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Centre d'Études des Relations et Contacts Linguistiques et Littéraires

Projet - Fabrique de l'intermédialité

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Fabrique de l'intermédialité. 
Responsables : Camille Guyon-Lecoq, Céline Pruvost & Christian Michel

Cet axe transversal encadre des recherches croisées sur la circulation d’objets ou de formes entre ces différents médias que sont la littérature, la musique, la peinture, le cinéma, la radio et les arts de la scène, dans une perspective qui, d’une part, fait effort pour décrypter les interférences et les interactions entre ces médias que caractérise la variété de leurs supports (oraux ou écrits, ou encore relevant de la représentation scénique ou filmique), de l’autre, s’interroge tant sur les modalités que sur les sens induits par ce processus qui peut aller jusqu’à l’hybridation, dans une approche qui est aussi bien esthétique qu’historienne ou linguistique que sémiotique. En tant que tel le champ visé par ces recherches intermédiales engage résolument à l’interdisciplinarité et accueille les travaux de recherche des membres de toutes les disciplines représentées dans le CERCLL.
Littéraires, comparatistes, linguistes, historiens des idées et des formes et civilisationnistes sont ainsi engagés à enrichir leurs recherches d’une réflexion intermédiale qui porte sur l’interaction esthétique entre les arts. Ces recherches en retour nourrissent la réflexion sur les contours du concept d’intermédialité. Au-delà de la simple identification du caractère pluri- ou multi-médiatique de certains objets, il s’agit en effet d’analyser la dynamique des relations entre supports et médias qu’engagent ces objets, et d’étudier les formes nouvelles que produisent ces relations.
Le colloque international « Littérature et arts face au terrorisme » (29-30 sept.- 1er oct. 2016), organisé par C. Grall avec M.-F. Melmoux-Montaubin à la Bibliothèque municipale d’Amiens, s’inscrit dans cette visée. Il permet en effet de confronter la façon dont les différents médias (peinture, arts graphiques, littérature, écriture journalistique ou dispositifs texte-image en ligne) articulent en discours, depuis les guerres de religion jusqu’à la période immédiatement contemporaine, les réactions humaines à la terreur et au terrorisme.

L'axe « Circulations intermédiatiques » accueille les recherches sur les réécritures, adaptations et détournements de récits (fictionnels ou non) dans d’autres genres ou, inversement, les mises en récit (fictionnel ou non et/ou relevant aussi du dissertatif) de représentations picturales, théâtrales (lyriques ou non) et filmiques, ou de textes d’histoire. De plus, il rassemble les études de transpositions, tant de textes littéraires que de discours ou de textes d’histoire ou d’idées par la musique et/ou par les arts visuels, fixes ou animés, ou encore dans des genres hybrides émergents, du roman graphique aux œuvres numériques à visée esthétique aussi bien que documentaire. Une attention particulière y est accordée aux genres, tant anciens que modernes, qui combinent littérature, musique et images, de l’opéra au vidéo-clip ; enfin, dans l’ordre formel, l’étude, au-delà de la contamination des formes, de l’hybridation des langages et de la fluctuation des différents signes et des différents codes entre les médias.
Par ailleurs, l’axe transversal « Circulations intermédiatiques : langues, supports, genres » sert de cadre à l’organisation de concerts, de concerts-lectures et d’expositions-lectures associés aux journées d’étude et aux colloques qui relèvent tant des axes de spécialités que des autres axes transversaux. Ces manifestations ne sont pas l’adjonction à des activités de recherche d’événements culturels qui seraient seulement décoratifs ou récréatifs, mais bien des tentatives, nourries par la conviction que les arts ne doivent pas être séparés, pour faire vivre, à l’occasion de nos activités proprement scientifiques, des pratiques artistiques multimédiales pour lesquelles cet axe a vocation à être force de proposition. Dans cette mise en actes qu’on entend aussi comme mise à l’épreuve, la recherche n’est pas seulement le lieu de production de nouveaux savoirs, mais un espace ouvert à des pratiques qui constituent autant de nouveaux objets offerts à une réflexion sur l’intermédialité.

