moments de la formation) et réalisé des entretiens approfondis en situation de face-à-face avec différents sujets du réseau d’actions sur les actions des autres (femmes de scaphandriers, préventeur, employeurs, interlocutrice de la Direction générale du travail, syndicalistes, stagiaires, scaphandriers classe 2A).
La recherche sur des scaphandriers était pour moi l’occasion d’interroger mes thématiques mapistes en me risquant à considérer les environnements hostiles, dans lesquels s’immergent les travailleurs, comme un verre grossissant pour l’analyse des rencontres des matières (sujet, objet, environnement), de la formation de sujets-scaphandriers (ceux des travaux publics), de la place de la culture matérielle dans les réseaux d’actions sur les actions des autres. La prise au sérieux de la culture matérielle – comprise non pas comme somme d’objets matériels, mais bien comme le fruit de relations entre les sujets et les objets et qui n’est pas restreinte aux objets du travail, comprise donc comme matières à former – des scaphandriers conduit à explorer le rapport aux environnements hostiles à partir d’expériences sensori-affectivo-cognitivo-motrices du travail spécifiques. Cette approche invite à revisiter la catégorie du risque, inopérante aux yeux des professionnels concernés, dans un contexte où l’imprévisible domine. Il s’agit alors pour les scaphandriers de développer une sensorialité fine, comprenant des « sens de » l’immersion et de l’intuition notamment, qui visera à pouvoir se sortir des situations les plus problématiques. La formation, qui s’affiche comme formation à la sécurité, est alors surtout l’occasion d’une déconstruction-reconstruction de la sensorialité et de la motricité mises à l’épreuve par des matières venant ainsi sanctionner durement les apprentissages des stagiaires. Équipement – véritable mais indispensable harnachement au service de la production d’un travail dans lequel j’intègre ce que d’aucuns considèrent comme des outils ou instruments –, conditions matérielles d’un travail réalisé malgré une pénurie de matériaux et parfois d’outils, liquides dans lesquels les scaphandriers s’immergent et corps s’articulent ainsi tant bien que mal. Dans ce contexte, les élèves scaphandriers apprennent à déléguer, non sans mal, des pans entiers de leur sensorialité et de leur cognition à leurs collègues (le collectif de travail est constitué d’un minimum légal de trois scaphandriers qui tournent sur les trois postes de plongeur, de surveillant de plongée et de tendeur-plongeur secours) pour assurer et la sécurité des humains et la réussite du travail. L’analyse de la respiration, par exemple, illustre comment la culture matérielle des scaphandriers articule le vital et le social, en étant impliquée dans un travail sur soi de chacun des scaphandriers, la dépendance essentielle aux autres membres des collectifs de travail et l’évaluation du travail en train de se faire. Les différents couplages et découplages aux matières participent ainsi à la construction de sujets particuliers qui, malgré les idiosyncrasies, tendent à être faits du même bois et participent de la formation d’un savoir-faire-ensemble collectif. S’il y a partage de savoir-faire, ce n’est pas tant parce qu’ils seraient communs à la profession, que parce que chacun des trois scaphandriers concernés par une intervention participe à la construction d’un savoir-intervenir en milieu subaquatique. Ainsi, le savoir-faire n’est pas le fait de l’un ou l’autre, mais de l’articulation des cognitions, des incorporations et sensations du trio dans une situation donnée.
Si cette recherche n’a pu être réalisée collectivement, j’ai toutefois sollicité, à différentes reprises, des collègues pour échanger sur des aspects précis qui émergeaient de cet objet et m’incitaient à questionner d’autres disciplines ou d’autres professions comparables au moins à certains égards. Les questions de la sensorialité (É. Lalo, neuroscientifique), des apprentissages (É. Lalo et D. Nourrit, psychologue des apprentissages moteurs), de la transmission dans la formation professionnelle (H. Munz, ethnologue), des environnements hostiles et du couplage à la technique (C. Moricot, socio- anthropologue) ont ainsi fait l’objet d’échanges pluridisciplinaires ou de comparaison de terrains d’enquête.

HECTTOR : L’Humain Engagé par la Cobotisation dans les Transformations du Travail et des Organisations dans les usines du futur

