L’interaction TRIpartite comme moyen de lutte alternative contre l’oïdium et la septoriose du blé

Projet de recherche financé par A2U

porteur : Jerome Duclercq (EDYSAN, UPJV) ; Partenaire : Anissa Lounes (UCEIV, ULCO)

Objectifs

Le biocontrôle, du fait de la mise en application du Plan National d’Action Écophyto et de l’évolution favorable de la réglementation, a vocation à devenir l’un des leviers majeurs pour la diminution de l’utilisation systématique des produits phytopharmaceutiques conventionnels. Dans ce contexte, la lutte contre les maladies foliaires des céréales dues à des champignons phytopathogènes via l’utilisation de microorganismes bénéfiques bactériens (Plant Growth-Promoting Rhizobacteria, PGPR) ou fongiques (Plant Growth-Promoting Fungi, PGPF) comme les Champignons Mycorhiziens à Arbuscules (CMA) pourrait constituer une alternative innovante à l’utilisation des pesticides en stimulant les défenses naturelles des plantes vis-à-vis des agents pathogènes. De plus, l’installation de la symbiose mycorhizienne est souvent influencée favorablement par la présence de de bactéries rhizosphériques (MHB, «Mycorrhiza Helper Bacteria» ; Deveau et Labbé, 2016) appartenant à des genres bactériens où l’on retrouve un grand nombre de PGPR (Iffis et al., 2014). De récents résultats obtenus à l’UCEIV ont montré l’efficacité d’un inoculum à base d’un CMA (Funneliformis mosseae) dans la protection du blé contre Blumeria graminis f. sp. tritici  (Bgt), agent responsable de l’oïdium (Mustafa et al., 2016 ; 2017). Ces résultats ont suggéré l’induction d’une résistance systémique des réactions de défense du blé par mycorhization (Mycorrhiza-Induced Resistance, MIR).

            Par ailleurs, l’unité EDYSAN a montré qu’une PGPR, Sphingomonas sediminicola,que l’on retrouve fortement dans les sols agricoles (Alhamad et al., 2018), est capable de stimuler la croissance et la défense des plantes (Arabidopsis, pois, blé), via la production de polyphénols et de flavonoïdes (Mazoyon et al., 2018). Ainsi, une double inoculation F. mosseae et S. sediminicola pourrait constituer une approche agroécologique prometteuse de la lutte contre les maladies du blé (oïdium, septoriose). Ainsi, le premier volet du projet TRIPLET consistera à déterminer l’action de S. sediminicola sur la mycorhization du blé et inversement celle du CMA sur l’action de PGPR de la bactérie. Le second volet du projet portera sur l’efficacité du double traitement dans la protection du blé face à l’oïdium et à la septoriose. Dans ce cadre, l’étude de l’expression des gènes de défense impliqués dans la réponse du blé à ces différents microorganismes (seuls ou en combinaison) sera réalisée.