Chinatown, intérieur, c’est l’histoire d’un Américain d’origine asiatique qui essaie de trouver sa place dans la société américaine. Située dans la patrie d’Hollywood, cette épopée nous est contée sous la forme d’une quête du rôle idéal. Car c'est le rêve de toujours du héros : devenir Mister Kung Ku. Sauf que plus il monte les échelons, plus il comprend que Mister Kung Fu n’est qu’un autre rôle qu’on veut lui coller parce qu’il est asiatique. C’est un roman high-concept écrit sous la forme d’un scénario : le héros n’est ni « je » ni « il » mais il est désigné par un « tu ». Il suit le script qui peint sa vie comme une série télé en mélangeant les genres : la bonne vieille série policière, avec un flic noir et une flic blanche (et une tension amoureuse entre les deux), des scènes de kung fu, et on finit sur une superbe scène de court drama où l’Amérique se retrouve jugée pour son traitement de la communauté asiatique. Un roman virtuose, drôle et attachant : un Lala Land à la sauce aigre-douce.