HECTTOR : L’Humain Engagé par la Cobotisation dans les Transformations du Travail et des Organisations dans les usines du futur
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Flore Barcellini (Cnam - Centre de Recherche sur le Travail et le Développement)
Financement
ANR HECTTOR (2018-2022)
Partenaires
Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers LCFC - LSIS ; CETCOPRA Centre d'Etudes des Techniques, des Connaissances et des Pratiques ; CRTD Cnam - Centre de Recherche sur le Travail et le Développement
Description
Ce projet visait à analyser les enjeux technologiques, humains et organisationnels de la cobotique dans les PME par une approche pluridisciplinaire où se rencontrent des sciences humaines, des sciences sociales (ergonomie, sociologie, anthropologie) et des sciences pour l’ingénieur (robotique, génie de production).
Je me suis engagée dans cette ANR au titre de mon approche des couplages entre objets et sujets dans les environnements de travail et mon questionnement autour de la propriété des savoir-faire : « à qui appartiennent les savoir-travailler lorsque le sujet fait avec un “ cobot“ (un « robot collaboratif ») ? » était mon questionnement de départ. Les différentes analyses diagnostiques (de l’existant politique, social, technologique et organisationnel), intégrées à la démarche du projet, ont mis en lumière la difficulté à pouvoir rendre compte du travail avec les cobots dans le contexte de PME, s’équiper relevant davantage de l’intention. Les terrains pressentis ou investigués (une forge et une entreprise de fabrication de pièces techniques et matériaux denses) ont réorienté le projet global vers un accompagnement au changement ; permis d’analyser les soubassements politiques et économiques diffusés dans les textes consacrés à « l’usine du futur » grâce à une approche socio-historique ; de questionner les divergences de projets selon une intention de santé (travailler avec les humains pour le cobot) ou de productivité (travailler à la place des humains pour le robot) ; plus subtilement, d’insister sur l’incontournable prise en compte du geste, de l’expérience sensible, du rapport à la matière, toutes choses non modélisables, à l’œuvre dans le travail et des couplages et découplages avec le cobot, auquel sont associées, malgré tout, des tentations de normalisation et de standardisation des gestes humains.

CANAL : Le Canal Seine Nord Europe Transports fluviaux, Plates-formes Multimodales Paysages de Haute Somme

CANAL : Le Canal Seine Nord Europe Transports fluviaux, Plates-formes Multimodales Paysages de Haute Somme
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Antoine Luginbühl, association Passeurs
Financement
ADEME, programme ITTECOP (2012-2014)
Description
Cette recherche vise à l’analyse d’une structure « paysagère » qui comprend des éléments matériels (les éléments du paysage) mais aussi une « société », diverse dans sa composition et un « système de gouvernance ». Il s’inscrit dans cette configuration complexe, un territoire, qui fait interagir le milieu et les paysages, les groupes composant la société locale et les règles de gestion territoriale.
Trois éléments caractérisent de Canal Seine Nord Europe :
– Sa mobilisation d’un mode de transports doux sur une vaste échelle d’aménagement : la navigation de fret mais aussi de plaisance.
– Le choix de ne pas privilégier une problématique simplement économique, touristique, ou de transports aux dépends d’enjeux locaux et de proximité avec la population, mais la volonté de penser simultanément ces différents aspects et d’autres : articulation et transversalité des problématiques endogènes et exogènes au territoire.
– La re-co-construction d’une continuité territoriale sur une vaste échelle autour d’un canal fondée sur la mobilisation d’éléments naturels, historiques, patrimoniaux, matériels et immatériels : de la mobilisation de la biodiversité et de l’histoire Paysage l’agriculture et de la Vallée de la Somme), à un « StoryTelling » du paysage.
Notre approche appréhende le paysage comme un projet, un analyseur et un processus complexe, qui lie tout à la fois la nature et l’humain, le politique et l’économique, la culture et l’esthétique, autant que l’écologique et l’aménagement, avec au premier rang les ITT. Les enjeux écologiques sont donc appréhendés sous l’angle anthropologique mais traités de manière multidisciplinaire. Une attention particulière est portée au « lien au paysage » comme espace organisé et œuvre collective des sociétés. L’objectif est de comprendre les interactions entre structure et processus, entre activité humaine et structure du paysage. Cette analyse interactive nous situe de manière originale par rapport à des approches strictement linéaires du paysage (Luginbühl, 2009).

Paris hippiques dans les Hauts-de-France

Paris hippiques dans les Hauts-de-France
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Anne Bouhali (Habiter le Monde, UR 4287) ; Pierre-Jacques Olagnier (Habiter le Monde, UR 4287)
Financement
IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation), 2019-2023
Description
Dans la poursuite des travaux menés en Afrique du Sud sur les paris hippiques, et en incluant la France dans la comparaison, grâce à un financement de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation), Sophie Chevalier a poursuivi une recherche sur les paris hippiques et les pratiques de jeux des parieurs dans les Hauts-de-France. Celle-ci comprenait un volet recherche-formation qu’elle conduit avec Pierre-Jacques Olagnier et Anne Bouhali et les étudiants en master DyGiter. Un colloque international a eu lieu les 11 et 12 mai 2023 à l’UPJV pour conclure cette recherche.

Archives orales des paris hippiques

Archives orales des paris hippiques
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Thierry Wendling (Héritages UMR 9022), Véronique Moulinié (UMR Héritages) ; Pierre-Jacques Olagnier (Habiter le Monde, UR 4287)
Financement
Projet retenu par le PMU après validation par l'organisme public OFDT, Observatoire français des drogues et des tendances addictives (2022-2024)
Description
Cette recherche sur « l’histoire orale du PMU » est subventionnée par le PMU (Pari Mutuel Urbain, groupement d’intérêt économique spécialisé dans les paris hippiques) dans le cadre de l’obligation légale faite aux opérateurs de jeux d’argent sous droits exclusifs (c’est-à-dire le PMU et la Française des jeux) de consacrer 0,002% du montant des mises à la recherche universitaire sur les jeux et l’addiction.
L’objectif du projet (projet retenu par le PMU après validation par l’organisme public OFDT, Observatoire français des drogues et des tendances addictives) est de donner un état des lieux des différentes mémoires sociales des paris hippiques en France et du rapport que les acteurs sociaux concernés (parieurs, employés du PMU, responsables et personnels des points de vente…) entretiennent avec des problématiques sociétales contemporaines – notamment les notions de « pratiques populaires », de « luxe », de « jeux d’argent », d' »addiction », en partant de l’hypothèse anthropologique que ces éléments sont intimement liés.