Les projets qui donneront lieu (2016-2021) à des manifestations scientifiques pluridisciplinaires liées à l’axe tranversal « Circulations intermédiatiques : langues, supports, genres » s’articulent comme suit :

  • Programme 1 : « Circulations infra-textuelles : thèmes, motifs, paradigmes »
Ce programme regroupe les projets qui s’attachent à identifier aussi bien qu’à analyser la circulation de motifs, de contenus et de procédés entre genres littéraires, moraux et historiographiques du XVIe au XIXe siècle.
Les travaux qu’Anne Duprat consacre depuis plusieurs années à la mise en fiction des relations entre Islam et chrétienté entre 1560 et 1700 mettent ainsi en évidence la constitution sur cette période d’un champ fictionnel caractérisé par sa transversalité relativement à plusieurs genres canoniques. Ils aboutiront à la publication aux Presses de l’Université Paris-Sorbonne d’un essai littéraire qui étudie sur le temps long, d’Homère à Brecht, comment le paradigme fictionnel de l’enlèvement migre à travers plusieurs formes narratives et dramatiques, pour s’épanouir dans le genre de la littérature barbaresque en Europe au XVIIe siècle (A. Duprat, Histoire du captif. La littérature barbaresque du siècle d’Or, collection Imago Mundi, 2019).
Une série de travaux en cours sur les croisements entre l’écriture des moralistes des XVIIe et XVIIIe siècles et celle des romanciers qui s’attache tant à réfléchir sur les formes brèves comme matrices de fiction qu’à analyser les transferts de contenus moraux des maximes, des portraits et des dialogues de moralistes au roman, éventuellement via les œuvres des mémorialistes, conduira notamment à la tenue du colloque « Moralistes romanciers et romanciers moralistes », avec le « Groupe d’Étude des Moralistes » du CELLF de Paris IV-Sorbonne (2022).
Une soirée-lecture « Maximes, dialogues, historiettes et romans » dont le programme sera notamment constitué de textes analysés par les conférenciers associera le récitant habituel du CERCLL, K. Dumont, aux étudiants en Master de l’UFR des Lettres et au séminaire des doctorants du CERCLL. La publication des actes sera accompagnée d’une captation audio des lectures par les étudiants, matériau d’analyse pour les doctorants du séminaire du CERCLL et pour les étudiants du parcours « Esthétiques comparées » du Master de l’UFR des Lettres et de l’UFR des Arts, engagés conjointement dans une formation en art dramatique au Conservatoire à Rayonnement Régional.
Enfin, une anthologie de Chroniques, précédée d’un essai sur le genre (M-F. Montaubin, La Chronique sous la IIIe République, [2019]) qui interroge les passages de l’écriture de presse à l’élaboration de fictions romanesques, suivra la publication, dans les Œuvres complètes (Garnier, [2017]), des premières Chroniques (1876-1882) de Maupassant, envisagées aussi comme laboratoire où s’élabore l’entreprise proprement fictionnelle du nouvelliste et du romancier.

