- Desombre, C. (2023). Comment améliorer les attitudes envers l’éducation inclusive ? Quelques pistes pour l’action.
48e Congrès de l’Institut TA, Montréal, Canada - présentation en ligne
- Khamzina, K., Desombre, C., & Jury, M. (2022). Evaluation en contexte inclusive : étude des intentions des enseignants à utiliser un matériel pédagogique adapté.
33ème Colloque de l’ADMEE-Europe, Pointe-à-Pitre, France - présentation orale.
- Daverne, C., Grenier, V. & Li, Y. (2022, 13-15 sept). Entre réforme du lycée et Parcoursup. Les acteurs professionnels dans la tourmente.
Communication présentée au congrès international de l’AREF, Université de Lausanne, Lausanne
Depuis les années 2000, les directives nationales sommant les lycées d’accroître leur implication dans l’orientation des élèves vers l’enseignement supérieur ne cessent de croître. Elles rencontrent toutefois « de fortes résistances chez les enseignants, incités à s’impliquer dans un domaine qu’ils considèrent généralement comme périphérique par rapport à la transmission des connaissances » (Van Zanten 2015,86). Frouillou, Pin et Van Zanten (2020) expliquent les réticences des enseignants du secondaire à s’engager dans ces nouvelles tâches par une absence de revalorisation salariale et un doute quant à leur capacité et droit à orienter les jeunes à propos de choix cruciaux pour leur avenir. Dans le prolongement, cette communication interroge la manière dont les acteurs professionnels des lycées s’emparent de la réforme du lycée et de la loi orientation et réussite des étudiants (ORE), s’engagent et résistent.
Elle prend appui sur l’analyse en cours de données qualitatives (analyse lexicométrique par Iramuteq et analyse de contenu catégorielle) recueillies dans le cadre de trois enquêtes de terrain menées avec des étudiants entre 2019 et 2021. 129 entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de proviseurs, conseillers principaux d’éducation, psychologues de l’éducation nationale, enseignants et professeurs-documentalistes qui exercent dans des établissements contrastés.
Les résultats montrent d’abord que les caractéristiques clés d’une action publique (Levin & Fullan, 2008) n’étaient pas réunies à la rentrée 2019 : les acteurs professionnels témoignaient à l’unanimité d’une mobilisation négative des enseignants, d’une communication du ministère incohérente dans le temps, de conditions organisationnelles non réunies, d’un changement imposé brutalement et d’un manque de moyens financiers. Ils témoignent ensuite d’un manque de formation des enseignants, de temps, d’espaces dédiés à l’orientation, de lisibilité sur l’articulation entre le choix des enseignements de spécialité et les attendus mentionnés sur Parcoursup d’une part, d’une distance vis-à-vis de cet outil d’aide à la décision d’autre part. Ils montrent enfin que les directives nationales se heurtent à l’absence de coordination et de collaboration entre les diverses catégories d’acteurs au sein des lycées. Dans un contexte de complexification des parcours, il en résulte de vives tensions entre certains acteurs et un mal-être, accentué par la suppression des évaluations communes au profit d’un contrôle continu. Les conséquences des réformes participent ainsi à créer des contextes pouvant porter atteinte au bien-être au travail des acteurs professionnels, et par ricochet déteindre négativement sur le bien-être des lycéens, surtout ceux qui devraient bénéficier le plus d’un accompagnement à l’orientation.
- Daverne, C., Grenier, V. & Li, Y. (2022, 13-15 sept). Entre crise sanitaire et réforme : les lycéens à l’épreuve de l’orientation.
Communication présentée au congrès international de l’AREF, Université de Lausanne, Lausanne
En France, la persistance des inégalités d’orientation a conduit à la mise en œuvre d’actions institutionnelles, dont la réforme du lycée (Daverne-Bailly & Bobineau, 2020) et la loi orientation et réussite des étudiants (Bodin et al., 2020 ; Clément et al., 2019; Frouillou et al., 2020). Si l’intérêt porté aux lycéens et étudiants apparaît nettement dans ces deux réformes, qui postulent une capacité égale des jeunes à appréhender les dispositifs, les informations et plus généralement à construire un parcours de formation, les interrogations relatives à la manière dont ils font l’expérience du changement, dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, demeurent toutefois rares. Tout se passe comme s’ils étaient « les spectateurs » d’une nouvelle mise en scène de l’activité scolaire et s’en emparaient aisément. Reprenant une démarche compréhensive (Dubet & Martuccelli, 1996), cette recherche s’est centrée sur eux.