Le commerce alimentaire « ethnique », entre pratiques communautaires et vivre-ensemble. Une comparaison de quartiers parisiens

Le commerce alimentaire « ethnique », entre pratiques communautaires et vivre-ensemble. Une comparaison de quartiers parisiens
Responsable(s)
Financement
financé par la Ville de Paris dans le cadre du programme « Paris 2030 », porté par l’UMR 8185 ENeC, CNRS/Université Paris-Sorbonne
Description
Financé par la Ville de Paris dans le cadre de l’AAP « Paris 2030 » et porté par l’UMR EnEC, CNRS / Université Paris Sorbonne, ce programme pluridisciplinaire a contribué à l’analyse comparée de 6 quartiers parisiens de « centralités minoritaires », qui articulent dans leur fonctionnement toutes les échelles de la métropolisation. Ce projet est revenu sur la notion de commerce « ethnique » en analysant les processus d’identification à l’œuvre dans les échanges marchands de produits alimentaires, et les processus de labellisation présentes dans les stratégies entrepreneuriales, les pratiques de consommation et les discours publics et médiatiques. Finalement il a montré comment, de manière parfois peu visibles, souvent paradoxale et toujours changeante, ces commerces ont un rôle majeur dans les processus d’identification, de construction ou d’effacement de l’altérité qui se jouent sur la scène urbaine locale.

Rester en (centre-)ville : résistance et résilience de la ville ordinaire dans quatre quartiers de villes capitales : Paris, Lisbonne, Bruxelles et Vienne

Rester en (centre-)ville : résistance et résilience de la ville ordinaire dans quatre quartiers de villes capitales : Paris, Lisbonne, Bruxelles et Vienne
Responsable(s)
Financement
Programme PUCA-REV (2014-2016) ; pour la consultation de recherche « Ville ordinaire et métropolisation », porté par l’UMR 7218 Lavue, CNRS/ENSA Paris Val-de-Seine
Description
Certains quartiers marqués par des processus structurants de gentrification sont des laboratoires où s’élaborent des moyens de faire face à la pauvreté, à la dégradation des conditions d’emploi, de logement et de certains espaces publics. Partant du terrain, nous avons recueilli les récits et représentations des habitants soutenant de telles pratiques en laissant place aux plus modestes d’entre eux, migrants, étrangers, chômeurs. Ce programme de recherche, financé par le PUCA pour la consultation de recherche « Ville ordinaire et métropolisation », et porté par l’UMR 7218 Lavue, CNRS/ENSA Paris Val-de-Seine, a donné lieu à un rapport, des articles et communications et une exposition de photographie qui a circulé dans les différentes villes étudiées (Paris, Bruxelles, Lisbonne et Vienne).

La figure du consommateur immigré

La figure du consommateur immigré
Responsable(s)
Financement
CIERA (Centre Interdisciplinaire d’études et de recherche sur l’Allemagne), porté par le Centre Marc Bloch (Berlin) (2015-2017)
Description
Ce programme financé par le CIERA a permis de croiser les recherches menées en France et en Allemagne sur la thématique du consommateur immigré. A travers une série d’échanges scientifiques franco‑allemands qui se sont déroulés entre 2015 et 2017, l’ambition était de faire émerger un nouveau champs de recherche, croisant deux thématiques traditionnellement abordées séparément – celle des migrations d’une part, et celle de la consommation d’autre part – et de faire dialoguer des historiographies qui se connaissent peu ou pas du tout du fait de la barrière de la langue et du manque de réception des travaux existants.

THERMAPOLIS : Les bains-douches : un service public original entre histoire et devenir

