Géologie du Bugey

 VISITE DE L'ANCIENNE CARRIERE SOUTERRAINE DE CORNELLE

ITINERAIRE

 

 

Route D12 de Jujurieux à Châtillon de Cornelle

 

Arrêt 1 : La Courbattière, départ de l’excursion

Ancienne carrière sous la grotte de Jujurieux (En Pérucle).

Calcaires du Jurassique moyen (Bajocien) à pendage ouest.

Au-dessous marnes noires du Jurassique inférieur (Lias) dissimulé par les éboulis bajociens et les alluvions du Riez, d'où le nom de La Roche Noire au hameau le long de la route. Le Lias forme également le fond de la vallée du ruisseau de Viellassieux de Cossieux au Bévieur.

 

Au niveau de la bifurcation de la route de Boyeux anciens bâtiments de la cimenterie qui était alimentée en particulier par la carrière de Cornelle. A droite falaise de calcaire fin du Jurassique supérieur (Rauracien) dominant le hameau Sous Chaly.

 

La route emprunte la vallée du ruisseau de Marlieux creusée dans les calcaires du Jurassique moyen. Le pendage des couches est orienté  préférentiellement vers l'Est, la route remonte donc dans la série.

 

Arrêt 2 : Champignonnière de Cornelle

Ancienne carrière souterraine des Ciments Français creusée dans les calcaires marneux gris du sommet du Jurassique moyen. Exploitation par chambres et piliers sans comblement ultérieur. Les amateurs de champignons pourront s’approvisionner en pleurotes et champignons chinois. Une autre carrière a été exploitée de l’autre coté de la route.

 

Arrêt 3 : bord de route à 1 km au Nord de la champignonnière, fin de l’excursion

Récifs à Spongiaires du Jurassique supérieur (Argovien)

Marnes grises à niveaux de petits fossiles pyriteux.


 

CADRE GEOLOGIQUE

 

La carrière a été creusée dans les marnes du Bathonien supérieur.

Le Bathonien comporte un calcaire compact, avec ou sans silex, ressemblant au "Choin" d’Hauteville, sur lequel reposent, de bas en haut, 2 unités:
 

Marnes des monts d’Ain (1 à 40 m).
Ce  terme désigne un ensemble finement détritique, de marnes et de calcaires argileux, souvent noduleux, à faune de lamellibranches. Cette unité couvre toute la région avec des épaisseurs variables; elles sont les plus faibles (5 m) autour de Saint-Rambert; elles augmentent vers le Sud et l'Est (15 m), plus rapidement vers le Nord (40 m à Boyeux-Saint-Jérôme et l'A­vocat). L’ancienne carrière souterraine de Cornelle est creusée dans cette assise.

Calcaires bicolores (2,5 à 13 m).
Ce niveau forme un repère constant dans la région au toit du Bathonien. C'est un calcaire subdétritique, grenu, à peu près azoïque, à l'exception des pistes de vers assez fréquentes, les unes linéaires et verticales, les autres disposées suivant la stratification, en spirale. Le débit est parallélépipédique et, l'altération progressant le long des diaclases et des joints, les fragments présentent l'aspect bicolore. Il est terminé par une surface érodée et ferrugineuse, sur laquelle reposent les niveaux avec les premières faunes calloviennes L'épaisseur est maximale à l'Ouest autour de l'Abergement-de-Varey (18 m).

Sources : cartes géologiques Nantua, 1/80 000ème, Saint Rambert 1/50 000ème.

 

 

LES CIMENTS DE JUJURIEUX

 

En 1890 Robert BONNET fabricant de Ciment à Cossieux cède son entreprise à  OLIVIER-ROCHET  associés, fabricants de ciment à Villereversure. L’usine réalisée à partir d'un moulin construit à l'extrême fin du XVIIIème siècle  comporte des bâtiments industriels de fabrication de la chaux et de stockage, d'habitation et de bureaux et une carrière située sur la rive gauche du Riez à proximité de l’embranchement de la route de Boyeux avec la D12.



Roche Noire
En 1909, la Société Anonyme des Ciments Lyonnais fait savoir qu’elle compte créer une usine à quelques centaines de mètres de l’usine Olivier ; elle souhaite que la Compagnie des Chemins de Fer Economiques du Sud Est veuille bien accorder un prolongement de l’embranchement jusqu’à l’usine afin qu’elle puisse utiliser la ligne pour le transport des marchandises. Vers 1910 Les Ciments Lyonnais absorbe l'entreprise OLIVIER.