Cette communication prend appui sur trois enquêtes de terrain, réalisées dans le cadre d’enseignements de sociologie de l’éducation et de méthodologie de la recherche. 61 entretiens semi-directifs ont été menés auprès de lycéens des classes de première et d’étudiants en première année de licence. En complément, les lycéens des classes de première et les étudiants de licence 1 ont participé à des enquêtes par questionnaire (N=1550). Les entretiens et questionnaires ont notamment permis de recueillir des données sur la manière dont ces jeunes vivent la réforme du lycée et la loi ORE, leurs satisfactions et angoisses, leurs aspirations et déceptions.
L’analyse des données qualitatives (analyse lexicométrique par Iramuteq et analyse de contenu catégorielle) et quantitatives est en cours. Les premiers résultats donnent à voir un mal-être de certains jeunes, en lien non seulement avec un parcours de formation marqué par des fermetures de lycées et/ou de classes, des interactions avec les personnes ressources de leur lycée limitées et un suivi pour l’essentiel en distanciel, mais aussi avec les nouvelles modalités d’évaluation (cf. la réforme du baccalauréat), la construction d’un parcours de formation dès l’âge de 15 ans (cf. le choix des enseignements de spécialités, qui préfigurent des choix post-baccalauréat) et un contexte de complexification des parcours. Ces jeunes oscillent entre un discours réflexif et subjectif lorsqu’il s’agit d’évoquer la construction de leurs choix d’orientation d’une part ; contestataire et collectif à propos des réformes qui s’imposent à eux d’autre part.
- Daverne, C. (2022, 6-8 juillet). Le processus d’orientation dans un monde changeant. Regards croisés d’acteurs professionnels, de lycéens et d’étudiants de licence 1.
Communication présentée aux XVIIe rencontres du REF, Université de Namur, Namur
Dans un contexte marqué par un changement des politiques éducatives (réforme du lycée et loi orientation et réussite des étudiants, 2018) et une crise sanitaire sans précédent, nous montrerons d’abord que l’accompagnement à l’orientation se caractérise par un grand écart entre la manière dont il est idéalement pensé par les acteurs professionnels impliqués dans le processus d’orientation des lycéens et sa traduction dans les établissements. Nous montrerons ensuite que les jeunes décident sans trancher, qu’il s’agisse des choix d’enseignements de spécialité et des vœux sur Parcoursup, en mobilisant des logiques de stratégie et subjectivation dont l’articulation, pour nombre d’entre eux, est faiblement maîtrisée. Nous conclurons par la persistance d’inégalités d’orientation, non seulement sociales et territoriales, mais aussi inter et intra-établissements. Nous prendrons appui sur le point de vue d’acteurs professionnels, de lycéens et d’étudiants interrogés entre novembre 2019 et novembre 2021 (soit 203 entretiens et 1550 questionnaires).
- Daverne, C. & Li, Y. (2022, 8-11 février). L’accompagnement à l’orientation au lycée : diversité du pilotage, des acteurs impliqués, des mobilisations et des modalités d’action.
Communication présentée au colloque Continuum SCO-SUP, ruptures et continuités : piloter les parcours de réussites des jeunes du lycée à l’enseignement supérieur, IH2EF, Chasseneuil-du-Poitou - Technopole du Futuroscope
Dans un contexte de massification de l’enseignement supérieur et de persistance des inégalités d’orientation, notre texte - qui prend appui sur une analyse en cours de 140 entretiens semi-directifs - montre que les acteurs professionnels impliqués dans le processus d’orientation s’investissent mais selon des modalités et temporalités différentes (intra et inter-établissements) qui dépendent de leur conception de l’accompagnement à l’orientation, de leur statut ou encore des caractéristiques scolaires et sociales des lycéens. Il montre également que les propositions faites par ces acteurs pour améliorer l’orientation se heurtent à de vives difficultés et tensions.