THERMAPOLIS : Les bains-douches : un service public original entre histoire et devenir
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Lucie BonyCNRS (UMR 5319 Passages) ; Judicaelle Dietrich (Université Lyon 3, laboratoire Environnement Ville Société, UMR 5600) ; Linda Guerry (LARHRA, UMR 5190, Institut Convergences Migrations) ; Arnaud Lemarchand (Université du Havre) ; Claire Lévy-Vroelant (Université Paris 8, Ined) ; Elise Roche (INSA de Lyon, laboratoire Triangle) ; Salome Balkomebole (étudiante à l’INSA, Lyon) ; Camille Calandre (étudiante en Master 2, EHESS) ; Modibo Diarra (étudiant en Master 2, UPJV) ; Amaury Lallau (étudiant en Master 2, univ. Toulouse) ; Solene Le Bihan (titulaire d’un Master 2 en sciences sociales de l’ENS) ; Sofia Sanchez (étudiante à l’INSA, Lyon) ; Alex Soares ; Emilie Ta (étudiante en Master 2, Université Paris Cité) ; Federica Zanantonio Martin.
Financement
ANR, AAP Jeunes Chercheurs Jeunes Chercheuses (2021-2024)
Description
Coordonné par Marie Chabrol, le programme de recherche THERMAPOLIS analyse l’accès à l’eau dans les villes occidentales à travers l’exemple des bains-douches. L’enjeu est de connaître les usages et les usagers des bains publics, et de cerner les fonctions passées et présentes de ces institutions. Par la combinaison d’échelles d’observation et d’approches diachronique et synchronique, THERMAPOLIS propose de mieux comprendre la privation de l’accès à l’eau et les réponses qui y sont apportées dans le contexte urbain néolibéral de l’Europe de l’ouest, marqué depuis plusieurs années par la « crise des réfugiés » et depuis plusieurs mois par celle du « nouveau coronavirus ». La recherche croise deux entrées : par les politiques publiques anciennes et actuelles et par les expériences des usagers et des agents. Ce faisant, cette recherche mettra en lumière la tension entre deux types d’urbanité : la « ville exclusive », qui se ferme aux plus pauvres et la « ville solidaire ». Ce projet s’attachera aussi à décrypter les hybridations entre public et privé, institutionnel et associatif, dans les modes de gestion. À travers l’exemple des bains-douches, l’enjeu est de comprendre comment s’exprime la solidarité à différentes époques et dans divers contextes urbains. Il s’agit également d’analyser les expériences et les trajectoires des personnes qui ont un accès à l’eau réduit ou inexistant.
THERMAPOLIS ambitionne de contribuer à trois domaines de connaissance :
- L’analyse des expériences et trajectoires des usagers des bains-douches contribuera à la connaissance de populations souvent invisibles, et à la consolidation scientifique de la notion de « précarité hydrique » en analysant ses articulations avec les autres formes de précarités ou vulnérabilités déjà repérées (économiques,résidentielles, énergétique, sanitaires, etc.).
- L’étude comparative des modèles d’établissement de bains-douches, actuels ou passé, montrera l’importance des contextes locaux pour comprendre l’histoire et les enjeux contemporains de la gouvernance urbaine des services sociaux et de santé, qui se jouent entre privé et public et qui mobilisent des acteurs et des formes d’action et de gestion inédites.
- Les carrières des bains-douches étudiés seront enfin de précieux indicateurs des changements urbains dans leurs dimensions urbanistique, architecturale, démographique, sociale et politique.
THERMAPOLIS est caractérisé par son ouverture disciplinaire (géographie, histoire, sociologie, anthropologie, économie, architecture, philosophie) et méthodologique (questionnaires, entretiens, observation). L’approche par les archives permettra de construire des carrières d’établissements prenant en compte les contextes politiques, sociaux, économiques, idéologiques, dans lesquels elles se sont déroulées. Réciproquement, ces carrières renseigneront sur les changements intervenus dans les modes de vie, les représentations – notamment du corps, de la santé et de l’hygiène -, les mutations de l’accueil, des politiques sociales et urbaines. La dimension internationale (France, Belgique, Italie) permet de comprendre comment, à partir de la matrice originelle, des situations différenciées ont pu se développer.

Inequality and Poverty in India : Dalits and Adivasis (2014-2016)

Inequality and Poverty in India : Dalits and Adivasis (2014-2016)
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Dr Alpa Shah au Department of Anthropology, London School of Economics
Financement
Economic and Social Research Council ; European Research Council
Description
Les Dalits (ex-« Intouchables ») et les Adivasis (tribus autochtones) sont des groupes historiquement défavorisés qui continuent d’être surreprésentés parmi la population indienne pauvre, malgré la croissance économique. En réalité, ils sont « broyés par cette croissance », comme le suggère le titre de notre livre (Ground Down by Growth), puisqu’ils y contribuent par leur force de travail, mais ils sont intégrés au capitalisme indien en des termes défavorables (‘adverse incorporation’). Ils souffrent aussi de ce que Philippe Bourgois appelle ‘l’oppression conjugée’, un terme qu’il utilise dans le contexte américain pour décrire l’interaction entre discrimination raciale et exploitation de classe. En Inde, il existe une corrélation très forte entre caste et classe, mais les pratiques discriminatoires sont également fondées sur la religion, le genre, ou encore la région d’origine. Tous ces facteurs d’inégalité contribuent à marginaliser une grande partie de la population indienne et à l’exclure des bénéfices du développement.
Ce travail a débouché sur la publication d’un livre et sur une exposition photographique à la Brunei Gallery de la School of Oriental and African Studies à Londres.

Uprooted and Adivasis : Conflict, Development and Displacement in Central India (2017-2019)

Uprooted and Adivasis : Conflict, Development and Displacement in Central India (2017-2019)
Responsable(s)
Financement
Leverhulme Trust ; Oxford School of Global and Area Studies, Université d'Oxford
Description
Ce projet individuel portait sur les conflits et les projets de développement à l’origine de déplacements forcés en Inde. Le développement des zones forestières de l’Inde centrale est fondé sur des acquisitions foncières massives et sur le déracinement de peuples autochtones (Adivasis) qui tentent de résister à leur éviction par différents moyens, que ce soit pacifiquement contre les grands barrages, ou qu’ils prennent les armes, comme au Chhattisgarh, l’épicentre de la guérilla maoïste en Inde.

