[Portrait] Clarisse Gremetz, étudiante de l'UPJV accompagnée par Aspie-Friendly

Aujourd'hui, il est possible de réussir une formation universitaire tout en étant atteint d'un trouble du spectre autistique. La preuve avec Clarisse Gremetz qui, à 22 ans, est inscrite depuis deux ans dans un cursus spécialisé dans son domaine de prédilection : la sédimentologie.

"J'ai d'abord souhaité être assistante vétérinaire. J'ai suivi les enseignements dans une école pendant deux ans et j'ai obtenu mon diplôme, explique l'étudiante de l'UPJV. Mais je voulais rejoindre une université pour choisir des enseignements qui me correspondaient vraiment. À l'UFR de Sciences, j'ai trouvé le bon cursus, avec des enseignants et une scolarité qui s'adaptent à mon handicap. J'ai l'impression d'être une étudiante presque comme les autres. Mais avec quelques petites différences."

 Aspie-Friendly, pour l'inclusion des personnes autistes à l’université

Ses petites différences, Clarisse les doit à son handicap : diagnostiquée atteinte du syndrome d'Asperger à 11 ans, la jeune femme doit composer avec certains symptômes forcément isolants, comme des difficultés à la communication et aux interactions sociales. Mais rien d'insurmontable pour elle, qui peut s'appuyer tous les jours sur le suivi proposé par Aspie-Friendly. Un programme d'inclusion porté par 25 établissements d'enseignement supérieur en France, dont l'UPJV. 

"Avant même mon premier jour dans le Pôle Sciences et juste après m'être signalée auprès du Service de Santé Universitaire, j'ai été accompagnée par le référent Aspie-Friendly de l'UPJV. Avec lui, j'ai visité les locaux en avance, j'ai rencontré les responsables pédagogiques, les référents handicap, quelques enseignants. Et depuis mon arrivée sur les bancs des amphis, je dispose d'aménagements : un 1/3 temps supplémentaire pour les examens, des bouchons d'oreilles pour les cours magistraux, la mise à disposition d'une salle pour les compositions. Un bon cocktail pour réussir."

Progressivement, Clarisse s'ouvre aux autres

Aujourd'hui, Clarisse vit sa passion à fond. Elle qui s'enthousiasme, comme de nombreuses personnes autistes, pour ses "domaines d'intérêt restrictifs", apprend tous les jours sur la géologie, se documente, progresse. En octobre 2021, elle animait même un stand de découverte des minéraux à la Fête de la Science et parlait en toute décontraction avec les visiteurs ! Cette année, elle a aussi participé à la création de PRISME, la toute première association d'étudiants autistes de l'UPJV.

"Quand j'étais plus jeune, je voyais mon handicap comme une malédiction. Désormais, mon regard change. Bien sûr, je vieillis, mais je sens aussi que je suis bien accompagnée et que je peux m'ouvrir à mon rythme. Et puis je vis des expériences sympathiques : les visios auxquelles je participe toutes les semaines avec d'autres étudiants atteints de troubles du spectre de l'autisme, animées par notre référent Aspie-Friendly, m'aident particulièrement. Vivre avec Asperger, ce n'est pas facile tous les jours. Mais petit à petit, à l'université comme au quotidien, je prends confiance en moi."