- Daverne, C., Bobineau, C., Li, Y. & Lankoandé, J. (2022, 8-11 février). Etre accompagné et construire un parcours de formation du lycée à l’université : point de vue, ressenti et vécu des néo-bacheliers.
Communication présentée au colloque Continuum SCO-SUP, ruptures et continuités : piloter les parcours de réussites des jeunes du lycée à l’enseignement supérieur, IH2EF, Chasseneuil-du-Poitou - Technopole du Futuroscope
Dans un contexte de massification de l’enseignement supérieur et de persistance des inégalités d’orientation, notre texte - qui prend appui sur une analyse en cours de 1550 questionnaires - montre que l’accompagnement à l’orientation est multiforme et implique différemment les personnels des lycées et les familles, ce qui ne permet pas de réduire les écarts entre groupes sociaux. Il montre aussi que les choix ne peuvent être totalement déterminés par des goûts et plaisirs, une dimension stratégique étant intégrée par les jeunes, plus ou moins capables de se projeter dans l’avenir et de s’adapter au changement.
- Desombre C., Khamzina, K., Jury, M. Intentions des enseignant·es à adapter leur support : qu’en est-il de l’évaluation ?
14ème Congrès de Psychologie Sociale, ADRIPS, Bordeaux, France
La mise en place de l’éducation inclusive, même si elle est largement soutenue en France par le cadre législatif et réglementaire, reste un défi majeur pour l’institution scolaire (Plaisance, 2010). En effet, des travaux antérieurs ont avancé l’idée que ce paradigme inclusif serait peu compatible avec le principe méritocratique sur lequel repose le fonctionnement de notre système (Jury et al., 2022 ; Khamzina et al., 2021). Plus précisément, l’inclusion, en promouvant l’utilisation d’adaptations pédagogiques pour favoriser l’apprentissage et la réussite de tous les élèves, ne s’accorderait pas avec la fonction de sélection que poursuit le système éducatif (c.-à-d., identifier, parmi l'ensemble des élèves, celles et ceux qui sont les plus aptes à recevoir les diplômes, Darnon et al., 2009), notamment parce qu’elle permettrait la réussite d’élèves qui n’étaient pas, jusque-là, « censés » pouvoir le faire (car stéréotypiquement perçus comme peu compétents, voir Rohmer & Louvet, 2011). Dans cette étude, nous avons voulu tester l’hypothèse selon laquelle les enseignant·es seraient donc davantage favorables au recours à des adaptations pédagogiques lors d’une phase d’apprentissage (car compatible avec la fonction de formation du système et n’allant pas à l’encontre de la sélection) par comparaison à une phase évaluative (où la compatibilité avec la fonction de sélection sera réduite). Dans une étude pré-enregistrée, 600 enseignant·es ont été invité·es à lire la description d’une situation de classe fictive dans laquelle se trouvait l’élève P. présentant des besoins éducatifs particuliers (par ex., des difficultés d’attention et de compréhension). Ensuite leur étaient présentées une situation d’apprentissage et une situation d’évaluation pour laquelle il·elles devaient indiquer leur intention d’utiliser différents matériaux pédagogiques (adaptés ou non) pour l’élève en question. Les résultats indiquent que si d’une manière générale, les enseignant·es déclaraient avoir davantage l’intention d’utiliser le matériel adapté que le matériel inadapté, cette différence était plus faible lorsqu’il s’agissait de la phase d’évaluation que lorsqu’il s’agissait de la phase d’apprentissage, tout en restant significative. Ces premiers résultats tendent donc à soutenir notre hypothèse de départ et contribuent à appuyer l’idée plus large que le fonctionnement du système académique, à travers sa fonction de sélection, ne serait pas pleinement compatible avec le paradigme inclusif. Ainsi, en sus des moyens et du manque de formation régulièrement rappelés comme obstacles à l’école inclusive (voir Rattaz et al., 2013), il y aurait aussi des barrières institutionnelles à la bonne mise en œuvre de cette politique.
- Khamzina, K., Stanczak, A., Brasselet, C., Cilia, C., Guirimand N., Rossi, S., Legrain, C., & Desombre, C. (2022). What is the optimal duration and content of a successful teacher training program on inclusive education? A systematic review.