MONDIS-MEDAF : Mondialisations discrètes en Méditerranée et en Afrique de l’Est

MONDIS-MEDAF : Mondialisations discrètes en Méditerranée et en Afrique de l’Est
Responsable(s)
Collaborateur(s)
O. Pliez (CNRS) et H.-S. Missaoui (Univ. Toulouse 2 Jean-Jaurès)
Financement
Programme Hubert Curien (PHC Maghreb), 2014-2016
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne)
Description
A l’intersection de plusieurs sciences sociales, Mondis rend compte d’une autre géographie de la mondialisation, beaucoup plus discrète. Pour sortir de l’ombre ces espaces,ce programme de recherche déplace le regard des centres aux marges, vers des espaces “off the map”, méconnus, voire ignorés, où vit pourtant la majeure partie des habitants ordinaires de la planète.
Terrains à Oran, Algérie et au Caire, Egypte, dans le cadre de la réalisation de mon doctorat (2011-2016).

MONDISMAG : Mondialisations discrètes au Maghreb

MONDISMAG : Mondialisations discrètes au Maghreb
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Saïd Belguidoum (Université Aix Marseille)
Financement
Programme Hubert Curien (PHC Maghreb), 2016-2019
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne)
Description
En quoi le commerce transnational est-il un vecteur des mutations des sociétés contemporaines du Maghreb ? Pour répondre à cette question centrale du projet MONDISMAG, nous suivrons trois fils directeurs transversaux de ce thème (migration, urbanisation, frontières) qui renvoient à des situations que l’on retrouve dans l’ensemble du Maghreb mais selon une déclinaison spécifique par pays selon les spécialités des membres français et maghrébins et leur connaissance d’un terrain et d’un sous-thème particulier. Les trois objectifs du projet nous fournissent un cadre de réflexion commun qui sera travaillé dans chacun des États du Maghreb sur un terrain et selon une entrée spécifiques. Notre intention est ainsi d’ouvrir le débat théorique tout en mettant en œuvre des approches méthodologiques spécifiques à chacun de ces terrains.

Métropolisation logistique au Sud : production, échanges et circulations

Métropolisation logistique au Sud : production, échanges et circulations
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Jean Debrie (UMR 8504 Géographie-cités), Jérôme Lombard, Géraud Magrin, Nora Mareï et Olivier Ninot (UMR 8586 PRODIG)
Financement
LabEx DynamiTe (2016-2018)
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne)
Description
ce projet est fondé sur le rapprochement de travaux de chercheur·se·s travaillant sur la place de la circulation des personnes et des biens dans la production des territoires. Les travaux analysent les phénomènes circulatoires massifs et visibles (en termes de flux, de circuits et de réseaux), les grands projets d’infrastructures et les politiques territoriales, tout en prenant en considération les espaces périphériques par rapport aux échanges mondialisés, et les acteurs plus marginaux impliqués dans les systèmes de transports et d’échange. La diversité des terrains représentés (au Nord, au Sud, en Afrique de l’ouest, en Europe de l’ouest) ainsi que la pluralité des approches de la circulation marchande permettront d’appuyer les recherches de terrain par des approches plus théoriques basées sur la comparaison des processus, mais aussi sur l’analyse commune de terrains nouveaux ou en complétant le prisme d’analyse de terrains déjà pratiqués.
À partir de l’étude des circulations des produits de consommation courante made in China et des commerçantes qui les échangent, les recherches de Anne Bouhali se sont particulièrement intéressées à l’intégration régionale par le bas entre Maroc, Mauritanie et Sénégal.
Missions dans différentes villes marocaines, mauritaniennes et sénégalaises. Identification des ramifications existantes entre les différentes routes d’approvisionnement. Analyse de la manière dont les réseaux nationaux, régionaux ou locaux s’articulent à l’intérieur de cet ensemble Maroc-Mauritanie-Sénégal, et du rôle que jouent les infrastructures de transport dans le déploiement et/ou le redéploiement de ces réseaux spatiaux, en particulier la route transsaharienne entre Dakar (Sénégal) et Tanger (Maroc).

