Soissons (parc Gouraud, Aisne) : l’occupation militaire d’un site à l’époque contemporaine

V. Le siège de Soissons de 1870 et l’intérêt défensif de l’ouvrage

L’intérêt défensif de l’ouvrage à cornes est rapidement mis en cause car il n’apporte pas toute la défense nécessaire. Soissons est considéré alors comme la clé de Paris mais elle est très vulnérable aux bombardements depuis les plateaux alentours. En 1870, en raison de l’évolution de l’artillerie, l’ouvrage à corne est maintenant surplombé par les batteries prussiennes situées sur le mont Marion au sud-ouest de Soissons. Lors du siège de la ville, une brèche est faite dans la partie sud de la fortification et Soissons est en partie incendiée. La place résiste pendant 19 jours mais l’artillerie de siège écrase rapidement les défenses. 

La défaite de 1870 et la modification des frontières avec la perte de l’Alsace-Lorraine entrainent la création d’un Comité de Défense en 1872. Ce comité adopte un projet proposant deux lignes défensives, dont Soissons fait partie. Faute de crédits et de volonté, la plupart des travaux adoptés sont ajournés voire abandonnés. 

La réfection des fortifications de Soissons est trop importante par rapport à l’utilité militaire de la place. Ainsi, la place est déclassée en 1885. Dès l’année suivante, les murailles de la ville sont abattues côté ouest, puis rapidement côté nord.

Les dates relevées sur le mur d’escarpe s’échelonnent entre 1849 jusqu’à 1896. Ce qui prouve que, malgré le démontage des fortifications, certaines parties étaient toujours accessibles.

V. Le siège de Soissons de 1870 et l’intérêt défensif de l’ouvrage