🧠💧 Starter pack IA : une image, 5 litres d’eau et quelques mégawatts ?

l’équipe Com' du LTI
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 đꓦ Des « starter packs Â» qui cartonnent… mais Ă  quel prix ?

Si tu traĂ®nes un peu sur Internet (ne mens pas, on te voit đź‘€), tu n’as pas pu rater les starter packs gĂ©nĂ©rĂ©s par intelligence artificielle. Tu sais, ces montages Ă  base d’objets emblĂ©matiques, de vĂŞtements et d’attitudes qui rĂ©sument parfaitement un stĂ©rĂ©otype ? C’est drĂ´le, parfois mĂŞme savoureusement absurde… Mais derrière l’humour, il y a un vrai sujet de fond.

Car chaque fois que tu demandes à une IA de générer une image, une immense machine s’active : des serveurs surpuissants, des flux de données transcontinentaux, et surtout… une grosse facture énergétique et hydrique.

💧 Une IA bien assoiffée

On parle souvent de pollution numĂ©rique ou de consommation Ă©lectrique… mais l’eau est le grand oubliĂ© du dĂ©bat. Et pourtant, les data centers – ces gigantesques entrepĂ´ts remplis de serveurs – doivent ĂŞtre refroidis en permanence pour Ă©viter la surchauffe. RĂ©sultat : ils consomment des millions de litres d’eau chaque jour.

Selon une Ă©tude de l’UniversitĂ© de Carnegie Mellon, chaque image gĂ©nĂ©rĂ©e par une IA peut reprĂ©senter entre 2 et 5 litres d’eau Ă©vaporĂ©e pour le refroidissement. Microsoft, lui, a utilisĂ© plus de 6,4 milliards de litres en 2022, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 50 000 habitants.

Microsoft, de son côté, a vu sa consommation d’eau grimper de 34 % entre 2021 et 2022, en partie à cause de l’entraînement de modèles comme GPT-3.

Et tout ça, souvent, pour faire des chats avec des casques de réalité virtuelle. Oui, ça fait réfléchir.

⚡ Une consommation d’énergie qui grimpe aussi vite que les likes

Et ce n’est pas tout. Une requĂŞte Ă  une IA gĂ©nĂ©rative comme ChatGPT consomme jusqu’à 10 fois plus qu’une recherche Google classique (Polytechnique Insights).

Les serveurs spĂ©cialisĂ©s (GPU, TPU) tournent Ă  plein rĂ©gime, mĂŞme quand on leur demande des choses simples. Et Ă  l’échelle mondiale, cette gourmandise Ă©nergĂ©tique fait exploser le bilan carbone. Google a vu ses Ă©missions de COâ‚‚ grimper de 13 % en un an, principalement Ă  cause de ses outils IA.

 đźŚ± L’IA frugale, c’est possible ?

Face Ă  ces constats, un mot commence Ă  Ă©merger dans la tech : frugalitĂ©. L’idĂ©e ? Faire mieux, avec moins. Moins d’énergie, moins de ressources, moins de calculs. Facile Ă  dire, mais compliquĂ© Ă  faire quand on veut gĂ©nĂ©rer 4 paragraphes et une recette de tiramisu en 2 secondes.

Mais il existe des solutions. Certaines entreprises conçoivent dĂ©sormais des modèles d’IA plus petits, plus rapides et plus efficaces. C’est le cas de GPT-0.1 Mini ou GPT-4.1 Nano (OpenAI), qui offrent des performances honorables tout en rĂ©duisant leur empreinte environnementale. De nouveaux algorithmes permettent Ă©galement de mutualiser les calculs ou d’éviter des redondances inutiles dans l’entraĂ®nement des IA.

 

🔍 Comment ça marche, un data center ?

Imagine un hangar géant rempli de serveurs, organisés en rangées. Chacun de ces serveurs chauffe énormément lorsqu’il exécute des calculs complexes. Il faut donc constamment le refroidir – via des ventilateurs, des circuits de liquide, ou même… des systèmes de refroidissement par immersion ! Et tout cela fonctionne 24h/24, 365 jours par an.

En plus, ces infrastructures sont souvent situées dans des régions où l’eau est rare (Californie, Arizona…), ce qui aggrave les tensions hydriques locales. Bref : le cloud a des pieds bien ancrés dans le sol, et il a besoin qu’on s’en occupe.

 

🛠️ Et au LTI, on en pense quoi ?

Au Laboratoire des Technologies Innovantes, les enjeux de consommation énergétique et de sobriété numérique sont au centre de plusieurs projets, notamment porté par nos savoir-faire et thématiques de recherche :

  • Équipe EESA : optimisation Ă©nergĂ©tique de la production d’énergie, Ă©lectronique de puissance, systèmes embarquĂ©s Ă©conomes

  • Équipe SI : IA frugale, hybridation physique-apprentissage machine

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