Faire et être avec des robots

Faire et être avec des robots
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Pour UPJV : un ingénieur de recherche (D. Gamet, socio-anthropologie filmique) et une collaboration avec le danseur et praticien de Qi Gong Marceau Chenault 1.
Financement
PEPR Robotique (porté par P. Souères, 96 mois, 2,4M€) ; Action structurante 2 « Mouvement en interaction physique et socialement adapté » (2024-2032)
Partenaires
Habiter le Monde (université de Picardie Jules Verne) ; laboratoires PPrim-RobioSS, INRIA-Willow
Description
Si l’état actuel de la robotique ne permet pas véritablement de dire que les humains « habitent » avec des robots, son développement promis nous invite à penser et à étudier cette cohabitation des corps et des techniques déjà amorcée sous diverses formes (robot, cobot, exosquelette, prothèse) et dans certains secteurs (travail, santé, armée, vie quotidienne, arts). L’étude entre sur le terrain par l’étude des mouvements sous sa triple considération bio-psycho- sociale : ceux des humains, ceux des robots ; ceux d’humains avec des robots ; ceux issus du couplage humain-robot. Elle interrogera alors la rencontre des matières (corps et robots) et, plus spécifiquement, les dimensions sensori-affectivo-cognitivo-motrices de ces rencontres. L’ethnographie multi-située s’intéresse aussi bien à ceux qui étudient, conçoivent, modélisent et mettent en forme les robots qu’à ceux qui les utilisent, en situation, afin d’éclairer les prémices de cette cohabitation (Terrains : laboratoires PPrim-RobioSS, INRIA-Willow).
Trois échelles sont envisagées : les rapports entre corps et matières en mouvement ; le « faire ensemble » ; le « faire monde » pour comprendre :
– la façon dont le mouvement émerge de la rencontre des matières
– ce que cela fait aux sujets humains de faire et d’être avec des robots et, réciproquement, ce que cela fait aux robot(icien)s de faire et d’être avec des humains
– ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ;
– les enjeux anthropologiques et de société soulevés par les questions précédentes dans la perspective d’alimenter la fondation de la future Maison des humanités potentielles.
Une expérimentation méthodologique pluridisciplinaire est testée avec une équipe comprenant des roboticiens, psychologue expérimentaliste, biomécanicien et anthropologues collaborent autour de l’analyse de mouvements dansés avec des robots. L’objectif est à la fois de mettre en œuvre la pluridisciplinarité et de comprendre les mouvements, les interactions et les couplages entre robots et êtres humains de façons bio-psycho-sociales. L’enjeu anthropologique est de comprendre les modalités des « faire et être » avec les robots dans un double intérêt pour la construction des sujets et la production de mondes.

Monde des courses hippiques

Monde des courses hippiques
Responsable(s)
Financement
GIS « Jeux et sociétés »
Description
Sophie Chevalier continue également sa réflexion sur le monde des courses hippiques et des paris en Afrique du Sud, qu’elle avait engagée grâce à trois ans de bourse du GIS « Jeux et sociétés » dès 2015. Les transformations de ce monde et des groupes qui le composent offrent un point de vue sur les changements et les tensions qui traversent la société sud-africaine. Elle s’intéresse aussi à la configuration des réseaux qui se créent par la circulation des chevaux, des hommes et des paris, tout d’abord entre le monde urbain et rural, puis en partant de ce pays vers l’Asie-Pacifique. Le monde social des courses dans le KwaZulu-Natal est en fait double : l’un est urbain, avec des pur-sang, ses participants sont surtout issus de la communauté blanche et indienne et il s’inscrit dans une configuration globale, hors de l’Afrique. L’autre est rural, les chevaux ne sont pas des pur-sang, ses participants sont zoulous, et leurs réseaux sont régionaux et africains. Elle se penche aujourd’hui sur les configurations dans lesquels cette dualité s’inscrit et à une possible articulation entre ces mondes parallèles. Ses enquêtes la conduisent à la fois sur les hippodromes et mais aussi dans les betting shops comme lieux de sociabilités spécifiques, qui possèdent leur propre hiérarchie sociale et raciale. Dès le départ, elle a inclus dans mon approche la dimension très « locale » des courses et des paris, mais aussi complètement « globale » avec la circulation des paris – de l’argent – des chevaux et des jockeys. Dans cette perspective, elle a conduit une enquête exploratoire en novembre 2017 au sein du Jockey Club de Hong Kong, en « suivant » certains de ses informateurs sud-africains.

Durban (Afrique du Sud) : quelle urbanité?

Durban (Afrique du Sud) : quelle urbanité?
Responsable(s)
Description
Sophie Chevalier continue ses recherches à Durban (KwaZulu-Natal/Afrique du Sud) qui se sont orientées sur la construction de la modernité urbaine, tout d’abord commerciale, qui l’a amenée à travailler sur l’implantation des shopping malls à Durban d’une part, et d’autre part, plus généralement, en étudiant des espaces publics et semi-publics, auparavant ségrégués et aujourd’hui ouverts à tous, et les interactions qui y prennent place (plage et promenade, hippodrome). Elle s’intéresse ainsi aux pratiques post-apartheid des citadins qui se développent dans ces lieux potentiellement libérés des assignations raciales, mais qui sont encore soumis au poids de l’histoire. Ceux-ci lui sont familiers par ma vie quotidienne – par intermittence – dans cette ville : plus que mettre l’accent sur des modalités distinctes de pratiquer Durban, elle aimerait montrer ce qui se construit, en commun, comme arrangements à la fois dans l’espace et dans les rythmes urbains. Elle travaille à la rédaction d’un ouvrage sur la ville de Durban et les travaux qui j’y ai menés, qui interroge « l’urbanité » de cette ville sud-africaine : Ville, mode d’emploi : quelle urbanité en partage ?

