Réponse à l’APR DIVA (DIVersité biologique et Agriculture)

FORHAIE

Importance de la structure des paysages agricoles pour la conservation de la biodiversité forestière ordinaire dans les territoires ruraux : de l’évaluation de la fonctionnalité des continuités écologiques au suivi de leur efficacité et de leur acceptabilité

 

Responsable/Coordinateur scientifique
Déborah Closset-Kopp, Docteur en Ecologie, Maître de Conférences, Unité de recherche «Ecologie et Dynamiques des Systèmes Anthropisés»

Objectifs
Le projet FORHAIE vise à évaluer la fonctionnalité des continuités écologiques formées par les éléments paysagers linéaires, ponctuels et surfaciques au sein de territoires agricoles vis-à-vis de la biodiversité forestière ordinaire, en vue de produire des indicateurs et outils d’évaluation de l’efficacité de la trame verte et de son acceptabilité sociale et économique. Le focus étant mis sur la biodiversité forestière ordinaire, la sous-trame boisée est privilégiée.

Politiques publiques concernées
En s’inscrivant dans le périmètre de l’article 23 de la loi Grenelle I du 3 août 2009 le projet FORHAIE contribuera à l’évaluation de la fonctionnalité des continuités écologiques, fondement même de la «trame verte et bleue» et, par conséquent, participe directement à l’élaboration des Schémas Régionaux de Cohérence Écologique (SRCE) et à la production d’outils d’aménagement du territoire. Ce projet est aussi en lien direct avec la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB), adoptée en 2004 et révisée en 2011, qui vise la préservation du vivant et sa capacité à évoluer, notamment par la construction d’infrastructures écologiques fonctionnelles.

Hypothèses formulées
Nous testerons notamment les hypothèses suivantes : (H1) les espèces focales déduites de groupes fonctionnels d’espèces définis sur la base de l’amplitude de niche et des capacités de dispersion des espèces sont des indicateurs pertinents de la fonctionnalité des continuités écologiques ; (H2) les haies augmentent la connectivité génétique et spécifique des populations de plantes forestières proportionnellement à leur densité et à leur ancienneté; (H3) l’âge et la structure d’une haie sont les principaux facteurs contrôlant sa fonctionnalité en tant que corridor écologique; (H4) les continuités écologiques fournissent un certain nombre de services écosystémiques dont la perception et la représentation sociale qu’en ont les acteurs locaux varient avec le rapport de ces derniers au terroir.

Méthodes
Les principales méthodes employées font appel à l’écologie du paysage, à la biogéographie historique, à l’écologie des (méta)communautés, à la génétique des populations et à la cartographie cognitive. L’ambition du projet FORHAIE est d’intégrer les récents apports de la théorie biogéographique des îles d’une part, et de la théorie des métapopulations et des métacommunautés, d’autre part, pour obtenir des références, des indicateurs et des outils scientifiquement validés. Les principaux taxons étudiés sont la flore vasculaire et les faunes carabique et aphidienne.

Terrains concernés
Le terrain retenu pour ce projet inclut différents territoires ruraux de la région Picardie, choisis pour représenter des niveaux contrastés d’intensité de l’agriculture qui y est conduite.

Résultats attendus
Ils sont de deux types. D’une part, le projet FORHAIE vise à produire de nouvelles connaissances scientifiques fondamentales dans le domaine de la dynamique des métacommunautés en environnement changeant, aux échelles spécifique et génétique. On s’attend à améliorer les connaissances relatives à, par exemple, la connectivité génétique en paysage agricole, la relation temps-aire-espèces en système boisé linéaire (haies), l’hystérésis des systèmes boisés, les relations biodiversité-services écosystémiques au sein de la sous-trame boisée, les modalités de la cognition spatiale en territoire rural, etc. D’autre part, le projet fournira (i) une synthèse analytique des connaissances, préexistantes et acquises au cours du projet, relatives au fonctionnement de la sous-trame boisée en paysage agricole. Cette synthèse permettra de lister des références et d’identifier des indicateurs; (ii) différents outils d’évaluation de la fonctionnalité des continuités écologiques, en particulier des haies, et d’aide à la décision pour l’aménagement des paysages agricoles, qui seront produits et transférés aux utilisateurs finaux grâce à un partenariat étroit entre chercheurs et utilisateurs de la recherche.

Calendrier de travail
Le projet FORHAIE est conçu pour une durée de 36 mois

Articulation avec les programmes régionaux, nationaux et européens
Le projet FORHAIE pourra bénéficier des apports de plusieurs programmes auquel les partenaires du projet ont participé ou participent:

  • le projet européen smallFOREST (BiodivERsA, 2012-2014; coord.: G. Decocq),
  • le projet METAFOR (Région Picardie 2008-2011; coord.: G. Decocq)
  • le projet «Biodiversité en territoires de grandes cultures» (Agrotransfert, Ressources et Territoires ; coord.: X. Lethève)

Partenaires
Université de Picardie Jules Verne – Unité de recherche «Ecologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés» (EDYSAN ; dir.: G. Decocq)
Université catholique de Louvain (KULeuven), Belgique – Plant Conservation and Population Biology Lab (dir.: O. Honnay)
Chambre régionale d’Agriculture de Picardie (Chambre consulaire ; dir.: L. Delas). Régis Wartelle, Responsable Paysage, Biodiversité, Gestions de Territoire.

FORHAIE

 

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