François Massol, chercheur à l’Université de Lille, Unité Evo-Eco-Paléo (EEP) – UMR 8198, viendra faire un séminaire scientifique le mardi 23 avril 2019 de 10h30 à 12h30 en salle des thèses (Pôle Sciences, bâtiment des Minimes).

Son intervention portera sur la dynamique éco-évolutive des chaînes trophiques dans une métacommunauté.

Résumé du séminaire : La dynamique de métapopulation, c’est-à-dire la croissance, l’extinction et la recolonisation de populations à de grandes échelles spatiales, est un concept utile pour expliquer les signatures de différenciation génétique ou pour comprendre la persistance d’espèces dans des environnements soumis à des perturbations aléatoires. Cependant, les conséquences écologiques des changements évolutifs adaptatifs dans les métapopulations, ou au contraire les changements évolutifs induits par les modifications environnementales des dèmes d’habitat, ont suscité moins d’intérêt, tant de la part des théoriciens que des empiristes. Je présenterai ici quelques résultats récents issus de l’application de modèles d’évolution des traits à des modèles de métapopulation par occupation de patch. Je montrerai que, lorsque les taux de colonisation des espèces sont autorisés à évoluer, la combinaison de contraintes écologiques sur l’habitat utilisable (par exemple la présence de proies appropriées dans les réseaux trophiques) et de compromis liant la capacité de l’espèce à coloniser de nouveaux patches, à résister aux perturbations et à exclure  d’autres espèces colonisatrices par compétition, conduit à des rétroactions et à des prévisions éco-évolutives sur l’occupation des métacommunautés, la longueur de la chaîne trophique et les taux d’extinction ressentis en fonction des paramètres du compromis et des taux d’extinction.