Centralités commerciales minoritaires ouest-africaines au Maroc (depuis 2018)

Centralités commerciales minoritaires ouest-africaines au Maroc (depuis 2018)
Responsable(s)
Description
Le Maroc étant devenu un pays d’immigration, en particulier de populations venant d’Afrique de l’Ouest, des centralités commerciales minoritaires ont ouvert dans de nombreuses villes du pays, et notamment à Casablanca, capitale économique du pays, à destination de ces populations étrangères. A la lumière de la notion d’« infrastructure d’arrivée » (Meeus, Bas van Heur, Arnaut, 2019), qui permet de souligner l’articulation entre la dimension matérielle de ces espaces commerciaux, leur dimension sociale de lieu d’échanges et d’intégration quotidienne des migrants à la vie urbaine et à la ville, et la dimension du soin et du travail quotidien qui permet leur entretien et leur maintenance, il s’agit d’étudier la visibilité de ces espaces commerciaux d’ancrage des migrants, leur fonctionnement comme porte d’entrée en ville pour la migration, mais aussi sur leur pérennité et les menaces qui pèsent sur eux quant à leur maintien face aux dynamiques métropolitaines casablancaises.
Terrains d’enquêtes au marché sénégalais de l’ancienne médina et à Oulfa, Casablanca, Maroc, 2024

Translog : Métropoles logistiques en transition

Translog : Métropoles logistiques en transition
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Margot ABORD DE CHATILLON, Adrien BEZIAT, Heleen BULDEO RAI, Jean DEBRIE, Samuel HAROUTUNIAN, Adeline HEITZ, Jérôme LOMBARD, Nora MAREÏ, Olivier NINOT, Gaspard OSTIAN, Jérôme PICARD, Mathieu STRALE, Catherine VALTON, Benjamin WAYENS
Financement
ANR JCJC (depuis 2024)
Partenaires
Nora Mareï (CNRS, PRODIG)
Description
En croisant des analyses sur la logistique urbaine à Bruxelles, Paris, Casablanca et Nouakchott, le projet ambitionne de démontrer qu’une transition logistique, aux formes variées, est à l’œuvre à la fois dans les villes des Nords et des Suds. Donner à voir la logistique urbaine et comparer les pratiques tout en assumant que les processus étudiés échappent en partie aux limites socio-économiques généralement admises (nord-sud, centre-périphérie…) sont les principaux objectifs de ce programme de recherche.
Terrains d’enquêtes dans les quartiers de Derb Omar, Derb Sultan et Garage Allal à Casablanca, Maroc.

Déchets sauvages et fabrication de l’ordre paysager. Analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Déchets sauvages et fabrication de l’ordre paysager. Analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
Responsable(s)
Financement
Contrat doctoral ministériel (Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation)
Description
Résumé
S’inscrivant dans les champs de l’anthropologie de l’environnement et de l’anthropologie visuelle, ce projet doctoral a pour ambition d’appréhender la mise en ordre (Douglas, 1967) de l’espace côtier et ses acteurs. La ville de Biarritz en sera le terrain.
À Biarritz, les actions collectives luttant contre la présence des déchets « sauvages » (qui ne sont pas gérés par les collectivités) sont grandissantes. La ville procède à trois formes de nettoyage de ses plages à savoir le nettoyage mécanique, le nettoyage manuel, et le nettoyage maritime des déchets flottants sur la bande des trois cent mètres de la côte. À cette pratique de nettoyage, les acteurs sociaux prêtent une multitude de sens : politique, économique, touristique, sanitaire et esthétique. L’anthropisation du littoral par l’acte de nettoyage mécanique, en particulier, provoque un déséquilibre du milieu naturel. Les plages urbaines ne sont plus faites que de sable blanc. Les déchets bio-organiques – comme la laisse de mer, cette accumulation de débris naturels et de déchets – sont devenus inexistants du fait du nettoyage non ciblé. Ces « déchets » sont déplacés à l’extérieur de ce paysage urbain. Comment ce dehors (Monsaingeon, 2017) nous renvoie-t-il à l’organisation sociale et spatiale de la ville ? Comment le nettoyage des plages et des eaux met-il en ordre l’espace côtier ? Comment l’hétérogénéité des acteurs sociaux biarrots fabrique-t-elle l’ordre paysager ? Qui sont les acteurs se mobilisant autour de ces déchets marins ? Qui fabrique la « ville océane » aujourd’hui ?
D’autres questionnements se centreront sur la question de la pollution visuelle et les processus de son effacement. L’ordre, en particulier le « bon ordre visuel », ferait-il ainsi désordre ? Les acteurs en charge des choix politiques de la ville de Biarritz fabriquent-ils l’invisibilisation de la pollution océane ? Cette volonté de censurer les déchets se déposant sur le littoral exprime-t-elle un rapport singulier entre l’Homme et l’environnement, entre l’Homme et l’océan ? Habiter le littoral et ses plages propres, n’est-ce pas aussi construire une représentation de la nature et du paysage côtier ?
Dans une démarche compréhensive et constructiviste, je chercherai à saisir la création de cet ordre paysager et ses processus sociaux et environnementaux. Pour répondre à ces questionnements, j’userai de l’ethnographie et d’une méthodologie qualitative, observation participante, entretiens et observations visuelles avec l’emploi de la photographie et du process filmique. J’aurai une lecture esthétique du paysage et des déchets « sauvages » présents sur le littoral biarrot. Ce projet m’amènera à faire état de la structure relationnelle des acteurs-océans biarrots se mobilisant contre ces déchets « sauvages ». Mais, nettoyer le littoral urbain, n’est-ce pas également une manière d’Habiter le monde (Lazzarotti, 2012) ? S’il est localisé, ce projet doctoral s’inscrit dans une perspective de compréhension de grandes mutations contemporaines.
Sujet de thèse : DÉCHETS « SAUVAGES » ET FABRICATION DE L’ORDRE PAYSAGER : ANALYSE DES CONFLITS ET USAGES DES REPRÉSENTATIONS PAYSAGÈRES OCÉANES. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
Directeur de thèse : Aline Hémond
Codirecteur : Denis Blot
Mots-clefs : déchets « sauvages », anthropologie de l’environnement, littoral, usages de l’eau, pollution visuelle, politiques régionales et municipales, ville, Biarritz.

