Les nouvelles portes des grandes écoles

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Annabelle Allouch, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules Verne (CURAPP) et chercheuse associée à l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Elle est notam­ment l’auteure de La Société du concours. L’empire des classements scolaires (Seuil, « La République des idées », 2017) et de Mérite (Anamosa, 2021).
Éditeur : Éditions PUF
Discipline: Sociologie et Sciences de l’éducation
Date de parution: 14/09/2022
Sommaire
Résumé :
Les grandes écoles et leurs pratiques de sélection font l’objet d’un intérêt croissant de la part des médias et des citoyens : ces institutions sont régulièrement critiquées pour leur fermeture sociale, en même temps qu’elles fournissent à leurs élèves, transformés en « élus », un accès à des positions privilégiées. Dans ce contexte, les politiques d’ouverture sociale lancées à partir des années 2000 visent à assurer l’accueil de tous les milieux sociaux et ainsi réparer l’idée même de méritocratie scolaire.
Cette enquête au long cours menée dans trois institutions prestigieuses en France et au Royaume-Uni (Sciences-Po, l’Essec et l’université d’Oxford) offre une plongée au cœur de ces nouveaux dispositifs d’égalité des chances. Quels sont leurs effets réels sur ces établissements ? Comment les grandes écoles parviennent-elles à assurer leur rôle de sélection des élites, à l’heure où la diversité est promue au rang de valeur ? Ces programmes incarnent une nouvelle morale des concours, marquée à la fois par la mise en marché de l’éducation et l’individualisation du parcours des élèves. Leur objectif est moins d’élargir la porte que le vivier des candidats qui s’y présentent. Si les institutions d’élite renouvellent de ce fait leur propre légitimité à exercer une forme de « magie scolaire », la question des inégalités sociales demeure.