 
  • Programme 2. « Mises en spectacle : logiques textuelles, logiques scéniques »
Ce programme articulera entre eux, pour 2016-2021, les travaux de francisants, de comparatistes, de germanistes et de linguistes qui porteront sur les relations qu’entretiennent texte et image dans le cadre des arts de la scène et du cinéma.
Un essai individuel (D. Goy-Blanquet, Patrice Chéreau et Shakespeare, éditions Arden, [2017]) explore l’importance de la relation de P. Chéreau avec l’œuvre de Shakespeare dans son travail de metteur en scène d’opéra et de théâtre et de réalisateur de cinéma. Un ouvrage collectif (P. Blondeau, André Dhôtel et les arts, Cahier André Dhôtel n°15 [ 2017] réunit des préfaces et des articles critiques de l’auteur et des études qui, pour les unes, éclairent l’esthétique du romancier à la lumière de ses goûts et de ses expériences artistiques, pour les autres, confrontent ses relations avec les illustrateurs aux figures d’artistes qu’il a esquissées dans ses ouvrages. Un colloque (C. Michel, « La méthode mythique d’Arnaud Desplechin : Trois souvenirs de ma jeunesse (Nos Arcadies) », 20-21 octobre 2016, avec J.-B. Renault (U. de Grenoble-Alpes) ) avec publication des actes (ELLUG, 2017) invite à conjuguer réflexion intermédiale et approche génétique pour entrer dans la fabrique de l’œuvre, au plus près des processus qui l’organisent, par l’étude détaillée des référents, des matériaux, des sources et des influences, affichés ou plus secrets, qui entrent dans sa genèse, ainsi que des modalités de leur intégration. À cet effet, l’étude distingue les différents moments, spécifiques, de la création cinématographique (de la note d’intention et du scénario au tournage et au montage, autant d’équivalents cinématographiques des brouillons) pour préciser les motivations sous-jacentes aux choix effectués ainsi que les effets de sens induits.
Un colloque (C. Guyon-Lecoq et M. Hersant, colloque « Le Roi au spectacle. Opéra, Mémoires, Roman » [2021]) se propose de comparer la mise en spectacle de la figure royale dans les genres dansés et/ou chantés des premières Lumières et les représentations qu’en livrent en écho aussi bien les mémoires, les correspondances et les périodiques du temps que le vaste répertoire des genres parodiques de tous ordres qui font écho à la représentation du politique sur la scène lyrique et donnent à voir une autre image de la comédie du pouvoir.
Associant études littéraires, cinématographiques et picturales, un colloque (M.-F. Lemonnier-Delpy, « Joseph Delteil et les autres. Amitiés littéraires et artistiques, collaborations artistiques (cinéma, peinture, etc.), modèles et influences » [2017] ) entend éclairer l’une par l’autre son œuvre d’écrivain et ses expériences de création et de collaboration dans le domaine de la peinture et du cinéma.
Dans une optique comparatiste, transdisciplinaire et intermédiatique, une Journée d'étude "Claude Santelli et le théâtre de la jeunesse : quand la télévision adaptait le patrimoine littéraire" (N. Benhamou et Christine Prévost, Arras) a eu lieu le 16 mai 2019 au Logis du Roy. Parrainée par Prune Berge Santelli et l'INA, elle a été consacrée à l'adaptation de romans classiques pour l'ORTF. Ces travaux seront poursuivis par une autre journée d'étude sur le même thème qui se tiendra à Arras en 2020.
En direction également de publics différents, I. Hautbout encadre depuis 2014 un partenariat annuel avec les « Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens » et dirige les contributions des étudiants de l’IUT GEA sur les sources littéraires d’un des artistes faisant l’objet d’une exposition. En 2018 a été publiée, sous un format singulier (catalogue d’exposition avec captation audio des lectures du 19 mai 2016) l’exposition-lecture « Labiles Labyrinthes » autour du cycle des Labyrinthes, poèmes en tableaux de la peintre, calligraphe et poétesse Ibticem Motsfa-Louis-Thérèse. (org. C. Guyon-Lecoq) dont la lecture a été assurée par K. Dumont (ancien doctorant du CERCLL), par C. Guyon-Lecoq, I. Hautbout, C. Meyer et P. Prescod (membres du CERCLL) et par l’artiste elle-même pour les traductions en arabe littéral et en arabe dialectal des poèmes en français dessinés dans les tableaux. Une représentation du même cycle (quatuor et poésie) sera donnée en mars 2019 dans le cadre des célébrations des 800 ans de la cathédrale d’Amiens, son célèbre labyrinthe ayant inspirée l’artiste.

