Responsables de l’axe : Virginie Descoutures, Myriam Paris
Depuis maintenant deux contrats, le Curapp-ESS développe des activités dans un axe traitant des questions liées au genre. Pour l’avenir, il a été acté qu’il fallait désormais abandonner cette logique transversale pour passer à une logique thématique. En effet, après des années d’échanges autour du genre comme outil d’analyse au sein des différentes disciplines, s’est imposé le constat qu’il est devenu un objet à part entière en tant qu’entrée privilégiée pour l’analyse des dominations. Cette thématique comprendra trois sous-thématiques : Action publique et mobilisations ; Travail, carrières, discriminations ; Corps, sexualité, famille, vie privée.
Action publique et mobilisations
Les recherches menées dans cette sous-thématiques pourront prendre deux directions principales. La première consistera à analyser la prise en compte du genre dans des mobilisations ou des dispositifs d’action publique portant sur d’autres questions comme le handicap ou la défense d’intérêts propres à certains groupe sociaux. La seconde consistera à analyser des mobilisations et des dispositifs d’action publique touchant directement au genre. Ce sera le cas pour les politiques des populations avec, par exemple, la promotion des pratiques contraceptives masculines, les politiques de protection des enfants et de la maternité et les politiques reproductives. On s’intéressera également aux mobilisations contre les politiques antinatalistes, aux luttes menées par les institutions ou des associations contre les violences sexistes et sexuelles dans l’espace public et dans le cadre domestique.
Travail, carrières, discriminations
Dans cette sous-thématique, on cherchera à rendre compte des logiques de la division sexuelle, verticale et horizontale, du travail. Pour cela, on pourra partir sur les processus de différenciation progressive des parcours scolaires et professionnels des hommes et des femmes et sur la valorisation différentielle de leurs compétences. Partant, différents domaines d’activité ou contextes seront investigués : les musicien·nes professionnel·les du jazz, la place de la masculinité dans les rapports de pouvoir économiques dans le travail informel, les volontariats et leurs effets sur les assignations genrées dans le secteur associatif, les carrières dans les métiers à emploi flexible ou dans les métiers non mixtes, les fonctionnaires des collectivités locales en métropole et dans les outre-mer ou encore les inégalités d’exposition à la précarité et à la violence économique entre les hommes et les femmes.
Corps, sexualité, famille, vie privée
Dans cette sous-thématique, un premier ensemble de recherches s’attachera à analyser la signification genrée de certaines expériences comme par exemple le deuil dans sa dimension politique et à son actualité quant à la question des féminicides, les traumas de violences genrées et leur corporéité du trauma ou encore le sanglot.
Un second ensemble s’intéressera aux représentations et pratiques de la sexualité au travers, par exemple, des représentions véhiculées autour de l’hermaphrodisme, des représentations du corps, de la virginité, des interdits sexuels, de l’homosexualité, des violences sexuelles et des rapports de genre dans la littérature, des pratiques sexuelles en milieux confinés, etc. Prendront place également ici les recherches sur les pratiques contraceptives dans la jeunesse et celles sur le lien entre partage de la charge contraceptive et rapports de pouvoir au sein de couples.
Un troisième ensemble traitera de la famille. On étudiera ainsi la division sexuelle du pouvoir dans la famille et les conflits auxquels elle peut donner lieu à partir de différents points d’attention comme l’histoire de la reconnaissance de la paternité, l’exercice de l’autorité parentale et la manière dont elle conduit les enfants en viennent à intérioriser un certain ordre social caractérisé par une asymétrie de pouvoir entre les hommes et les femmes ou les violences conjugales. On étudiera également de quelle manière des faits et évènements externes ou internes à la famille contribuent à y structure et/ou y modifier les rapports de genre. Cela peut être le cas des conséquences des carrières dans les métiers à emploi flexible sur la maternité et l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle et inversement de cette dernière sur le travail et les carrières des femmes concernées, de l’articulation vie familiale/professionnelle. Cela peut également être le cas des conséquences du veuvage précoce sur les différentes dimensions de la vie quotidienne (emploi, logement, famille) ainsi que des conduites suicidaires autour de la naissance d’un enfant, du burn out parental et leur prise en charge.
Enfin, un quatrième ensemble portera son attention sur les effets des parcours migratoires sur les rapports de genre au sein des familles dans différents contextes : parcours et trajectoires de familles syriennes au Liban et dans les Hauts-de-France ; parcours migratoires entre intra-nationaux et internationaux au Mali, en Côte d’Ivoire et en France) et à partir de différents points de vue disciplinaires ; recours au de droit à la réunification familiale des réfugié(e)s.