14ème Congrès de Psychologie Sociale, ADRIPS, Bordeaux, France
Teachers’ attitudes towards inclusive education (teachers’ beliefs or knowledge about educating children with special educational needs, de Boer et al., 2011) appear to be an important factor to promote a fully inclusive society. The large body of literature shows that they are strongly influenced by various factors (teachers’ self-efficacy, Desombre et al., 2019 ; students’ type of difficulty, de Boer et al., 2011 ; meritocratic selection function of school, Jury et al., 2022; Khamzina et al., 2021). Teachers’ training programs on inclusive education are also shown to have an important impact on their attitudes and intentions towards inclusion (Lautenbach & Heyder, 2019). This systematic review of literature aims to identify the optimal duration and content of a successful teachers’ training program in order to promote a positive change in teachers’ attitudes. Indeed, while the literature is concordant to show this effect, there is little evidence on the optimal duration and content to include in such programs when it comes to conceive them. However, the few studies conducted in the field (Avramidis & Kalyva, 2007; Lautenbach et al., 20120; Sharma et al., 2008) are inconsistent on the optimal number of hours to produce teachers’ attitudinal change (see for a discussion Lautenbach et al., 2020). Thus, the systematic narrative review literature – pre-registered on
https://osf.io/4fmsu/ (Fillon et al., 2020) - will discuss the pros and cons of infused (involving several hundred hours) and stand-alone programs (20 hours for example, Sharma et al., 2008; Symenidou, 2017) to identify the most optimal duration and content of a successful training on inclusive education. These issues are important for educational institutions and researchers. Indeed, the implementation of infused training programs or those of shorter duration do not imply the same efforts and timelines for educational institutions. First, we argue that infused programs are not necessarily more efficient than stand-alone programs ones (Sharma et al., 2008). Second, we postulate that the stand-alone programs would be as much successful in inducing the positive change in teachers’ attitudes towards inclusion as long term one as long as it combines cognitive based interventions with experience field workshops (see also Lautenbach et al., 2020). From the applied perspective, the conclusions of such systematic review would allow to inform educational policy makers as well as educational institutions when it comes to conceive the successful teachers’ training programs to be further implemented in the university curricula to promote a fully inclusive school settings.
- Kheroufi-Andriot, O., Khamzina, K., Brasselet, C., Cilia, F., Guirimand, N., Rossi, S., Legrain, C. et Desombre, C. (2022). Analyse d'un contexte de construction de formations interprofessionnelles entre enseignant·es et professionnel·les du secteur médico-social en matière d'éducation inclusive.
Colloque international ISATT 2022 « L’éthique inclusive comme nouvel horizon éducatif pour les enseignants et pour l’enseignement », Mérignac, France
Les entretiens exploratoires conduits auprès de 24 professionnels de l’éducation nationale et de 17 professionnels du secteur médico-social ont été analyse en ayant recours à l’analyse thématique de contenu qui était en lien direct avec la question de la construction de formations interprofessionnelles en matière d’inclusion entre des enseignants et des professionnels du secteur médico-social. Nous nous sommes posés comme la question de savoir ce que cela pourrait apporter aux uns et aux autres, les problèmes, les contraintes et les besoins liés à la construction de telles formations. Au cours de notre analyse, des éléments en lien avec la question de l’éthique et de la mise en œuvre de ce que l’UNESCO appelle l’éducation inclusive sont apparus. Nos résultats montrent que tous les acteurs interviewés ne sont pas convaincus par la rhétorique associée au paradigme inclusif sans pour autant remettre en cause ce que l’UNESCO qualifie d’éducation inclusive. Cette situation pourrait apparaître contradictoire si l’on ne prenait pas en compte la dimension éthique qui les fédère. Bien que l’on perçoive une remise en cause du paradigme inclusif dans les conditions de sa mise en œuvre, la définition de ce que peut-être une éducation inclusive, elle, ne l’est pas, nous semble-t-il. Dit autrement, tous partagent la volonté d’une éducation de qualité qui réponde aux besoins d’apprentissage essentiels et enrichisse l’existence des apprenants. Des perspectives sur des éventuelles formations interprofessionnelles ont été également proposées par les répondants. Notamment, selon eux, elles permettraient de se rassurer, de rompre l’isolement que certains considèrent subir, de se rencontrer et d’échanger, de rendre compte de pratiques dites efficaces, et surtout de se comprendre.