 
  • Programme 3. « Circulations entre langues, textes et musique »
 Principalement consacré à l’étude de textes mis en scène, sous les espèces de la mise en musique, de la mise en décors aussi bien que de la mise en gestes (opéra, chanson, music-hall, tournées de musiciens et d’acteurs), ce programme combine des études académiques avec la production de manifestations culturelles. Outre l’édition des œuvres lyriques de Fontenelle (C. Guyon-Lecoq, Paris, Champion, 2021) qui sera accompagnée d’une journée d’étude, deux ouvrages individuels, l’un issu d’une thèse (C. Pruvost, La Chanson d’auteur dans la société italienne des années 1960 et 1970 : une étude cantologique et interculturelle, PUPS, Coll. « Jalons », [2020]), l’autre de l’inédit d’une HDR en préparation (C. Guyon-Lecoq, Le Plaisir de «s’attendrir » : de la mystique à la musique, de la musique au romanesque, essai issu de l’inédit en vue d’une HDR en préparation, Paris, Champion [2021]) indiquent l’ampleur du champ chronologique considéré comme son ouverture dans l’ordre générique.
Un ouvrage collectif (C. Guyon-Lecoq, M.-F. Melmoux-Montaubin et C. Pruvost, Opéra et Romanesque (XVIIIe-XXe siècles) numéro hors série de Romanesques, Paris, Garnier, [2021]) viendra compléter le numéro Opéra et Romanesque (XVIIe-XVIIIe siècles)  issu du colloque de juin 2015 qui a engagé la confrontation du genre lyrique et de différents genres romanesques dans une perspective d’esthétique comparée. Un colloque consacré à la figure trop oubliée d’Edouard Dujardin (C. Guyon-Lecoq, M-F Montaubin et Jeanne-Isabelle Imbert [2021]) sera accompagné d’une recréation des Litanies qui seront à la fois objets de recherche et d’interprétation. Cette ouverture des champs chronologique et générique se doublera, dans les manifestations scientifiques, d’une ouverture sur des aires géographiques et culturelles plus lointaines et plus variées avec le colloque international « Les Tournées nord-américaines de comédiens et de chanteurs européens (1870-1920) [12-13 oct. 2017], UPJV, Logis du Roy (dir. C. Roger). Dans le cadre du réseau d’études « Chanson, les ondes du monde » qui regroupe des chercheurs appartenant à une dizaine d’universités en Europe, Stéphane Hirschi et Céline Pruvost  ont organisé un colloque « Charles Trenet » (Valenciennes 2018).
 
Une biennale d’études sur la chanson [20-26 sept. 2017], « Cartographie d’un genre en mutation », a été organisée par les universités d’Aix-Marseille (AMU), de Lille, de Valenciennes et d’Amiens, avec le soutien du Louvre-Lens. Les actes de cette biennale ont été publiés en 2019 aux Presses Universitaire de Provence, au sein de la collection Chants Sons, avec la participation du CERCL (co-dir. Céline Pruvost). Conçu comme le second volet du colloque « Opéra et Romanesque (XVIIe-XVIIIe siècles » [juin 2015, dir. C. Guyon-Lecoq], le colloque international « Opéra et Romanesque (XVIIIe-XXe siècles) » (dir. C. Guyon-Lecoq et M-F. Montaubin) est prévu pour 2021. Ce programme entend enfin poursuivre l’Atelier de formation des étudiants de Master et de doctorat (C. Guyon-Lecoq (dir.) [2017-2021]) à la fonction radiophonique, web et télévisuelle de récitant, travail, déjà amorcé pour la réalisation du web-documentaire Ancrages-Passages (réal. I. Hautbout et A. Adler [2016]) consacré aux écrivains picards et pour plusieurs concerts-lectures (« Une soirée à l’Opéra » [juin 2015] et « Musiciens des tranchées » [mai 2016]).
Dans la continuité des concerts-lectures précédemment organisés (notamment en juin 2016, avec une soirée consacrée aux réécritures chantées de l’Arioste par David Riondino, dans le cadre du congrès de la Société des Italianiste de l’Enseignement Supérieur, organisé par C. Pruvost et F. Belviso), l’axe « Circulations intermédiatiques » organise aussi bien le concert-lecture « Lumières baroques » (org. C. Guyon-Lecoq et C. Heinrich ; H. Diot (clavecin), Claire Lamquet (violoncelle) et B. Ernwein (violon) et K. Dumont (récitant) ) pour le colloque « L’ouïe au temps des Lumières » [2017] pris en charge par l’axe transversal 1, que le concert-lecture « Musiciens des tranchées II » (K. Dumont (récitant), A-L. Gillet (piano), M-L. Gillet (violon) et C. Guyon-Lecoq (Mezzo-contralto) [nov. 2016] ) pour le colloque « Figurations épiques et contre-épiques de la grande Guerre » organisé par l’axe de spécialité Roman&Romanesque, et le concert-lecture « Une nouvelle Soirée à l’Opéra » (dir. Guyon-Lecoq et M.-F. Montaubin ; B. Hilbert (soprano colorature), A-L. Gillet (pianiste) et K. Dumont (récitant)) pour le colloque « Opéra et Romanesque (XVIIIe-XXe) » [2021] qui explorera les échanges réciproques de l’art lyrique et du romanesque selon des modalités changées par rapport à la période précédente étudiée dans le colloque de juin 2015.
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