Infrastructures urbaines : quelles promesses ?

Infrastructures urbaines : quelles promesses ?
Responsable(s)
Collaborateur(s)
Alexa Färber (Univ. Vienne)
Financement
Partenariat Hubert Curien (PHC) franco-autrichien Amadeus (2023-2024)
Description
Ce projet, au croisement entre anthropologie et géographie , s’intéresse aux infrastructures urbaines et au rôle qu’elles jouent en faveur du bien-être habitant. Ces infrastructures font de la ville un lieu « prometteur » qui attire de nouveaux résidents et visiteurs et les encourage à rester, même si les promesses ne sont pas (toujours) tenues. Ces promesses ont une dimension performative : elles participent à la création de pratiques et de représentations de la ville.
Dans le cadre de ce projet collectif, j’étudie les centralités commerciales populaires de Casablanca, en tant qu’elles sont d’une part promesses d’un accès à une consommation mondialisée pour des clientèles issues de milieux populaires ou de petites classes moyennes, et d’autre part une promesse d’entrée dans la ville et d’insertion urbaine pour les migrant-e-s ouest-africain-e-s qui trouvent à s’y employer.

Dynamiques urbaines et commerciales et circulations marchandes dans le monde arabe

Dynamiques urbaines et commerciales et circulations marchandes dans le monde arabe
Responsable(s)
Description
Le tournant des années 1990 a vu l’ouverture économique d’une grande partie des pays d’Afrique du Nord, et l’intégration progressive de la région dans la mondialisation. D’abord inscrits dans des relations commerciales inégales entre nord et sud, en partie héritières du passé colonial de la région, les pays du sud de la Méditerranée se sont progressivement tournés vers l’Asie. Après les comptoirs commerciaux du sud de l’Europe, comme Marseille, puis la Méditerranée orientale avec Istanbul, et enfin Dubaï, les commerçants arabes, devenus de véritables entrepreneurs transnationaux, se sont tournés vers la Chine (Pliez, 2007 ; Belguidoum, Pliez, 2002), à la recherche de produits manufacturés à bas prix en direction du « marché des pauvres ». Ainsi, après avoir touché les populations les plus riches et les espaces emblématiques des grandes métropoles nord-africaines, la mondialisation, dite « par le bas » (Portes, 1999 ; Tarrius, 2002) ou « non hégémonique » (Ribeiro, 2009), a depuis gagné les petites classes moyennes et les classes populaires ayant atteint un niveau relatif de prospérité, et ce grâce au déploiement du commerce transnational des articles du « Made in China ».
Cette autre mondialisation a d’abord été saisie par les socio-anthropologues, notamment grâce aux travaux fondateurs d’A. Portes (1999) et d’A. Tarrius (2002), qui ont d’abord étudié les mobilités des commerçants et mis au jour la construction de communautés et de territoires transnationaux. Les travaux menés sous la direction de M. Peraldi (2001, 2002) ont ensuite mis en évidence, à partir du tournant des années 2000, la professionnalisation de ces commerçants, le passage du cabas au conteneur et ainsi la massification des échanges entre les Suds. Les géographes, héritiers de ce corpus de recherche, se sont emparés de ces questions de circulations commerciales de marchandises et de personnes, et ont identifié les routes et les places marchandes de cette autre mondialisation, entre Afrique sub-saharienne, Amérique latine, Asie centrale et Asie du Sud-Est. Mais c’est en Méditerranée que les recherches récentes ont été les plus nombreuses.
C’est dans cette veine que s’inscrit ma thèse de doctorat en géographie et aménagement. Directement héritière de ce corpus de recherche, appuyée sur une méthodologie qualitative solide qui utilise les outils de l’ethnographie urbaine, cette recherche doctorale analyse ainsi les effets locaux de cette mondialisation en comparant deux places marchandes anciennes situées en centre-ville, le Mûskî au Caire, capitale de l’Égypte et plus grande ville du monde arabe, et Médina J’dida à Oran, deuxième ville d’Algérie.