Par la suite, d’autres carrières sont exploitées, en particulier celle de Cornelle initialement ouverte en 1899.  L’acheminement de la roche jusqu'à Cossieux s'effectue d’abord à l'aide de tombereaux tirés par des mules et conduits par des voituriers. Une voie de 60 cm est ensuite établie le long de la Départementale 12. Au départ les wagonnets sont tractés par des mulets. Très vite pour des raisons de sécurité un petit tracteur thermique les remplacera. Dès 1912 une ligne de tramway relie Cossieux à celle des Tramways de l’Ain.  

L’exploitation du gisement a pris fin en 1960.

 

Source : A.J. GRIMBOT ; http://cossieux.ifrance.com/Usine%20Olivier.htm



 

LA METHODE DES CHAMBRES ET PILIERS

 

La méthode par chambres et piliers consiste à creuser un réseau de galeries se recoupant perpendiculairement, suffisamment proches les unes de autres pour extraire une proportion substantielle du gisement, et ne laissant que les "piliers" résiduels qui peuvent être maintenus en place ou foudroyés.

C’est une méthode d’exploitation très répandue dans les exploitations à faible profondeur (jusqu’à quelques centaines de mètres au dessous du niveau du sol). Cette méthode s’applique aux formations dont le pendage, nul à modéré, ne dépasse pas 20°. Le toit des galeries peut être boulonné si sa stabilité pose problème. L’exploitation par chambres et piliers est l’une des principales méthodes utilisées dans les mines de charbon souterraines.


L’abattage du minerai se fait par tir de mines horizontales, en avançant sur plusieurs fronts et en formant des vides (chambres) séparés par des piliers de minerai laissés en place pour empêcher le toit de s’effondrer. On obtient ainsi d’ordinaire un quadrillage régulier de chambres et de piliers dont les dimensions relatives représentent un compromis entre deux impératifs : assurer la stabilité du massif rocheux et récupérer la plus grande part possible du minerai. Cela implique une étude approfondie de la résistance des piliers, de la portée de la couche supérieure et d’autres facteurs encore. On utilise couramment des boulons d’ancrage pour augmenter la résistance des piliers. La sécurité est fonction de la hauteur des chambres et des dispositifs de soutènement mis en place. Le principal danger vient des chutes de blocs et de la circulation du matériel.

Lorsqu’en fin d’exploitation les piliers sont laissés en l’état et que les chambres ne sont pas comblées par des matériaux stériles, on parle d’exploitation "par chambres et piliers abandonnés". La stabilité des terrains au dessus de la zone d’extraction est fragilisée.

 

Suivant la qualité du matériau, l’épaisseur de l’extraction, la hauteur des terrains au dessus de la zone d’exploitation, la dimension des piliers laissés en place est plus ou moins importante. La hauteur des piliers de la carrière de Sarragan aux Baux de Provence (Bouches du Rhône) atteint plusieurs dizaines de mètres. Par contre, dans l’ancienne mine du Chardonnet (Hautes Alpes), les piliers ne s’élèvent qu’à 50 centimètres en moyenne.

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LES CIMENTS NATURELS

 

Les ciments naturels sont des ciments prompts ou lents. Ils sont obtenus par la cuisson de calcaire, argileux naturellement, de bonne composition.

Les ciments naturels se divisent en deux classes :
    * les ciments prompts, cuits à 900 °C comme les chaux, qui font prise en moins de vingt minutes ;
    * les ciments lents, cuits à un état proche de la fusion pâteuse à 1 450 °C, qui font prise en une ou plusieurs heures.

Vers 1880, les ciments naturels des environs de Grenoble (plus grande région productrice) résultaient de la cuisson de calcaire marneux contenant de 23 à 30 % d'argile, plus ou moins pure. Une fois cuits, ils renfermaient 35 à 45 % d'argile calcinée et 65 à 56 % de chaux. La proportion d'argile considérée comme la meilleure est de 23 à 24 % dans le calcaire et de 36 dans le ciment. Ils donnaient suivant leur cuisson des ciments naturels lents ou prompts. Seul le ciment prompt naturel est encore produit.

                                                                                                                                    (Source : Wikipedia)

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